Le débarquement en Normandie
La force francophone
Le débarquement en Normandie
Transcription
Le débarquement en Normandie
Environ une semaine ou dix jours avant, on nous a mis dans des camps,
ils était sealés, il y avait pas de lettres qui sortaient, il y en avait pas qui rentraient,
personne qui sortait, pas de téléphones, rien, pour pas que les espions savent çà.
C’est ça qui était important. Parce que si il avait fallu qu’ils
nous attendent de l’autre côté, là.
Départ de Southampton vers la Normandie…
On a laissé Southampton à la brunante, le soir, puis là, le bateau s’est
arrêté dans la nuit, je sais pas à quel moment, là, mais on était rendus à…
six miles, six miles je pense, des, de la plage là. Eux autres ils ont arrêté là.
C’est de là que, le matin, on a embarqué dans des
LCA qu’ils appellent, là, c’est des bateaux que ils embarquent
un peloton, trente hommes là. Là, on voyait rien parce qu’il y avait de la brume.
Fait que là on est partis dans ces embarcations-là. La mer était houleuse.
Ça a été, ça a été la fois que, finalement j’ai eu le mal de mer. Tout le monde l’avait,
fait que là j’ai pas peu passer à… (rire) T’es tassé un sur l’autre, ça monte puis ça descend.
Fait que là, je sais pas, au bout de… un kilomètre du bord, comme à un moment donné
on est passés à travers du brouillard, puis on a aperçu le village,
puis euh… Puis là, ça commençait à tirer,
puis les maisons brûlaient, puis… C’était le portrait.
À quoi pense-t-on durant la traversée de la manche?
On se demande comment ça va se passer, qu’est-ce que, comment ça va être.
C’est ben… C’est certain que c’est l’inconnu. On a une idée, mais de là
à arriver sur le vrai… On le sait pas, nous autres, finalement,
quand on est arrivés, le, le… les plages étaient minées, t’as du voir ça,
ils avaient tout mis des croisés en acier, là, avec des, des, des fils puis des bombes
attachées après ça. Fait que là, tu voyais, tu voyais un gars qui explosait, là, le tien,
tu le sais pas, jusqu’à temps qu’il arrête. Fait que là quand il arrête,
il dit on est corrects. Puis là, on sautait à l’eau, puis… Il y avait des tirs de mitrailleuses,
puis des… C'est-à-dire, bien avant qu’on arrive, là, dans le cheminement,
quand on embarquait dans la barque, le, les canons nous assaillaient,
il y avait des canons sur les hauteurs, là, puis ils tiraient sur les embarcations.
Heureusement, ils nous ont pas touchés. Fait que quand on est arrivés sur la plage,
il y avait les mitrailleuses encore, ils étaient là, il en restait, encore.
La minute que tu débarquais tu bateau, là, si tu pouvais courir,
moi je pouvais pas courir parce que j’étais trop chargé. On m’avait mis
un deuxième équipement ici, ça fait que j’avais je crois, c’est douze bombes de mortier
sur moi, tsé. Si il y avait une balle qui avait frappé solide là…
Un peu plus tard…
Ben là on a attendu un petit bout de temps, parce que là, il y avait des petits combats
qui se faisaient dans le village, fait que là faut que t’attendes. L’armée c’est ça.
Si t’as quelqu’un en avant, toi t’es là en arrière, si il y a
quelqu’un en arrière, en cas que ça aille mal pour porter main forte.
Il y a tout le temps de la réserve en arrière.
Fait que là, après, ça a été fini dans le village,
mais c’est là qu’on a rentré en action, à la sortie du village, là.
Ça a pris un petit peu plus qu’un, qu’un mois pour passer au travers la ligne de défense.
Ils prétendaient qu’on était pour aller aller là le, le premier jour, ça a pris quasiment un mois.
Parce que là, les Allemand, ils voulaient pas… Même… il y a eu des, des assassinats,
(inaudible), le colonel commandant des tank SS, là,c’est pas arrivé
à mon régiment, mais c’est un régiment canadien anglais,
ils sont obligés de faire face à eux autres. Contre les tank, ils ont fini
ils ont fini par les avoir, tsé. Ça fait qu’ils se sont rendus prisonniers.
ont été pris prisonniers, puis là, ils voulaient les faire parler,
puis les gars… La loi est que tu donnes ton rang puis ton numéro.
Fait que c’te même (inaudible) là, c’était un gars qui venait de la Russie,
c’était un tough, mais les SS, c’était, c’était des tueurs, ça. Ils prétendaient qu’il avait dit,
qu’il avait dit auparavant que… Ah, il dit, ces poissons-là,
on va jeter ça à la mer, si ils débarquent… C’était un…
Fait que il a pas aimé ça d’avoir de la résistance de même. Puis je pense que
c’est huit, huit ou neuf qui on été assassinés, qui ont été enterrés.
C’était comme un, pas un château, mais quelque chose qui ressemble à ça,
là, dans les premiers jours du débarquement. Après que, après qu’on est
passés au travers de la ligne de défense de Normandie, ben là les Allemands se sauvaient,
ils prenaient, je dirais pas qu’ils empruntaient, mais ils prenaient les vélos,
puis les chevaux, puis tout ce qu’il y avait parce qu’ils manquaient de véhicules,
eux autres, pour se sauver, fait que là, puis là nous autres on courait après,
on montait sur des tank. Ça a été un bout de temps, ça flyait.:On avançait
tous les jours de biens des kilomètres parce qu’on était pas à pieds
on montait sur des véhicules pour pas qu’ils
aient le temps de se replanter…
Description
Le 6 juin 1944, M. Pelletier débarque sur la plage avec une douzaine de bombes de mortier attachées à lui…
Hermel Pelletier
M. Pelletier travaillait sur une ferme lorsque la guerre a éclaté. Il avait le choix d’y rester, mais il a décidé de s’enrôler en 1943. Après avoir fait sa formation de base à Rimouski et l’avancé à Valcartier, il est envoyé en Angleterre pour compléter sa formation. Il était chargé des mortiers dans son peloton. Il a participé à toute la campagne de Normandie, notamment le jour J et la bataille de l’aéroport de Carpiquet. Il sera blessé à la jambe lors d’un bombardement en Hollande et rapatrié au Canada.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 6:33
- Personne interviewée :
- Hermel Pelletier
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- France
- Campagne :
- Normandie
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Régiment de la Chaudière
- Grade militaire :
- Caporal suppléant
- Occupation :
- Fantassin
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Côtoyer la mort
Les soldats ne parlaient pas souvent de la mort, mais c’est un sujet qui occupait leur esprit…
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L’aéroport de Carpiquet était défendu par des SS; M. Pelletier nous donne ses impressions sur ces guerriers fanatiques.
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Un camarade criblé de balles, des compagnons qui frôlent la mort. Comment continuer malgré ces horreurs…
Blessé à la jambe
M. Pelletier a été blessé à la jambe. Il raconte cet incident.
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