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Chargement de l’Aquitania

Des héros se racontent

Chargement de l’Aquitania

Transcription
Ça allait bien, le chargement du bateau là, ça allait bien jusqu’au dernier, last load. Puis c’est dans des grands nets en corde là. Et puis il y avait un paquet de valises là-dedans puis un tas d’affaires. Puis un moment donné ça montait, la corde a cassé. Puis ça ça s’est ramassé entre le bateau puis le quai. Alors je suis parti chercher une chaloupe avec les gars pour aller. Puis ça flottait. La majorité des choses flottaient. Alors on a tout ramassé ça, on a passé toute la dernière nuit avant de partir... on était là à sortir tout ce qui était tombé à l’eau. Puis sur notre bateau il y avait le Quartier général de la 1ère Division, puis le lieutenant-colonel Ernie Wallford qui, plus tard, est devenu le général Wallford. Il était le ANQ de la Division. Alors il me fait venir puis il dit : « We’ve got to get to work, we’ve got to get some stationery and all that stuff. » J’ai dit : « Colonel, I’ve got some sad news, the last load ended up in the drink and a lot of the stuff belonging to the headquarters was in the water. » Il dit : « Well, let’s go and see. » Ça fait qu’on descend dans la cale, on arrive où étaient toutes ces affaires-là qui avaient été mouillées. Alors on ouvre les valises et ça enflait comme ça tout le papier et toutes ces affaires-là. Bien heureusement, tout n’avait pas passé, n’avait pas tombé. Et puis le quartier général s’est mis au travail puis moi j’ai été chanceux parce qu’en arrivant ils m’ont dit : « Monsieur Turcot, lieutenant Turcot, vous êtes dans la cabine d’un tel. » Et puis j’ai appris un petit peu plus tard que, comme officier en charge de tout ça, j’avais une cabine à moi-même, une belle cabine tout seul. J’ai fait un beau voyage. Il y a eu seulement un incident. Bien, il y a eu deux incidents. Il y en a un - un moment donné - il y a eu un empoisonnement par la nourriture quelconque; les gars étaient malades, c’était épouvantable, ça tombait dans les passages, fallait les ramasser. Et puis bien heureusement qu’on avait une ambulance à bord et un paquet de médecins. Et puis ils s’en ont occupé et puis ç’a passé. Puis la dernière affaire, c’est que sur le deck, il y avait trois grosses Buick, 7 passagers là qui étaient pour le général, des belles grosses voitures, des belles Buick flambant neuves. Juste avant d’arriver à Greenock en Écosse, il y avait beaucoup de bateaux dans les alentours. L’Ark Royal, qui était un aircraft carrier, est venu très, très proche; il a presqu’eu une collision, puis il est venu très proche de l’Aquitania. Tu sais, dans ce temps-là, le devant d’un aircraft carrier ça va comme ça et le deck est plus loin; bien le deck est venu au-dessus du pont de l’Aquitania, puis il a rasé les trois Buick. Ça fait qu’ils n’ont pas joui de leurs belles voitures, elles étaient détruites. Mais ça aurait pu être sérieux cet accident-là, mais enfin ça ne l’a pas été. Ç’a fait un maudit bang quand c’est arrivé par exemple.
Description

M. Turcot raconte la journée où ses hommes chargeaient l’Aquitania pour le voyage vers l’Écosse. Lors du chargement, trois voitures Buick qui étaient sur le pont ont été détruites lorsque le porte-avions Ark Royal est passé trop près.

Gilles Turcot

Gilles-Antoine Turcot est né à Québec le 8 décembre 1913. Il a fait ses études au Séminaire de Québec et à l'Université Laval. En 1935, il s'est enrôlé dans la milice avec les Voltigeurs de Québec. En 1938, il était attaché au Royal 22e Régiment. En 1939, quand la guerre a éclaté, il a décidé de s'enrôler dans l’Armée parce qu’il avait aimé son expérience avec le Royal 22e Régiment. Il a servi en Angleterre, en Sicile et en Italie, où il était commandant de compagnie. M. Turcot a été blessé en Sicile. Lors du transfert de son régiment dans le Nord-Ouest de l'Europe, il a été promu lieutenant-colonel et nommé commandant, poste qu'il a occupé jusqu'à la fin de la guerre. À son retour au Canada, il a formé un nouveau régiment. Après la guerre, M. Turcot a joint les rangs du Collège d’état-major de l'Armée canadienne, à Kingston en Ontario. Par la suite, il a occupé divers postes de haut rang au Quartier général de l'Armée de terre à Ottawa et a passé 3 ans à Londres, en Angleterre, à titre d'agent de liaison pour l'Armée canadienne dans le cadre de l'Organisation de défense de l'Union européenne occidentale. Durant son séjour en Angleterre, il s’est joint au Collège d'état-major interarmes, à Latimer. M. Turcot a été le premier officier canadien à occuper le poste de commandant du Grand quartier général des Puissances alliées en Europe (OTAN), à Seckenheim, en Allemagne. Enfin, M. Turcot est retourné à la Citadelle de Québec pour prendre une seconde fois le commandement du Royal 22e Régiment. En 1952, le lieutenant-général Turcot a été promu au rang de colonel et nommé directeur des Opérations et Plans militaires au Quartier général de l'Armée. Entre 1956 et 1957, il a servi au Collège de la Défense nationale à Kingston. En août 1957, il a été promu au grade de brigadier et nommé à la Commission internationale de surveillance de la trêve au Laos. À son retour au Canada en octobre 1958, il a été nommé colonel chargé de l'administration du Commandement du quartier général du Québec, situé à Montréal. En septembre 1959, il a été promu de nouveau au grade de brigadier et nommé commandant du Groupe-brigade d'infanterie canadienne, à Calgary. En août 1962, il a été nommé directeur général de la formation militaire de l'Armée canadienne. En octobre 1964, il a été promu au rang de major général et nommé officier général commandant du Quartier général de l'Est, qui regroupe les quatre provinces atlantiques. Le 8 août 1969, il a été nommé commandant de la Force mobile (forces terrestres et armée aérienne tactique). Il était en charge des opérations d'aide au pouvoir civil durant la Crise d'octobre 1970. M. Turcot a pris sa retraite des Forces armées le 9 janvier 1973. En mai 1974, il a été nommé colonel du Royal 22e Régiment, poste qu'il a occupé jusqu'en 1978. Après sa retraite des Forces, M. Turcot a été invité à se joindre à l'équipe du Comité organisateur des Jeux olympiques de Montréal à titre de directeur des services généraux. Entre 1973 et 1976, il y a dirigé un personnel de 13 000 employés. M. Turcot est aussi ancien président national du Fonds du Souvenir et ancien président national du Corps canadien des commissionnaires. M. Turcot garde de nombreux bons souvenirs de la guerre. Bien qu'il ait voyagé en Italie, il n'est jamais retourné en Sicile. M. Turcot et son épouse, feu Hélène Mitchell, ont eu 2 filles ainsi que 4 petits-enfants et un arrière-petit-fils. M. Turcot demeure à Magog au Québec, où il pratique la marche, joue au golf et garde des chevaux.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
03:57
Personne interviewée :
Gilles Turcot
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Europe
Branche :
Armée
Grade militaire :
Lieutenant-colonel
Occupation :
Officier de transport

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