Déployé au Népal avec le DART en 2015
Des héros se racontent - Forces armées canadiennes
Transcription
À ce moment-là, au bout des deux ans, j’avais eu ma maîtrise,
je suis retourné à Gagetown à l’école du Génie
et j’étais employé comme n’importe qui d’autre,
comme commandant de troupe
pour la troupe de démolition.
On instruisait les autres ingénieurs sur la démolition,
la guerre des mines, les cordons et fouilles, ces choses-là.
La carrière après ça continuait.
Vous êtes redéployé également?
Oui, après le tremblement de terre au Népal,
je me suis déployé avec le DART,
le « Disaster Assistance Response Team »,
je n’ai aucune idée comment ça se dit en français,
on est allés là-bas, avec une équipe d’équipement lourd,
j’étais en charge d’une ville et puis on travaillait sur
le déblayage, ouverture des routes.
On ne disait pas qu’on démolissait,
on rendait sécuritaires les édifices dangereux.
C’était vraiment un tour parfait après le déploiement en Afghanistan.
En Afghanistan, les gens étaient nécessairement pas tous contents
de nous voir là, c’était un tour assez long,
six mois et à la fin, je suis revenu blessé.
Pour ma famille, c’était idéal le Disaster Assistance
Response Team au Népal, on est resté dans
le pays environ une vingtaine de jours seulement.
Et puis les gens contribuaient vraiment à la tâche.
Avec une équipe d’équipement lourd,
nous sommes allés dans une ville,
j’ai rencontré le maire et le chef de police.
Je leur ai expliqué que nous allions
commencer par ouvrir la route principale à travers la ville
pour que l’aide puisse se rendre aussi
à la région de l’autre côté de la ville.
Ensuite, nous allions ouvrir un réseau routier autour
de la ville et faire des entrées où nous pouvions.
Le jour où nous sommes arrivés, vraiment,
il n’y avait rien qui se passait dans la ville.
Les gens étaient débordés, ils avaient perdu
beaucoup de familles, de gens, d’amis, la maison était détruite,
il n’y avait aucune circulation dans les rues.
Il y avait quelques gens qu’on avait vu brûler des poubelles
pour essayer de faire chauffer de l’eau.
Le lendemain, on est revenus avec l’équipement lourd,
on a commencé à ouvrir une route,
et immédiatement les gens sont sortis et ils ont commencé
eux aussi à aider à nettoyer et à mettre la main à la pâte.
Souvent, lors d’une catastrophe, les gens sont un peu débordés.
Quelqu’un arrive, leur donne un angle d’attaque,
ils embarquent et ils font le travail.
C’est un peu le rôle qu’on a rempli au Népal
et c’était vraiment impressionnant.
J’aimais ça, j’ai adoré ce tour.
Les gens étaient heureux de nous voir.
Vous savez, c’est beaucoup de stress
une ville avec les bâtiments écroulés.
La bâtisse est dangereuse, mais les gens ont nulle part d’autre
où mettre leur famille.
Ce sont des situations très stressantes,
des décisions très difficiles qui sont obligées d’être prises.
J’étais vraiment très impressionné parce que les Népalais,
il y avait des discussions, parfois animées,
mais jamais de grosses bagarres.
C’était vraiment sous contrôle, fait dans le calme.
J’étais vraiment impressionné par leur réponse à la situation.
J’étais très heureux de pouvoir y participer et contribuer.
Nous sommes restés là une vingtaine de jours
et quand nous leur avons annoncé que nous devions nous en aller,
les gens nous ont fait une petite fête.
C’était un très bon retour en la matière après l’Afghanistan.
On a déployé en tout et partout je pense une vingtaine d’ingénieurs.
C’était relativement petit.
Avec l’équipement lourd que nous avions,
nous étions divisés en deux groupes.
Le groupe autour de la ville, nous avons amené l’équipement lourd,
nous avons demandé à la ville de produire
des camions-benne pour enlever les matériaux.
On leur a aussi identifié un endroit
où il y avait une autre pièce d’équipement, ils sont allés la chercher,
ils ont commencé à travailler eux-autres même.
En faisant ça, pendant que nous étions là-bas,
on a quand même ouvert plusieurs kilomètres de routes,
on a quand même nettoyé, je pense,
une dizaine de puits dans la ville, les gens n’ont pas l’eau
courante nécessairement partout dans les maisons.
On a sécurisé plusieurs édifices dangereux.
Je n’ai pas en tête les chiffres, mais ça été un tour très agréable.
Mais en quelques jours, vous avez, avec les Forces,
fait une grande différence pour les gens là-bas.
Comme je dis, c’était vraiment plus une question
de leur montrer comment attaquer le problème,
et puis eux ont vraiment contribué en masse et ils ont fait l’effort.
Il y avait des vieilles dames de 60 ans qui avaient un panier sur le dos,
mettaient des briques avec les petits-enfants,
ils enlevaient ça pour faire le ménage.
C’était impressionnant à voir.
Description
Monsieur Lapointe décrit son déploiement au Népal avec l’Équipe d’intervention en cas de catastrophe (DART) en 2015.
Blaise Lapointe
Monsieur Lapointe est né à Red Deer en Alberta. Il a étudié dans l’Ouest canadien et aux États-Unis, avant de s’enrôler avec le programme ROTP. Il a fait sa formation universitaire et militaire à Saint-Jean-sur-Richelieu, à Kingston et à Gagetown. Monsieur Lapointe a d’abord été posté au 5 RGC à Valcartier comme officier du génie. Il a servi entre autres au Québec, en Alberta, en Ontario et au Nouveau-Brunswick, de même qu’en Afghanistan et au Népal. Au moment de l’entrevue en 2018, il était Major et était toujours en service avec les Forces armées canadiennes.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 27 septembre 2018
- Durée :
- 6:11
- Personne interviewée :
- Blaise Lapointe
- Guerre ou mission :
- Forces armées canadiennes
- Grade militaire :
- Major
- Occupation :
- Combat Engineer
Continuer à regarder
- Date de modification :