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« The battle must go on… »

La force francophone

« The battle must go on… »

Transcription
« The battle must go on… » Je pense que c’était à Tilly-sur-Seulles, en Normandie. On a remplacé un régiment de la Nouvelle-Écosse qui était là depuis peut-être une semaine dans les tranchées. Puis nous autres, on a pris position là-dedans. Puis, on a installé nos mitrailleuses parce que là, ils ont dit qu’il est fort possible qu’il va y avoir une contre-attaque des Allemands. Ça fait qu’on s’est installés là, on était, on était deux par tranchée. Mais on était un peu distancés parce qu’avec des mitrailleuses on pouvait couvrir beaucoup de terrain. Puis c’était pas facile de nous approcher parce que ça sortait les balles là-dedans. Mais les Allemands avaient eu connaissance de notre dérangement parce que tsé, t’es jamais sans faire du bruit puis dans la nuit, vers minuit, deux heures du matin, ils ont commencé à nous bombarder avec des mortiers. Puis on était ben mal amanchés. On était là-dedans puis il y avait rien à faire. On restait dans les trous, puis des fois ça tombait à trois, quatre pieds du trou. On perdait le souffle là-dedans, puis… On a resté là dans la nuit, puis on a resté là tout le lendemain, puis là on avait nos rations qu’on avait amenées avec nous autres, puis on avait une bouteille d’eau. Puis, sur le lendemain, toute, l’armée avait poussé les Allemands un peu plus loin, on a sorti de là, puis on nous a emmené pour manger, on a été dans un hangar qu’il y avait en arrière d’une église. Je m’en rappelle de ça. Il y avait une église puis on avait passé tout près pour aller prendre position dans les tranchées. Puis il y avait un hangar en arrière puis ils nous emmenaient là pour manger. Mais le temps qu’on étaient là, on avait juste commencé à manger puis il est arrivé un obus qui a frappé dans l’pignon Puis ça, ça… tout, tout a tombé, on a été chanceux de pas s’être fait tuer là-dedans parce que ça a tout tombé, on était pris dans la poussière. Mais là, on a tous sorti de là, tu peux t’imaginer, tout le monde a déménagé. Mais de là, ben, ça a continué. De là, après ça, tsé, ça a tombé, quand ils ont fait l’attaque, on peut pas tout résumer ce que ça a passé à travers, mais le… c’était le dix-sept d’août, je pense. Le dix-sept d’août, quand ils ont lancé la grosse offensive pour, pour défaire la septième armée allemande qui se trouvait entre Falaise et Argentan. Toute l’armée canadienne puis Anglaise venait du côté de, de Falaise, puis les Américains, venus du côté d’Argentan. C’était, l’idée, c’était de les cercler puis de les tenir là. Là, ils pourront plus leur amener de munitions, ils pourront plus leur amener à manger. Puis c’était une manière parce qu’ils y avait deux cent mille hommes dans une division allemande, puis c’était tout des soldats bien entraînés. Mais, il faisait pas beau. On était là, on a essayé, ça a commencé le soir, dans la soirée, ben là, les avions ont arrivés. Le ciel était rempli d’avions puis les, les canons anti-avions que les Allemands avaient, ben c’est sûr que ça tirait. Le ciel était en feu. Et puis toutes les bombes qui tombaient du ciel, qui tombait à terre, c’était, la terre, la terre tremblait! Puis, nous autres, les simples soldats là-dedans, il y avait les soldats, il y avait une division polonaise, il y avait des Anglais, il y avait un terrible lot de Canadiens,il y avait tout, des mille et des mille hommes. Il était pas question de reculer parce qu’il fallait écraser une division allemande, c’était pas, c’était pas l’fun. Ça fait qu’il y a pas grand-chose qu’on pouvait faire en se traînant à terre. Des fois je disais c’était, on était comme des rats. Puis, on a tant fait qu’on a pu installer nos mitrailleuses, puis avec les tank, on est venus qu’on a encerclé les Allemands là. Ouis, ça a pris deux jours, puis on avait un terrible lot, mais… Quand on s’est réveillés le matin, il y avait 344 soldats canadiens qui s’avaient fait tuer. Il y en avait énormément de blessés. Fait que… C’est tough, des bouts… En connaissiez-vous? Non. On pouvait pas voir les noms des gars qui étaient là. Je veux dire… c’était tout mort ici et là… Il y en avait certainement qui devaient venir de notre coin. Mais pour nous autres, il était pas question d’arrêter puis de commencer à… L’armée, c’était… Comme ils disaient : « The battle must go on », faut que ça marche.
Description

La mission consiste à encercler la 7e armée allemande. M. Gionet évoque cette bataille et les nombreux soldats canadiens tombés au combat.

Rufin Gionet

Durant sa jeunesse, M. Gionet s’occupe de la ferme familiale. À l’âge de 16 ans, il va travailler dans des chantiers de construction au Nouveau-Brunswick. Il travaille ensuite dans les bois. Il ne croit pas pouvoir entrer dans l’armée, ayant subi une blessure à la main, mais une fois les examens passés, il apprend qu’il est accepté. Il se porte alors volontaire. Sa formation militaire de base a lieu à Edmundston avec le North Shore Regiment du Nouveau-Brunswick. Il est ensuite transféré chez les New Brunswick Rangers. Après deux mois d’entraînement, il se rend au Labrador pour garder l’aéroport pendant douze mois. Il est ensuite envoyé en Angleterre pour terminer son entraînement. Il participe à plusieurs missions en France. Il débarque en Normandie après le jour J, puis il est envoyé en Belgique, aux Pays?Bas, et en Allemagne. Après la guerre, il travaillera pendant huit ans pour le journal l’Évangéline et à la construction de bateaux.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
4:57
Personne interviewée :
Rufin Gionet
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
France
Campagne :
Normandie
Branche :
Armée
Unité ou navire :
New Brunswick Rangers
Grade militaire :
Caporal
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :