Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

Retour au bercail

Des héros se racontent

Transcription
Interviewer : Votre femme puis lorsque vous êtes revenu ? Bien, comme de raison, moi quand je suis revenu, j’ai arrivé à Ottawa, à la gare Union à Ottawa, en train puis... toute ma famille, même mon père, ma mère, mes frères, mes soeurs, mes beau-frères, ma belle-mère, tout le monde était à la gare. Ils étaient peut-être 35, 40 qui m’attendaient à la gare à Ottawa. Puis, j’ ai eu... la croix rouge, ils m’ont donné, comme qu’on pourrait dire... j’avais pas de voiture, ma femme n’avait pas de voiture, fait qu’ils ont dit « OK, tu vas embarquer avec nous autres et on va vous emmener chez vous, tu sais ce que j’veux dire. Je le sais pas, c’était... qu’est-ce qui est long c’est quand on arrivait à Seattle. De Seattle à Ottawa c’était... dans ce temps-là c’était quatre jours en train. Fait que c’était... oh oui ! Moi j’ai arrivé à Seattle le 16 de décembre, j’ai arrivé à Ottawa le 20 décembre. Puis la traversée pour s’en aller, ça a pris seize jours en bateau, seize jours en bateau. Pour s’en revenir, ça a pris dix jours. J’ai aucune idée pourquoi. Je ne connais pas assez la navigation, mais apparemment, ils ont des routes qu’ils prennent puis c’est pas toujours le même temps. Quand qu’on s’est en allé c’était long. Seize jours sur un bateau là que tu vois pas rien, absolument rien là. C’est pas une croisière hein, c’était des bateaux, ils appelaient ça des Liberty Ship en anglais là. Puis il n’y avait pas de stabilisateur là-dessus, et puis malade... Mais moi j’ai pas été malade, mais beaucoup malade, malade parce que tu... parce que quand ça grouille... Tu montais un escalier et puis t’as les pattes dans les airs. Quand que tu redescends les pattes elles pèsent 200 livres parce que le bateau il grouille comme ça, hein ? Mais... Quand t’embarques sur le bateau à Seattle, t’es content. Tu penses que tu t’en vas en croisière. Deux jours après, tu commences à... (rires) tu sais là, t’es tanné puis tu en a encore pour quatorze jours. Puis, quelque chose qui se passe quand t’arrives à la ligne méridienne, c’est la fameuse cérémonie du Roi Neptune, tu sais, puis il y a toutes sortes d’affaires. Ils te donnaient un certificat parce que t’as traversé cette ligne-là, le 180 parallèle, je pense qu’il s’appelle. Puis c’était le fun, puis quand tu t’en reviens, ils te demandent si tu l’as traversé et tu dis « Oui, il a fallu que je me rende. Je l’ai traversé. » Puis, il y a une journée que tu sautes. C’est ça qui est drôle. Je m’en rappelle pas si c’est quand que tu t’en vas ou quand que tu t’en reviens. Je sais que tu le fais 2 fois. Mais quand que tu t’en vas, je pense... on va dire que c’est jeudi, puis tu vas te coucher et tu te lèves le lendemain matin et c’est encore jeudi. C’est encore un autre jeudi. Et puis, quand que tu t’en reviens, bien tu perds une journée, si c’est jeudi, le lendemain c’est samedi. Il n’y a pas de vendredi, tu sais. Ça fait drôle, mais après, il y en a beaucoup qui ont été en avion, plus tard, tu sais mais nous autres, c’était en bateau mais plus tard, il en a qui ont été en avion. Parce que le 22, les trois bataillons y ont été. Le premier bataillon a parti au mois de... avril, mai, ‘51, puis le troisième bataillon... même mois à peu près en ‘53. Le premier en 1952, tu sais ce que j’veux dire, trois ans de file. Après ça, ça a été d’autres régiments quand... mais là c’était dans le temps de la paix, c’était pas pareille, tu sais. Voyage long, d’ici... quatre jours en train pour aller à Vancouver, après ça seize jours sur le bateau, ça prend... c’est long, pas mal long. Interviewer : C’est quoi la première chose que vous avez fait quand vous avez arrivé à la maison ? Pardon ? Interviewer : C’est quoi la première chose que vous avez fait quand vous avez arrivé à la maison ? Il avait une joke déjà qu’on disait. La deuxième chose que j’ai fait, j’ai ouvert la porte. (Rires) Tu comprends ? C’est ça ce qu’on disait tout le temps. Moi bien, je ne sais pas la... mon petit gars, mon petit gars avait seulement que deux ans, tu sais j’veux dire. C’était plutôt un petit gars mais j’étais bien content. J’étais bien content d’être revenu puis j’avais deux semaines... deux mois de vacances. Fait que... mais moi je voulais pas rester dans l’infanterie. Je trouvais que... il n’y avait pas d’avenir dans l’infanterie. J’ai demandé d’être muté au corps d’intendance. En premier, ils m’ont dit, « Non, tu peux pas. » Fait que j’ai resté à Ottawa mais ça a pris du mois de décembre au mois de mars puis ils m’ont appelé, ils m’ont dit « Oui. T’as eu ton transfert au corps d’intendance. » Puis... même travaillé à Ottawa. J’ai travaillé à Ottawa sept ans après jusqu’à temps que j’aille en Égypte. C’était pas pire.
Description

De la longueur de la traversée à son bonheur de retrouver les siens, M. Gauthier nous raconte son retour au Canada.

Guy Gauthier

M. Gauthier est né à Hull (Québec) où il fait ses études au collège Notre-Dame puis à l’École supérieure. Après la mort de son père, qui travaillait dans les arsenaux de guerre de la Seconde Guerre mondiale, sa mère doit élever treize enfants toute seule. Sa 10e année d’étude complétée, M. Gauthier se voit obligé de quitter l’école pour apporter un revenu supplémentaire à la famille. En 1950, M. Gauthier joint les Forces armées canadiennes et se retrouve bientôt en Corée où il sert un an avant de revenir au pays travailler pour le corps d’intendance. Sa dernière action militaire a été en Égypte avec les forces des Nations-Unies.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
4:38
Personne interviewée :
Guy Gauthier
Guerre ou mission :
Guerre de Corée
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

Continuer à regarder

Date de modification :