Quand je suis revenu au pays, je suis retourné travailler
dans les cuisines, sur la base, et j’ai été posté en 1997,
je pense, ou en 1996, sur un bateau ravitailleur, le HMCS Provider,
j’ai fait trois ans là-dessus et je l’ai décommissionné.
C’était un bateau ravitailleur, donc c’était un gros bateau,
on avait été le chercher sur la côte Ouest
et on l’a ramené à Halifax.
On a passé à travers le canal de Panama.
Il y avait à peu près 350 personnes.
C’était un vieux bateau, les cuisines, c’était pas le gros luxe,
où on couchait non plus, c’était pas le gros luxe.
On travaillait fort.
Le métier de cuisinier, c’est un métier très difficile,
on travaille beaucoup.
Beaucoup d’heures.
Dans ce temps-là, il y avait beaucoup de personnes.
On nourrissait, on avait trois repas par jour.
On était partis souvent.
Vu que c’est un bateau ravitailleur, dans trois ans,
je pense que je suis parti à chaque mois pour quelque chose.
On partait une couple de semaines,
on revenait, des fois un mois, on revenait.
On est allés partout sur la côte Est,
partout dans les ports américains,
on est allés à San Juan à Porto Rico, en Islande, en Norvège,
en Angleterre, en France, mon dieu, en Irlande, en Écosse.
J’ai fait le tour partout.
Et à chaque fois, est-ce que vous avez l’occasion de sortir du bateau?
Oui, quand on arrivait, c’était plus tranquille,
des fois on avait une journée de congé.
On faisait les touristes.
J’aimais ça voyager et voir l’histoire,
moi je suis un trippeux d’histoire,
fait que j’allais dans les musées, ces choses-là.
On a fermé le bateau.
C’était un vieux bateau.
Après trois ans, ils ont fait la décision de ne plus le naviguer
parce qu’il était brisé.
Il était vieux.
Ça s’est fait vite, nous autres, j’ai été transféré tout de suite sur la base.
Quand vous partez en mer, j’imagine
que vous ne pouvez pas arrêter à toutes les semaines
pour ravitailler la nourriture, comment ça fonctionne partir
plusieurs semaines en mer, pour nourrir des dizaines
et des dizaines d’hommes?
Tu as des gars dans l’approvisionnement,
ils s’occupent de la nourriture.
Moi, je suis un cuisinier.
C’est pas moi qui s’occupait des commandes ou rien de même,
moi j’avais un menu et je suivais le menu.
On avait des gros frigidaires.
Je me rappelle, on allait chercher 50 livres de patates,
4 poches et on pelait 50 livres de patates à tous les jours,
200 livres de patates à tous les jours,
ça fait des patates ça.
Vous ne mangiez pas de patates en poudre à ce moment-là?
Non, pas de patates en poudre, ça, c’est l’armée.
La marine mange des vraies patates.