Plus de 5000 Canadiens en Corée

Des héros se racontent

Plus de 5000 Canadiens en Corée

Transcription

Intervieweur : Est-ce que vous vous rappelez du moral, comment la population coréenne vivait ça à ce moment-là la guerre? Disons que ça faisait pitié. Le manger il n'y en avait pas, ils nous en quémandaient. Ce qu'on avait de trop on leur donnait. On avait aussi des Coréens qui travaillaient pour nous autres. Eux autres avaient leur paie mais ils la donnaient à leurs familles pour les sortir du pétrin. Nous autres on leur donnait des petits cadeaux, ça leur faisait du bien et nous autres, si notre cœur était là, c'était tant mieux. Intervieweur : Est-ce que vous vous rappelez quand vous êtes partis du Canada comment les gens percevaient la guerre au Canada, est-ce qu'on en parlait de la guerre en Corée? On en parlait, mais ce n'était pas chez nous. Le Canadien, lui il se foutait de ça. Ce n'était pas chez nous. Intervieweur : Il y avait quand même plusieurs milliers d'hommes, de Canadiens partis en Corée? Certainement, on était au-delà de 5000 qui étaient partis. Il y avait les 3 régiments principaux, le Royal Canadian Regiment, le Princess Patricia et le 22. C'est 1500 hommes chaque, ça fait 4500, plus les compagnies d'entretien et ainsi de suite, la compagnie d'administration. On était au-delà de 5000 en Corée, des marins, des aviateurs, que nous autres on ne croisait pas parce qu'ils étaient dans des bases différentes, dans des endroits différents. Mais il y avait de la Marine et de l'Aviation, la même chose que nous autres. Intervieweur : Est-ce que vous saviez ce qui vous attendait quand vous êtes arrivé en Corée? Ce qui m'attendait, je savais que lors de mon entraînement, il fallait que je sauve ma peau en premier, mais il fallait que je sauve la peau aussi de ceux qui étaient sous mes ordres. J'ai été en patrouille et puis c'est mes hommes qui passaient en premier. Intervieweur : Est-ce que vous pouvez dire que vous étiez bien entraînés physiquement et mentalement, étiez-vous prêts? Oui, mentalement et physiquement. J'étais prêt, j'ai toujours été en bonne condition physique, tout le temps, j'étais capable de toffer longtemps. Intervieweur : Vos hommes aussi étaient prêts? Oui mes hommes aussi, ils étaient bien entraînés. Intervieweur : Mentalement, je veux dire, est-ce qu'on vous avait bien préparés à ce que vous alliez vivre là-bas, est-ce qu'on vos avait expliqué à quoi ça ressemblait? Oui, un peu, ils nous avaient préparés à ça.

Description

M. Cloutier se rappelle des conditions de vie de la population locale et raconte le peu d’intérêt que cette guerre en Corée suscitait au Canada. Il dit tout de même qu’il savait à quoi s’attendre. Lui et ses hommes étaient bien préparés.

Paul-Émile Cloutier

Paul-Émile Cloutier est né en 1928, à Saint-Narcisse, comté de Champlain, au Québec et a grandi à Louiseville. M. Cloutier a fait partie des cadets à un jeune âge. Il s’est enrôlé à 19 ans à Montréal, a servi lors de la guerre de Corée avec le 3e Bataillon du Royal 22e Régiment et a fait partie des Forces canadiennes pendant 23 ans.

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