La fin de la guerre
Des héros se racontent
Transcription
Alors, nous sommes rendus au mois d'août 1944.
J'ai reçu... on m'a avisé que je retournais
au Canada pour 30 jours de congé.
Alors, j'ai d'mandé, qu'est-ce qu'arrive après?
Après 30 jours de congé,
je r'venais en Angleterre pour faire mon 2e tour.
Pis moi, j'avais jugé qu'c'était une perte de temps
que j'voulais continuer à être en opération.
Alors c'est, c'est là qu'on m'a dit que j'devais aller signer, un
un, en anglais ils appellent ça un waiver,
une décharge de responsabilité parce que le ministre avait avisé
tout l'monde, même les parents savaient que leurs,
leurs aviateurs retournaient au Canada
pis que c'est juste pour se, disons se protéger.
« Comment ça se fait, que les parents disaient,
mon fils est supposé r'venir?! ». Alors, ils...
ils avertissaient qu'il avait signé un papier
comme quoi il refusait le, le congé. C'est, on pouvait,
dans les forces, on peut pas refuser souvent,
mais ça c'était une occasion. Alors, j'ai,
j'ai signé la chose pis après ça j'suis retourné.
Et j'ai pris l'téléphone, j'ai averti les personnes concernées
que j'étais prêt à r'tourner... sur une escadrille,
mais que je désirais aller sur les Pathfinders ou les Éclaireurs.
Les Éclaireurs, c'est ceux qui allaient être indiqués.
C'était, sans vantardise, c'était un groupe d'élite.
C'est les meilleurs équipages et, l'homme,
l'homme clé de ça, c'était le navigateur.
Alors éventuellement, ...on m'a… la personne à qui j'ai parlé
au groupe m'a dit que j'vas recevoir un télex
comme quoi confirmant que j'étais transféré aux Pathfinders
que j'allais sur une base qui s'appelait [inaudible]
dans le, dans l'bout de Cambridge pour aller essayer de m'faire
ramasser ou d'être repêché par un équipage.
C'est exactement qu'est-c'qui est arrivé.
C'est que le premier soir j'étais dans le mess,
j'rencontre deux in... deux Canadiens,
un pilote, pis un navigateur. Puis, ils m'ont dit,
bon qu'est-ce que tu fais ici? « Moi j'm'en viens sur, sur les,
les Pathfinders. », alors y'ont dit nous aussi.
Alors, voulez-vous v'nir voler avec nous? J'ai dit certainement.
Alors là, j'ai d'mandé, j'ai dit : « Comment sommes-nous? »
J'voyais qu'y ramassaient les, les équipages un par un
« Alors, maintenant y dit nous sommes rendus cinq
il nous manque un mécanicien, un flight engineer.
et il nous manque un navigateur opérateur
pis on a abouti à avoir des anglais. Alors on a commencé nous...
avec trois Canadiens, un pilote de Calgary,
moi-même de Montréal et mon, un navigateur de Timmins, Ontario
avec quatre Britanniques. Et nous nous sommes rapportés
à l'escadrille à la mi-septembre 1944
et c'est là que nous avons commencé notre deuxième tour.
J'me souviens le premier voyage ça été un vol de jour
pour supporter l'armée. On avait été bombardé…
Calais, on a mentionné Calais… c'était dans les champs,
probablement qu'y avaient des positions de tanks
ou tout ça qu'y pouvaient pas bouger. Alors, nous étions
très bas, ça c'était le commencement pis après ça nous avons
commencé à faire des raids sur l'Allemagne et surtout...
les Américains avaient convaincu les Britanniques
que les cibles principales devaient être les usines de pétrole,
synthetic oil, pour essayer d'empêcher
les Allemands d'avoir du pétrole, tout ça.
Pis, c'est tout à fait vrai parce que j'viens d'finir
le livre de Adolf Galland, le chef de, des chasseurs allemands,
pis qui disait ça, que les alliés… Les Américains [inaudible],
ont commencé à détruire, pis tout ça…
Pis qu'à la fin, qu'ils avaient des nouveaux [inaudible],
mais ils avaient pas de pétrole, t'sé.
Et .... y'a pas eu trop trop de problèmes. .... À ma mémoire là,
j'regarde ça, on a eu c'qu'on appelle en anglais un close call,
... risque de collisions, mais que j'ai pu éviter parce que
j'étais dans l'astrodôme, pis j'le voyais,
alors j'ai averti les gens dans le cockpit en avant qu'y avait
un autre Lancaster là qui se préparait à nous rentrer dedans.
Ça fa que finalement, on a, ils ont tourné à gauche
pour passer en dessous pis lui nous a passé par-dessus la tête.
C'était réellement proche. On était rendu, t'sé.
Moi j'me disais on est jamais invulnérable,
mais quand t'es rendu cinquante, cinquante quelques voyages,
tu commences à avoir d'la confiance t'sé.
Plus que si t'étais un commencement, un sprog comme on disait
un green horn t'sé. On est allé quelquefois leur aider.
J'me souviens parce que nous, principalement,
on bombardait la nuit et, une fois, on a été appelés le jour.
Alors, on est allé au briefing à 11h le matin pis on dit,
on s'en va au sud de l'Allemagne, y à une ville
qui s'appelle Duren, D-U-R-E-N pis y'avait des Panzers,
des SS, pis t'sé tough guys, hein. Pis les Américains
y pouvaient pas passer. Alors y dit au commandant
donnait le briefing, y dit, on va aller leur ouvrir.
On a envoyé 600 bombardiers pis l'lendemain on a reçu
un télégramme: Thanks chaps for a job well done.
Ça a donné un coup d'main.
Description
M. Fontaine raconte son expérience à partir du mois d'août 1944 jusqu'à la fin de la guerre.
Jean Fontaine
Jean Fontaine est né le 19 janvier 1921. Il avait 18 ans lorsque le Canada est entré en guerre. Son père était dans l'aviation lors de la Première Guerre mondiale mais lorsqu'il était prêt à partir pour le front en Europe la guerre a pris fin.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 05:27
- Personne interviewée :
- Jean Fontaine
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Europe
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- la Force aérienne du Canada
- Occupation :
- Signaleur et opérateur de radio
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- Date de modification :