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Des choses plus difficiles à oublier

La force francophone

Des choses plus difficiles à oublier

Transcription
Des choses plus difficiles à oublier Il y a des choses qu’on n’oubliera jamais. Il y a des choses qu’on n’oubliera jamais… Interviewer - Comme quoi? Ah! Des atrocités, puis des cadavres, des blessés… Interviewer - Comment ce qu’un soldat fait pour continuer? Pardon? Interviewer - Comment ce qu’un soldat fait pour continuer à se remonter le moral à voir toutes ces atrocités? Ah, c’est, c’est… c’est curieux à dire, mais t’es comme pris dans un rouage, tu sembles pas trouver d’autre porte de sortie que de continuer. Tu fais quoi? Tu peux pas dire demain matin j’y va pas, je m’en va… Non, non. T’es pris là. T’as pas de choix. Ça fait que tu fais comme je te disais tantôt, tu dis, ben, faut y aller. Qu’est-ce qu’on fait? On n’est pas chez nous, là. Puis en 1942, c’était plus loin la France que c’est aujourd’hui. Avec le transport c’est facile! T’es rendu là. T’allais là par bateau… C’était… Quand la guerre a fini, on a dit je sais pas comment ce qu’on va faire pour se rendre chez nous! Quand t’es rendu là-bas, dans le nord de l’Allemagne, fait que… Non, c’est pas… C’est dur à expliquer. C’est comme, tu me demanderais si j’ai eu peur… Des fois je pense à ça, parce que ça m’arrive de rêver. Je crois pas qu’on pourrait appliquer le mot peur parce que t’es tellement pris, t’es tellement pris par le, le mouvement, puis tout ce qui se passe, t’as pas le temps de dire « j’ai peur », tu sais… C’est là. Il y a rien qu’une chose à faire, c’est tue ou ils vont te tuer! Ils vont te demander « as-tu tué quelqu’un? » Tu peux pas répondre oui puis non, mais moi je réponds « on n’avait pas de choix ». L’entraînement prépare-t-il aux atrocités? L’entraînement, c’est de la pratique ; quand ça arrive avec les faits, c’est autre chose. Être dans un camp militaire puis être au front, c’est une autre paire de manches!
Description

Les atrocités de la guerre sont difficiles à oublier mais il le faut, puisqu’il faut continuer à avancer.

Rufin Gionet

Durant sa jeunesse, M. Gionet s’occupe de la ferme familiale. À l’âge de 16 ans, il va travailler dans des chantiers de construction au Nouveau-Brunswick. Il travaille ensuite dans les bois. Il ne croit pas pouvoir entrer dans l’armée, ayant subi une blessure à la main, mais une fois les examens passés, il apprend qu’il est accepté. Il se porte alors volontaire. Sa formation militaire de base a lieu à Edmundston avec le North Shore Regiment du Nouveau-Brunswick. Il est ensuite transféré chez les New Brunswick Rangers. Après deux mois d’entraînement, il se rend au Labrador pour garder l’aéroport pendant douze mois. Il est ensuite envoyé en Angleterre pour terminer son entraînement. Il participe à plusieurs missions en France. Il débarque en Normandie après le jour J, puis il est envoyé en Belgique, aux Pays?Bas, et en Allemagne. Après la guerre, il travaillera pendant huit ans pour le journal l’Évangéline et à la construction de bateaux.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
4:00
Personne interviewée :
Rufin Gionet
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Europe
Branche :
Armée
Unité ou navire :
New Brunswick Rangers
Grade militaire :
Caporal
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

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