Jour de l'an 1945

Des héros se racontent

Jour de l'an 1945

Transcription

On partait pour une mission, les 8 avions du 438, et puis on était, en fait, en plein décollage; le commandant et son numéro 2 étaient au 3/4 de décollage, la queue levée puis prêts, comme il est arrivé 70 chasseurs allemands au ras du sol, en rase-mottes. Alors, le commandant puis son numéro 2 se sont faits zigouiller immédiatement. Et puis les Allemands ont continué, ils sont arrivés à nous autres puis ils ont continué à mitrailler. Puis moi, j'étais après faire mon last minute check puis j'entendais poom, poom, poom, poom, poom, poom. Je regarde puis un moment donné, mes deux... mon avion était en feu, les deux ailes brûlaient. Ça fait que j'ai sauté en bas. C'était haut ça, normalement je me serais cassé les jambes, mais ce matin-là, j'étais assez en maudit... J'ai sorti mon revolver puis je tirais sur les Allemands, pow, pow, pow, pow. J'étais tout seul, les autres avaient fiché le camp, avec raison. Puis là, quand je n'ai plus eu de munitions, j'ai dit : « Hey, imbécile, va te trouver un trou en quelque part.» Ça fait que j'ai été me cacher et puis ils ont été là 20 minutes de temps. Je vous rappelle là qu'il y avait un Wing de RAF, le Wing canadien, puis le Wing de Spit. Et puis ça faisait à peu près 150 avions, ça ; puis, ils en ont détruit à peu près 15, un travail d'amateurs. Puis on a su, par la suite là, que c'était des pilotes amateurs aussi qu'il y avait, mais ils ont frappé la mienne... (rire) Alors ça, c'était à peu près à 8 h 30 le matin; par le temps que les feux ont été éteints, la piste a été nettoyé pour midi et puis on est repartis sur une autre mission dans l'après-midi, c'était pas plus grave que ça.

Description

M. Lord nous raconte en détail le jour trépident où toute son escadre fut sauvée d'une attaque surprise par le manque de professionnalisme de certains pilotes amateurs allemands.

André Lord

M. Lord est né à Richmond (Québec) le 14 septembre 1924. C'est là qu'il a grandi et étudié jusqu'à ce qu'il s'enrôle le jour de ses 18 ans en 1942. Il avait voulu s'enrôler avant, mais son âge l'en avait empêché. Il fit son instruction militaire de base à Lachine. On l'envoya ensuite au Tarmac Duty de Trenton puis à l'école préparatoire d'aviation numéro 1 de Toronto (Ontario). Il pilote son premier avion (un Fleet Finch) à Saint-Eugène (Ontario). Il reçoit son brevet de pilote (wings) à Moncton et devient immédiatement sous-lieutenant d'aviation. On l'entraîne ensuite sur des avions Hurricanes à Bagotville (Québec) avant de l'envoyer se préparer au vol à basse altitude à Greenwood (Nouvelle-Écosse) et à Borden (Ontario). C'est en formation à Greenwood qu'il s'écrasera pour la première fois. Il est envoyé outre-mer en avril 1944 à l'escadrille 438 de l'escadre canadienne de Typhoons sur le continent européen à Eindhoven (Hollande). Il a été en service de guerre pendant 7 mois avant de revenir au pays. De retour, il étudie un certain temps en ingénierie aéronautique à l'Université de Montréal avant de s'arrêter par manque de discipline. Il ouvre une bijouterie à Rouyn mais le projet échoue à cause de conditions économiques rendues difficiles par une grève de la mine Noranda. Il retourna ensuite à l'escadrille 438 en tant que pilote de fin de semaine.

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