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Italie

Des héros se racontent

Transcription
En Italie c'qu'on a trouvé difficile c'est dans, dans la vase, pis... c'est quand les Allemands faisaient sauter tous les ponts d'abord. Pis quand, quand arrive l'automne, les grosses pluies, les rivières débordent complètement. Alors, c'est très difficile parce que Mussolini avait encassé les rivières dans des espèces d'embankment dans un espèce de monticule de terre qui est à peu près 30 pieds de haut pis en surface à peu près une vingtaine de pieds en haut là, faite comme une pyramide tronquée. Pis les Allemands naturellement, quand y'étaient là d'sus nous autres quand on avançait on arrivait dans, presque dans l'terrain plat, eux autres y'étaient retranchés là dedans alors y nous bombardaient, y nous mitraillaient comme ils voulaient. Alors c'pour ça que après ça y fallait traverser, traverser la rivière. Mais aujourd'hui quand on r'garde là, les munitions qu'ils ont, portatives là. Nous autres on avait c'qu'on appelle un piat là. Avec le piat là fallait presque s'avancer à peu près à 50 pieds pour qu'ça soit effectif sur un char d'assaut allemand. Alors quand on a traversé la rivière, ça voulait dire que, fallait repousser les Allemands avec, qui avaient leurs chars d'assaut. Pis nous autres on n'avait presqu'aucun, on avait juste le support d'artillerie pis des mortiers mais... on avait comme armes de support contre les chars d'assaut juste ce piat là. J'ai visité le camp des cadets là, pis y nous montraient ça tous les armes qu'ils ont aujourd'hui. On aurait ben voulus avoir ça nous. Là ben après Adrano, j'ai été fait prisonnier par la 78e anglaise, anglaise. Le, le commandant, le lieutenant colonel Bernatchez m'avait ordonné d'aller faire une reconnaisance, pour entrer en contact avec les troupes de droite qui était la 78e division anglaise. Mais en approchant, au clair de lune, les anglais ont... m'ont questionné pis à cause probablement de mon accent, y'ont pensé qu'j'étais un Allemand. Là y m'ont amené au commandant du régiment comme prisonnier. Mais ça s'est bien passé, comme d'habitude, les anglais m'ont offert un bon... une bonne tasse de thé. Non mais, dans la ligne Hitler là quand on a attaqué, y'avait, c'tait des chars Chuchill anglais qu'approchaient. Pis, y'étaient s'pposés de, y'avait un bois, on passait à travers du bois pis après ça... dans le champ de blé. Pis... les chars Churchill étaient supposés v'nir nous rejoindre pis faire l'attaque en avant. Sont jamais v'nus. Comme j'ai dit à Allard, j'ai dit « si ç'avait été des chars canadiens, le Calgary Regiment ou le Régiment de Trois Rivières, sûr qu'on défonçait la ligne Hitler ». Mais les chars Churchill ont toujours resté en arrière de nous autres, sont jamais v'nus en avant. Mais comme y disent, vous autres... c'tait des positions, un s'en va là pis l'autre y couvre pis l'autre, l'autre s'en va à droite pis ces affaires là... Tandis qu'les chars canadiens eux autres, ils attaquent, comme une charge de cavalerie pis ça, ça ça passait. Moi, c'est comme j'ai dit à Allard, « si on avait eu les chars de canadiens, les chars d'assaut canadiens on aurait défoncé la ligne Hitler ». Quoique, c't'un peu dur à dire parce que quand ils ont attaqué, ils ont attaqué avec... j'pense c'est deux brigades de front pis avec l'artillerie des Français pis l'artillerie canadienne quand y'ont défoncé... Mais nous autres le but était un attaque en, une reconnaissance en force pis j'pense qui... on l'a prouvé parce que c'est pas... on est allés jusqu'au... jusque dans la ligne Hitler. C'était notre compagnie qu'avait été l'plus loin dans la ligne Hitler. J'suis r'venu à quatre pattes (rire). La première fois que j'ai été blessé c'est à la ligne Hitler. Avant ça j'avais eu la malaria à Potenza. Pis... Mais j'ai été blessé par balle par un shrapnel dans la, dans la ligne Hitler. La ligne Hitler qui était encré sous Cassino. On s'avance vers les, vers les défenses de la ligne Hitler. La ligne Hitler était très, très fortifiée avec des casemates d'acier pis des retranchements sous terrain. Pendant cette attaque, je fus blessé. Un de mes lieutenants, St-Onge fut tué et puis lieutenant Audrain blessé. Pis moi aussi, j'ai eu une balle dans l'épaule gauche que plus tard on enlevait dans l'dos et une balle dans la hanche gauche que aussi on enlevait vers, par le dos. Pis... un shrapnel dans le bras gauche pis une balle dans le bras gauche et une balle qui me fracassa la main droite. Après la... mon batman, mon ordonnance, pis mon... un autre homme Gagnon essayait de m'évacuer mais y s'faisait tirer par les Allemands, j'leur ai dit de m'laisser. Alors, j'ai resté dans la ligne pis c'est le sergent major Drapeau qui a pris le commandement de la compagnie. Alors... c'est lui qui a réorganisé la défense et pour cela y'a mérité le, une, une barre à sa DCM. Qui, la première DCM y l'avait gagné à Santa Maria en Sicile, près du Mont Scapello. Pis... moi j'ai resté 30 heures dans la ligne parce que on me pensait évacué. Pis... alors j'ai rampé au Carleton York 30 heures après. J'avais d'la misère à marcher car mes, mes vêtements étaient coupés, les, les SB avaient coupé ma tunique pour me panser pis j'l'avais enveloppée dans mon bras droit. Mes bretelles étaient coupées pis j'avais d'la misère à t'nir mes bretelles qui tombaient alors j'pouvais à peine marcher, à peu près 3, 4 pouces à fois. Pendant que j'étais couché, j'avais entendu, j'ai entendu des Allemands... j'ai entendu du bruit dans le champs, le champs d'blé. Pis quand j'ai r'gardé c'tait mon, un d'mes amis Casavan qui avait une jambe cassée. Alors, j'y ai indiqué la maison de Garceau pour qu'il se dirige là, pis marchant un peu plus vite, j't'arrivé avant lui. Pis... quand j'ai essayé de, j'ai attendu que la compagnie D était évacuée, les chars d'assaut étaient, brûlaient pis tout le désordre des champs de bataille. J'ai essayé de continuer, y'avait un arbre de couché, j'ai piétiné l'arbre pour essayer d'passer par dessus. Pis, ne pouvant pas j'suis revenu me cacher dans la Casa. Pis là ben j'ai essayé de manger, pis, y'avait comme des noix, les noix étaient presque toutes pourries. J'ai perdu connaissance. Pis... j'me suis réveillé le len... dans la nuit parce que j'entendais du bruit. J'me suis faufilé par en arrière de l'autre côté d'la maison. J'me suis caché en dessous des gros barils de vin de 9 pieds de diamètre. Pis les Allemands sont v'nus en patrouille mais heureusement ils m'ont pas vu. J'm'étais enveloppé avec un cascade pis une moustiquaire, parce que les, les mouches s'attaquaient à mes blessures, le sang... Pis finalement ben j'ai réussi à m'orienter en sortant d'la maison pis j'me suis dirigé vers où on devait partir pis là j'ai frappé le Carleton York. J'avais peur qu'y m'tire dessus, finalement j'ai été bien traité, on m'a donné des biscuits pis du café. Pis j'ai évacué au 22 pis toute.
Description

M. Potvin raconte son expérience en Italie ainsi que lorsqu'il a été blessé.

Pierre Potvin

Pierre Potvin est né le 1er octobre 1915 à Québec. Il fait ses études secondaires en français et termine son cours à l'académie commerciale. Il s'est enrôlé dans l'armée le 16 septembre 1936 et il y est resté jusqu'au 10 mars 1947. Il a ensuite travaillé au Centre de recherches de Valcartier de 1948 jusqu'au moment de sa retraite, en 1980. En septembre 1936, il étudie au COTC de Laval et se qualifie comme officier. Le 2 septembre 1939, il se joint aux Voltigeurs de Québec et reste avec eux jusqu'au 17 novembre 1940. Ensuite, il joint le Royal 22e régiment comme major le 18 novembre 1940 et y reste jusqu'à la fin de la guerre. Il revient au Canada le 1er octobre 1945 et travaille à St-Jean-d'Iberville comme commandant jusqu'en 1947. Il a donc travaillé pour la défense nationale pendant 43 ans.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
09:24
Personne interviewée :
Pierre Potvin
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Armée

Droit d’auteur ou de reproduction

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