Noël, loisirs, nourriture en Corée
Des héros se racontent
Transcription
Noël 1952, je l'ai passé ici chez mes parents,
mais Noël 1953, je l'ai passé au Japon.
C'est long.
Malgré que je n'étais pas sur un terrain de guerre,
Noël n'est jamais Noël à la maison, c'est plate,
tu as bien beau dire c'est Noël et puis tchin-tchin,
ça ne te donne pas l'amitié puis l'amour que tu as des tiens,
ils ne sont pas là.
Intervieweur : Quand vous étiez en Corée,
est-ce que c'est possible de me parler de la vie sociale,
des loisirs, est-ce que vous aviez des temps
où vous pouviez vous détendre là-bas?
Oui, disons qu'on faisait un temps sur la ligne de feu,
on faisait un temps aussi en réserve.
C'était la même chose avec le bataillon.
Le bataillon était sur la ligne de feu, allait en arrière en réserve.
Lorsque tu étais en réserve, t'étais en arrière complètement,
là tu pouvais faire de l'exercice physique,
les jeux, le volley-ball, le softball ou la balle-molle.
Tu pouvais aussi, des jeux de fer, tu pouvais
t'amuser convenablement, suivant la personne.
Si la personne n'aimait pas les sports, ils n'étaient pas obligés.
Intervieweur : Donc c'était combien de temps la rotation,
vous étiez en avant au front, puis après?
Si tu passais un mois en avant, tu allais un mois en arrière.
Tu avais un mois de relaxation.
Ça dépend encore, tu as trois positions :
à l'avant, le support et aussi en arrière complètement.
En arrière complètement
tu as la liberté de faire ce que tu veux.
Tu n'es pas en position de combat, tu es au repos, autrement dit.
Quand tu es en arrière complètement, tu peux relaxer comme tu veux.
Intervieweur : Est-ce qu'il y avait des compétitions entre d'autres unités?
Non, mais inter-peloton.
Moi j'étais le plus gros peloton, 45,
eux autres étaient 30-35-37, ils se formaient une équipe.
C'est la même chose au volley-ball, entre pelotons.
On s'amusait comme ça, le temps passait.
Intervieweur : La compétition était forte?
La compétition était forte, toujours forte!
Intervieweur : Est-ce que vous vous rappelez de la nourriture
quand vous étiez en Corée?
La nourriture en Corée, nous autres on est arrivés les derniers.
La nourriture qu'on avait au front
c'était de la nourriture américaine qui était très bonne,
elle était dans des contenants que tu ouvrais toi-même, c'était bon.
Mais du corned beef, j'en ai déjà mangé,
il y avait aussi du poulet, tu avais des sortes de mets.
Moi j'ai trouvé ça bon
parce que je ne suis pas difficile sur la nourriture.
Intervieweur : Vous n'aviez pas
des repas chauds cuisinés à tous les jours?
Cuisinés à tous les jours, non.
On en avait de temps en temps sur la ligne de feu.
Mais quand tu étais en réserve, tu avais ta cuisine là
et quand tu étais en repos encore plus.
En repos, tu avais tes trois repas chauds,
en réserve, tu en avais au moins deux,
tu avais le dîner et le souper, parce que le déjeuner, sur la ligne de feu,
temps en temps on en avait, des repas qui arrivaient
en gros contenu, il fallait les passer, autrement dit, c'était plaisant.
Description
M. Cloutier parle du Noël vécu au Japon ainsi que de la vie sociale en Corée lorsque les hommes ne sont pas en position à l’avant, entre autres des loisirs et de la nourriture.
Paul-Émile Cloutier
Paul-Émile Cloutier est né en 1928, à Saint-Narcisse, comté de Champlain, au Québec et a grandi à Louiseville. M. Cloutier a fait partie des cadets à un jeune âge. Il s’est enrôlé à 19 ans à Montréal, a servi lors de la guerre de Corée avec le 3e Bataillon du Royal 22e Régiment et a fait partie des Forces canadiennes pendant 23 ans.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 5 décembre 2013
- Durée :
- 4:14
- Personne interviewée :
- Paul-Émile Cloutier
- Guerre ou mission :
- Guerre de Corée
- Emplacement géographique :
- Corée
- Campagne :
- Corée
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Royal 22e Régiment
- Grade militaire :
- Sergent
- Occupation :
- Infanterie
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- Date de modification :