Interviewer : Pendant que vous étiez sur les montagnes,
tout ça, est-ce que vous aviez une idée de quand que la
guerre allait finir ? Est-ce que vous croyiez que vous alliez...
On pensait toujours que c’était pour finir le lendemain
matin parce que ils avaient commencé les pourparlers,
mon dieu, je pense qu’en... si je me trompe pas, je
pense que c’était en ‘51 qu’ils avaient commencé les
pourparlers... pas sûr là, mais on pensait toujours. Puis
le soir, qu’est-ce qui est drôle, c’est le soir on voyait, il y
avait des lumières à Panmunjom qui reflétaient dans les
airs, tu les voyais. Puis, on savait où est-ce que c’était
Panmunjom. Puis on disait tout le temps, tu sais,
pourquoi qu’ils se grouillent pas eux autres, tu sais
j’veux dire ? Rien que la peine de dire « OK, toi tu t’en
vas par là et moi je m’en va par là. » puis ça va finir là,
tu sais. Mais ça a duré, mon Dieu, deux ans, je pense, à
parler, parler pour rien, tu sais ? Mais on pensait
toujours que c’était pour finir. Beaucoup de rumeurs,
tu sais ? Il y en a un qui dit toujours que dans l’armée
ça a toujours été. Quelqu’un arrivait à toi puis il disait
« Hé ! J’ai entendu dire que c’est la dernière semaine.
Ça fini à la fin du semaine. » (rires) C’était toujours pas
vrai. Moi j’ai... je m’ai en revenu au mois de décembre
et le plus jeune de mes frères qui s’est en allé en ‘53 en
Corée, je pense que c’était au mois d’avril, puis il a
passé un an puis... Lui, il a été plus chanceux, ça a fini
au mois de juillet. Passé un an en Corée, mais le reste
après le mois de juillet, il y avait plus de guerre. Il
faisait... c’était comme garder la paix. C’est comme des
gardiens de paix, tu sais. D’ailleurs, ils ont eu la
médaille du Canada pour les gardiens de paix, ceux qui
ont été après le 27 juillet ‘53.
Interviewer : Fait que vous êtes revenu avant
la fin de la guerre ?
Oui, je suis revenu au mois de décembre ‘52 et ça a fini
en juillet ‘53, ouais, ouais.
Interviewer : Puis, pourquoi êtes-vous revenu ?
Bien parce que mon année était finie. On passait un an
là bas. Un an c’était... quand que ça faisait un an que
t’étais là, là... c’était ta rotation. Tu t’en revenais, tu
t’en revenais au Canada. Il y a des gens, il y a des
soldats qui ont retourné deux fois. Je le sais pas
pourquoi. Moi, j’aurais pas retourné deux fois. Mais il y
en a qui ont été deux fois.