Arrivée en Corée et premières impressions

Des héros se racontent

Arrivée en Corée et premières impressions

Transcription

Intervieweur : Donc la guerre de Corée se déclare en 1950, vous êtes instructeur à Valcartier. Lorsque la guerre s'est déclarée, c'était la formation du 2e bataillon. En fin de 1952 ils ont formé le 3e bataillon. C'était toutes des recrues qu'on avait. Moi j'étais instructeur avec eux autres, ces jeunes-là qui arrivaient, je leur donnais la drill et ainsi de suite, de divers sujets qu'on donnait aux recrues. Au début de 1953, je crois, fin de janvier ou début de février, j'ai été transféré au 3e bataillon. Au 3e bataillon on est partis je crois à la fin de février pour aller en Corée. Intervieweur : Donc la guerre de Corée bat son plein, qu'est-ce que vous en savez à ce moment-là de la guerre? Disons que moi j'étais sur l'anti-tank, mais en arrivant en Corée j'ai été muté comme un peloton d'infanterie, comme assistant. On faisait le même travail qu'un peloton d'infanterie. Si on avait des patrouilles à faire, on allait en patrouille, et ainsi de suite. Intervieweur : Vous êtes parti du Canada en fin février, est-ce que vous pouvez me raconter comment vous avez fait pour vous rendre en Corée, vous êtes partis de Valcartier? De Valcartier à Vancouver. De Vancouver, on s'est en allés aux États-Unis. Aux États-Unis, si je me souviens bien, je pense que c'est Fort Benning... non. En tout cas, une base militaire, une base marine pour prendre le bateau là. Ça nous a pris 11 jours pour traverser. Intervieweur : Est-ce que vous vous rappelez de la traversée en bateau? Oui, parce que j'ai été malade. Intervieweur : Juste un petit peu? Gros. On a eu du mauvais temps, c'est pour ça que ça nous a pris tant de temps pour traverser. Intervieweur : Ça vous a pris 11 jours, habituellement ça aurait dû vous prendre combien de temps? 7 jours. En arrivant en Corée, on a été à Pusan, de Pusan on a monté jusqu'aux lignes direct. On est allés en train. On est arrivés aux lignes ça n'a pas pris de temps, on était prêts pour combattre. Intervieweur : Donc quelles sont vos premières impressions, vous arrivez en Corée, c'est la première fois que vous allez dans ce coin de monde-là? J'ai trouvé ça très pauvre. Très pauvre. J'ai vécu moi dans un endroit qui n'était pas riche à Saint-Narcisse, comté de Champlain, c'était une toute petite paroisse, c'était tous des cultivateurs dont les terres en arrachaient pour gagner leur vie. Donc j'en savais une moyenne, mais lorsque je suis arrivé en Corée, j'ai vu ce que c'était. Ça faisait réellement pitié. Par le développement et la guerre qui est arrivée. Quand il y a une guerre c'est la pauvreté, c'est le délai de tout, tu perds tout, c'est beaucoup. Intervieweur : Est-ce que vous avez traversé des villages où la guerre avait fait des ravages, est-ce qu'il y avait des signes? Des pertes énormes. Oublie pas qu'en Corée, les maisons ne sont pas faites comme ici, tu en as quelques-unes, mais un souffle et la maison est à terre. Intervieweur : À quoi ça ressemble une maison typique en Corée? Une maison typique en Corée c'est du bambou monté, tu souffles dessus et elle tombe. Par rapport aux éclats, aux bombardements qu'il y a eu, les maisons étaient toutes dévastées, toutes tombées par terre, seules les grosses bâtisses qui étaient en ciment, ça restait, mais les autres petites, bonjour.

Description

M. Cloutier parle des déplacements entre le Canada et la Corée en février 1953, entre autres du mauvais temps qui a allongé la traversée de quelques jours. Il évoque la pauvreté et les conditions difficiles pour la population.

Paul-Émile Cloutier

Paul-Émile Cloutier est né en 1928, à Saint-Narcisse, comté de Champlain, au Québec et a grandi à Louiseville. M. Cloutier a fait partie des cadets à un jeune âge. Il s’est enrôlé à 19 ans à Montréal, a servi lors de la guerre de Corée avec le 3e Bataillon du Royal 22e Régiment et a fait partie des Forces canadiennes pendant 23 ans.

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