Nous autres, on est rentrés à Zutphen
pour remplacer le Régiment de la Chaudière. Et puis là,
on a traversé le [inaudible], le canal.
Pis c'est là qu'on a poursuivi un canon allemand 88,
tiré par des chevaux.
On a capturé le canon après une couple de tentatives parce
qu'ils réussissaient à s'atteler pis à s'en aller.
D'abord quand ils tiraient c'était toujours dans une
courbe d'la route. Aussitôt qu'on attaquait, ils partaient.
Finalement on a réussi à l'rattraper.
Là les Allemands, on a tué plusieurs Allemands et ils sont
restés là près du canon, pis les autres se sont sauvés
chaque bord dans l'bois.
On en a poursuivi une couple et on en a capturés.
En Hollande, on s'est pas battu longtemps, j'vous dis.
La guerre finissait presque.
Quand on est arrivés au remplacement du Régiment
de la Chaudière, quoiqu'on agasse,
là on a dit qu'c'est nous autres qui a fini la guerre,
parce qu'on les avaient remplacés pis la guerre finissait.
Mais nous autres c'est surtout en Italie qu'on a trouvé
le plus dur. Le Régiment d'la Chaudière eux autres y'ont
pataugé dans l'eau pis dans la vase pis dans toute.
Mais nous autres en Hollande, on a pas...
y'a seulement que, passé à Amersfoort... on avait attaqué.
Pis un de mes lieutenants que j'avais recommandé a gagné le,
j'pense l'équivalent de la Croix Victoria hollandaise,
Guillaume, la Croix de Guillaume d'Orange. Ça c'est Roger Caron.
Y'avait attaqué pis les Allemands résistaient pis on avait
fait venir des chars Churchill avec des...
qui lançaient des charges de dynamites.
Pour déchiqueter des... les Allemands avaient fait tomber
les arbres sur la route pour... pis étaient cachés là-dedans.
Pis Caron avec son peloton avait attaqué,
puis y'avait même capturé un officier allemand,
pis y'a obligé l'officier allemand à se rendre.
Dans cette partie là, on avait capturé 60 prisonniers
puis on était retournés au Régiment. Ça ç'a été pas mal
la dernière bataille j'pense qu'on a eu en Hollande.
C'qui m'a frappé, parmi les Allemands, c'est d'voir...
comme prisonnier l'enthousiasme, le moral qu'ils avaient.
Quand j'ai désarmé une compagnie de SS,
l'officier s'est présenté puis il m'a dit, « Major Potvin »,
il parlait très bien le français, « Major Potvin,
il a dit, c'est dommage. On reçoit l'ordre de capituler.
On a les meilleurs soldats et les meilleures armes,
mais on a l'ordre de capituler. » (rire)
Puis, quand ils sont partis pour être rapatriés en Allemagne,
ils nous tiraient des véhicules avec des câbles.
Y'avait pus de pétrole.
Y'avait presque comme une compagnie qui tirait des
véhicules avec tous leurs bagages dedans.
Pis quand y'arrivaient pour passer dans les villages,
ils se mettaient tous snapper. Très fiers.
Même quand on les gardait à la forteresse de Brielle là, le soir
y'allumaient des feux pis y chantaient des chansons d'guerre.
Ah oui, quand on, surtout quand on est arrivé en Hollande
après la guerre là; en Hollande,
les Canadiens sont reçus comme des rois. On était...
même après, quand on est allé visiter les Hollandais,
quand on disait qu'on était Canadiens, tout s'ouvrait.
Même en dernier, on était en permission avec Arthur Scott,
qui était un de mes grands amis, qui était dans l'ordonnance
pis on a été en Angleterre, en France pis en Hollande.
Pis quand on est arrivés là, on mangeait,
une couple de fois qu'on a mangé dans les bars ou des restaurants
pis quand on v'nait pour payer les Hollandais avaient payé
pour nous autres. L'addition, oh non non.
Ceux qui étaient là, qu'étaient assis là-bas...
Entre nous autres, on parlait de l'armée pis d'ces affaires-là.
Y'ont entendu ça pis c'est eux autres qui payaient l'addition.