Suivre son instinct pour éviter des problèmes à Chypre
Des héros se racontent
Transcription
Je suis revenu de Famagusta
et j’ai travaillé à la section du trafic.
À quel endroit?
À Nicosie.
Il y avait des hommes qui étaient patrouilleurs,
qui s’occupaient dans les « billets » des accidents,
et apportaient ça à moi, et moi je donnais ça aux plus hauts gradés.
Est-ce qu’il y avait des Canadiens quand vous étiez là?
Oui, le contingent était, le premier, premier c’était un Canadien,
ils appelaient ça le « Provost Marshall ».
Le chef de la prévôté c’était un Canadien.
Au détachement de la compagnie de la police militaire c’était un Danois,
le second c’était un Canadien.
Ensuite tu avais un sergent-major Canadien qui était là,
et la majorité c’était des Canadiens qui géraient tout, à 90%.
Il y avait tout des sergents, c’est nous autres qui géraient tout,
presque tout.
Il y avait des Britanniques, eux autres aussi.
C’était quoi la situation à Chypre quand vous, vous êtes arrivé?
C’était calme.
Il y a eu un exercice turc,
ils appelaient ça l’évacuation des Turcs, qui semblent blessés,
mais il y a jamais rien eu nous autres.
Pas de tirs, rien.
On a jamais entendu parler de rien.
Est-ce que la ligne était établie à ce moment-là, la ligne verte?
Oui, il y avait la ligne verte, « Green line »,
on passait souvent là nous autres.
Même j’ai des photos chez nous, entrer dans le poste
de police à Nicosie, avec notre casque de police sur la tête,
là il mettait mon casque de MP, et on prenait notre
bière dans le poste de police.
Quand j’ai parti de là, je leur ai pas demandé,
mais ils m’ont fêté.
Donc sur la ligne verte, vous aviez des contacts avec les deux côtés?
Deux côtés, oui.
Donc vous pouviez traverser la ligne?
Oui, pas de problème.
Une fois, je me rappelle toujours, j’étais en civil,
on avait le droit de s’habiller en civil des fois, on avait été
dans les bars, avec notre jeep, on se « paquetais » pas,
on prenait une consommation, et il y a un Norvégien qui m’a suivi,
il était en maudit contre moi, peut-être que je l’avais arrêté avant,
je ne sais pas pourquoi, mais il m’en voulait.
Alors j’ai pris mon jeep, j’ai sacré mon camp, moi j’ai une lumière rouge
et une sirène, je passe au « check point », je passe à travers
mon « check point » et je ferme la barrière et je sors de l’autre bord.
Lui a jamais passé, il n’avait pas de lumière rouge, lui.
Il a fait un rapport contre moi mais ça a tombé à l’eau.
Je ne sais même pas pourquoi.
Ça arrive de même, des gens t’en veulent.
Ça arrive partout.
Donc il faut toujours quand même être sur nos gardes?
Oui, ça arrive des affaires de même.
Je vais faire quoi?
J’ai dit oh, la lumière s’allume, passe là, passe là.
Sinon, si vous faites pas ça, ça aurait pu être dangereux?
Oui, il y aurait eu une bataille certain,
peut-être que le gars était armé, je ne le sais pas.
Il n’y a pas de chance à prendre.
Vous avez suivi votre instinct?
Oui, je le suis souvent, encore, même à mon âge!
Description
M. Labelle raconte un soir au cours duquel il avait passé la ligne verte à Chypre et qu’il fut poursuivi par un soldat d’une autre nationalité qui lui voulait du mal.
Marcel Labelle
Monsieur Labelle est né en 1933 à Montréal. Son père a servi lors de la Seconde Guerre mondiale et M. Labelle a donc dès son jeune âge été exposé à la vie militaire. Il s’est enrôlé en 1949 à 16 ans et a ensuite joint le Corps de prévôté canadien. Il a servi au Japon durant la guerre de Corée, ensuite en Allemagne, au Congo et à Chypre, durant sa carrière militaire de 27 ans avec les Forces armées canadiennes.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 15 août 2017
- Durée :
- 3:26
- Personne interviewée :
- Marcel Labelle
- Guerre ou mission :
- Forces armées canadiennes
- Emplacement géographique :
- Chypre
- Campagne :
- Chypre
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Corps de Prévôté canadien
- Grade militaire :
- Caporal
- Occupation :
- Infanterie
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- Date de modification :