Sauvé par la butte
La force francophone
Transcription
Sauvé par la butte
À un moment donné, il y a une compagnie qui a voulu, ont était comme,
c’était comme un grand champ ouvert puis il y avait des arbres,
puis c’était comme un genre de grand fossé. Puis la compagnie avait
essayé vers la gauche, essayé de se rendre jusque, mettons,
il y avait une bâtisse là-bas, là, essayer de la prendre, puis toutes leurs
mitrailleuses étaient toutes réglées sur ça, sur ce petit terrain là,
avec des arbres, là, puis il y a jamais personne qui a pu passer. Un officier dit, il dit :
« ouain, c’est pas d’même qu’on va faire ça. Il dit là,
on va leur faire ça de front. » Ils ont pris à peu près une quarantaine
d’hommes pour la longueur du terrain. Pis là il dit : « on va lever
nos carabines, puis là on va crier pareil comme dans le temps des Iroquois, tsé ».
Ah, mes amis! Ah, mes amis… On a fait à peu près un trente pieds.
À un moment donné, les mitrailleuses se sont ouverts puis là down toute la gang, tsé.
Puis là, c’était à peu près, il était comme sept heures du matin.
Puis là, de la manière que j’ai tombé, moi, tsé un terrain c’est pas égal,
le terrain faisait une petite butte, un…. une moitié de butte, tsé…
juste élevé un peu. Je suis adonné à être en arrière. L’Allemand, lui il me voyait
que j’étais là. Mais il pouvait pas me tirer parce que la fameuse butte,
quand même qu’il tirait dans butte, la balle traversait pas la butte.
Puis là, je grattais, je grattais, je grattais puis je me faisais toujours un trou,
puis à un moment donné, je suis venu à bout de me creuser ça, un pied,
puis là je dis, les gars disent, ben là, il est onze heures :
« ah, moi j’me cache pu, j’me rends! » La minute qu’il se levait, flang!
Le gars venait le débarquer. Puis un autre disait pareil :
« moi, j’me cache pu, ça sert à rien! ». Un autre se levait : bang! J’ai dit non,
j’ai dit, d’abord, j’ai dit on est pas capables, la minute que je bouge une main,
il me voit, il voit que ça bouge. Il tire.
Mais j’ai dit, non, c’est pas ça. Mais j’ai dit à soir, j’ai dit…
Là, j’avais pas déjeuné, j’avais pas dîné, j’avais pas soupé, là.
C’est le soir, là. Mettons que dans ce temps-là, c’était à neuf,
huit heures et demi, neuf heures qu’il commence à faire brun.
Quand il a fait, il a comme fait brun un peu, j’ai sorti de mon trou,
j’ai parti en courant, puis je me suis rapporté en courant en arrière. L’officier il dit :
« vingt-six! ». Je me souviens. Ça veut dire que c’est le
vingt-sixième qui se rapportait sur, je sais pas, un quarante, là, puis les
autres ils étaient, je sais pas, morts, blessés. Moi c’est parce que
j’ai dit non, j’ai dit tu vas m’avoir mort, mais tu m’auras jamais vivant, j’ai dit.
Je me suis rapporté en arrière, vingt-sixième. Ah, c’était tough,
c’est dur, en plein, mettons, mettons que c’est en plein mois de juillet, août,
en plein soleil, dans le champs, tu bouges pas, parce qu’à la minute
que tu bouges, ils tirent sur toi. Une chance, je m’étais fait ma petite butte, là.
Ça, ça m’a aidé, ça m’a protégé. Puis, c’était naturel, elle était là.
C’était pas moi qui avait mis la terre.
Si j’avais mis de la terre, elle aurait passé au travers,
la balle, mais vu que c’était naturel,
il y avait rien à faire.
Description
Lors d’une mission, un groupe de soldats envoyé en mission est pris par surprise par l’ennemi. Tout le monde se jette à terre…
René Lanouette
M. Lanouette est né à Montréal, son père était livreur de pain. Il a été appelé par l’armée en 1939, ses parents s’y opposaient parce qu’il était le seul garçon de la famille. Arrivé en Angleterre, à Aldershot, il a d’abord été affecté à un régiment de langue anglaise. Ayant trop de difficulté à bien comprendre les instructions, il a été transféré au Régiment de la Chaudière. M. Lanouette est resté 11 mois en Europe. Il a participé à plusieurs batailles en France, en Belgique, en Hollande et jusqu’en Allemagne.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:06
- Personne interviewée :
- René Lanouette
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- France
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Régiment de la Chaudière
- Grade militaire :
- Soldat
- Occupation :
- Fantassin
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- Date de modification :