Une grande amitié avec un cuisinier allemand
Des héros se racontent
Une grande amitié avec un cuisinier allemand
On était à Nimègue, on avait passé l’hiver 1944-1945 là.
J’ai fait des amis Allemands.
Il était dans l’armée allemande.
Il était cuisinier pour les Allemands.
Il est devenu un grand ami.
Dans quel contexte l’avez-vous rencontré?
Je l’ai rencontré, c’est parce que on s’est rendus là
pour passer l’hiver dans un hôpital,
et puis c’est les Allemands qui avait là, un hôpital allemand.
Nous autres, on a pris la place des Allemands.
Il y avait des blessés allemands
et puis deux Canadiens entre autres qui étaient là.
Ça a pas pris de temps que les blessés qui étaient là
ont été envoyés en Angleterre pour ce qu’ils avaient des meilleurs soins,
parce que la guerre était pas finie encore.
Moi j’ai fait ami avec ce cuisinier là et le soir,
après son ouvrage, on allait parler ensemble,
on jasait de toutes sortes d’affaires, des choses qu’on avait vues,
les avions que les Alliés avaient dit qu’ils avaient,
que les avions étaient tous rentrés.
Lui en avait vu des avions alliés tomber.
C’est pour vous dire que la propagande il y en avait,
et il y en avait sur les deux bords.
C’est de même qu’on s’est fait amis, on parlait des choses,
il m’avait dit, moi si je suis prisonnier,
s’ils m’envoient être prisonnier en Angleterre,
je vais essayer de me sauver.
Mais s’ils m’envoient prisonnier au Canada, je vais rester.
C’est de même qu’on était perçus des Allemands.
Les Canadiens?
Les Canadiens, on était « friendly »
on était ami, on pouvait vivre et laisser vivre.
C’est ça que c’était son avis.
Lui, il m’avait donné un souvenir, je l’ai encore.
Donc c’est assez particulier, c’est toujours la guerre,
vous êtes en guerre contre les Allemands,
et puis vous êtes capable de tisser des liens d’amitié?
Oui, on peut être ensemble et on peut être amis
même si on est ennemis réellement.
Mais là, eux autres, ils n’étaient plus offensifs,
ils n’avaient plus rien.
Nous autres, on était dans le Corps médical,
il n’y avait pas de danger non plus, on pouvait être amis.
On pouvait se parler et se dire les choses telles qu’elles sont.
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