Le Canada se souvient 2024
Numéro spécial de la Semaine des vétérans
5 au 11 novembre 2024 - Page 2
Rwanda : 30 ans plus tard
Les Canadiens ont participé à de nombreuses opérations de maintien de la paix. La mission des Nations Unies (ONU) au Rwanda, qui a eu lieu de 1993 à 1996, a été très éprouvante.
Les Canadiens ont participé à de nombreuses opérations de maintien de la paix. La mission des Nations Unies (ONU) au Rwanda, qui a eu lieu de 1993 à 1996, a été très éprouvante.
La majorité des habitants du Rwanda, pays d’Afrique centrale, appartiennent à deux groupes ethniques : les Hutus et les Tutsis. Des tensions existaient entre eux depuis des siècles, mais la situation s’est empirée au début des années 1990. Le risque d’une guerre civile augmentait. En réponse, l’ONU a mis en place des efforts de maintien de la paix dans cette région.
La Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR) a été créée à l’automne 1993. Les officiers des Forces armées canadiennes ont joué un rôle de premier plan. Malgré le déploiement des gardiens de la paix de l’ONU, la situation s’est transformée en cauchemar au mois d’avril 1994. Les Hutus ont commencé à massacrer des centaines de milliers de Tutsis et de Hutus modérés.
Les gardiens de la paix ont fait ce qu’ils ont pu pendant ces tueries massives. Cependant, ils étaient trop peu nombreux et limités dans leurs actions, car ils devaient suivre les ordres de l’ONU. Ils ont pu sauver quelques personnes, mais, en fin de compte, ils n’ont pas pu empêcher les pires violences. D’autres membres des Forces armées canadiennes ont été déployés au Rwanda après le génocide. Ils ont participé aux efforts humanitaires, aux soins de santé, au déminage et à la réinstallation des réfugiés, avant de quitter le pays en 1996.
Le fait d’être témoin d’événements terribles peut avoir une incidence profonde sur les gardiens de la paix. C’est l’une des conséquences les plus déplorables de la mission canadienne au Rwanda. Beaucoup de nos vétérans qui ont servi là-bas ont par la suite développé un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cette condition psychologique peut avoir des effets graves et durables.
Rendre hommage à un soldat inconnu de Terre-Neuve
Le 1er juillet, nous célébrons la fête du Canada d’un océan à l’autre. À Terre-Neuve-et-Labrador, le 1er juillet est aussi le Jour du Souvenir, un moment très solennel à commémorer.
Le 1er juillet 1916, le premier jour de la bataille de la Somme en France, le Newfoundland Regiment a lancé une attaque. Plus de 700 Terre-Neuviens sont morts, ont été blessés ou portés disparus en moins d’une heure de combat à Beaumont-Hamel. C’était les pertes les plus lourdes subies par le régiment au cours de la Première Guerre mondiale.
Terre-Neuve était une colonie britannique distincte avant de se joindre au Canada en 1949. Elle a construit son propre Monument commémoratif national de guerre à St. John’s en 1924 pour commémorer les réalisations de Terre-Neuve et du Labrador en temps de guerre. Le monument a récemment fait l’objet d’importantes rénovations en vue de son 100e anniversaire.
Cette année, la cérémonie du Jour du Souvenir a été marquée par l’inauguration d’une nouvelle tombe d’un soldat inconnu de Terre-Neuve de la Première Guerre mondiale. Les restes d’un soldat non identifié de Terre-Neuve-et-Labrador, mort pendant le conflit, ont été transférés d’un cimetière militaire en France à St. John’s. Après avoir reposé en chapelle ardente, il a été inhumé devant le monument de guerre. La tombe symbolise les Terre-Neuviens et les Labradoriens qui ont servi dans toutes les branches militaires et qui n’ont pas de tombe connue.
Une guerre amère en mer
La bataille de l’Atlantique a commencé il y a 85 ans, dès le tout premier jour de la Seconde Guerre mondiale. Ce combat meurtrier en mer s’est déroulé de 1939 à 1945 et a été la plus longue campagne de la guerre.
Les Alliés avaient besoin de transporter des ravitaillements et des troupes de l’Amérique du Nord vers l’Europe. Ces ressources étaient essentielles dans la lutte contre l’ennemi. L’Allemagne le savait et voulait bloquer ce corridor indispensable aux Alliés. Les U-boots (sous-marins allemands) ont eu un énorme succès en torpillant des centaines de navires de transport alliés au début de la guerre.
Le vent a commencé à tourner grâce au courage des marins et des aviateurs alliés et à l’adoption de nouvelles technologies et tactiques. Les Alliés ont pris le dessus et ont finalement remporté la guerre en mer. Des membres de la Marine royale du Canada, de la Marine marchande canadienne et de l’Aviation royale canadienne ont joué des rôles de premier plan dans cette bataille. Beaucoup d’entre eux y ont laissé leur vie. Mais sans la victoire dans la bataille de l’Atlantique, les Alliés n’auraient jamais pu gagner la guerre.
Soixante ans à Chypre
Les efforts de maintien de la paix des Forces armées canadiennes sont une source de fierté pour notre pays. L’une des opérations de paix les plus connues du Canada se déroule à Chypre depuis les 60 dernières années.
L’île méditerranéenne de Chypre abrite d’importantes populations grecques et turques. Les tensions entre ces deux groupes existent depuis longtemps. La violence a éclaté peu après la déclaration d’indépendance de Chypre en 1960. En 1964, les Nations Unies (ONU) ont lancé une mission de maintien de la paix majeure sur l’île, et les Canadiens y ont joué un rôle important.
Nos soldats ont contribué à maintenir une paix fragile à Chypre pendant une décennie. Puis, en 1974, des milliers de soldats de la Turquie voisine ont envahi la partie nord de l’île. Nos gardiens de la paix se sont soudainement retrouvés au milieu d’une zone de guerre. Chypre a fini par être divisée en deux parties, séparées par une longue zone tampon appelée la « ligne verte ».
Un groupe important de gardiens de la paix canadiens a continué à servir sur l’île jusqu’en 1993. Ils ont consacré d’innombrables heures à patrouiller le long de la ligne verte pour prévenir une reprise de la violence. En fait, tous les régiments d’infanterie de la Force régulière canadienne ont été envoyés à Chypre à un moment ou à un autre.
Notre pays n’y maintient plus une force de maintien de la paix importante, mais le Canada soutient toujours les efforts de l’ONU dans le cadre d’une mission appelée l’opération SNOWGOOSE. Plus de 25 000 membres des Forces armées canadiennes ont servi à Chypre au fil des ans. Malheureusement, 28 d’entre eux ont perdu la vie.
Tragédie dans le ciel
Le 9 août 1974 a été un jour sombre pour le maintien de la paix dans notre pays. Neuf membres des Forces armées canadiennes effectuaient un vol de routine des Nations Unies au Moyen-Orient lorsque leur avion de transport militaire Buffalo a été abattu par des missiles peu avant son atterrissage prévu en Syrie. Il s’agit de la plus grande perte de vies humaines du Canada en une seule journée, lors d’une mission de maintien de la paix. C’est pour cette raison que le 9 août a été déclaré Journée nationale des Gardiens de la paix en 2008. Cette journée spéciale est soulignée par des cérémonies et des événements chaque année. C’est une occasion de rendre hommage à tous les militaires, policiers et civils qui ont participé à des opérations de paix internationales.
Cinquante ans se sont écoulés depuis la tragédie du Buffalo 9. En tant que Canadiens, nous devons nous souvenir des sacrifices consentis par nos gardiens de la paix.
Le 9 août, nous nous souvenons tout spécialement des 9 gardiens de la paix canadiens qui sont morts en 1974 : George Garry Foster, Morris Harry Trevor Kennington, Cyril Bogdan Korejwo, Gaston Landry, Keith Bradley Mirau, Michael William Simpson, Ronald Clifford Spencer, Bruce Kenneth Stringer and Robert Barr Wicks.
Dans le feu de l’action
Les membres des Forces armées canadiennes ont servi dans le monde entier pour aider à protéger la paix et la liberté. Mais nos militaires accomplissent des tâches importantes ici même, chez nous.
Le Canada est un pays immense, avec des conditions météo difficiles. Les ouragans, les inondations, les tempêtes de neige, les feux de forêt et les tempêtes de verglas touchent des centaines de milliers de personnes. Ces phénomènes météorologiques mettent à rude épreuve les infrastructures et l’économie de notre pays. Parfois, les menaces sont si graves que les autorités locales ont besoin d’un coup de main. C’est pourquoi les Forces armées canadiennes ont créé l’opération LENTUS il y a plus de dix ans.
Les municipalités, les provinces et les territoires peuvent demander l’aide de nos militaires en cas de catastrophe naturelle. Par exemple, des feux de forêt ont menacé des communautés d’un bout à l’autre du Canada ces dernières années. L’été 2023 a été très intense pour les feux. Des milliers de membres des Forces armées canadiennes ont été envoyés dans des zones critiques en Alberta, en Nouvelle-Écosse, au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique et dans les Territoires du Nord-Ouest. Armés de boyaux d’incendie, de pelles et de haches, ils ont uni leurs forces à celles des pompiers locaux pour repousser les flammes.
- Date de modification :