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La vie dans le camp Guillemont Barracks en Angleterre

Des héros se racontent

La vie dans le camp Guillemont Barracks en Angleterre

Transcription
Guillemont Barracks c’est pas très loin; c’est à trois, quatre milles de Aldershot. C’était un camp neuf, des casernes en bois qui avaient été construites pour la guerre. C’était neuf, c’était bien; on était confortable, mais il a fait froid cet hiver-là. Mais dans nos chambres on avait simplement un petit poêle à peu près gros comme ça. Je te dis que ça donnait pas grand chaleur, cette affaire-là. Ça fait qu’on n’a pas eu grand confort dans nos quartiers pendant cet hiver-là. Mais c’était tolérable. Ça pas duré très très longtemps là parce que le staff de la division, sont venus le chercher. C’était un avocat et puis parfaitement bilingue à part de ça. Alors ç’a pas pris de temps qu’ils sont venus le chercher. Mais pendant les quelques mois qu’on était ensemble on s’entendait très bien ensemble; et puis il était devenu assistant-adjudant ou adjudant - il est devenu adjudant. Et puis il y a des soirs, moi, que je revenais de mon bureau très tard. Mon Ernest était couché puis il me taquinait toujours parce qu’on arrivait dans la chambre et le petit poêle était éteint. J’avais un batman, c’était un gars à peu près de 27 ans, Joe Crow. Puis quand ce gars-là s’est enrôlé on a dit, mais qu’est-ce qu’on va faire avec ce gars-là ? Finalement, j’ai dit : « Voulez-vous être mon batman ? » Il dit : « Qu’est-ce que c’est ça, batman ? » J’ai dit : « Vous allez vous occuper de moi, vous occuper de mon linge et de tous mes bagages, puis ça. » Il dit O.K. Alors, Joe Crow est devenu... quand j’arrivais dans ma chambre je lâchais un cri : « Crow, viens, je veux te voir. » Ernest se souvient de ça encore aujourd’hui. Un moment donné il est disparu. Ils l’ont, ils l’avaient renvoyé au renfort. Il avait été malade puis il était retourné en renfort, puis il n’est jamais revenu. Mais pauvre Crow, il s’était trouvé une blonde... on avait... pendant notre... quand on se promenait là comme, pratiquement comme touriste pour montrer que y’avait des forces armées partout, on avait fait un stage à Northampton. À Northampton Crow s’était fait une blonde, alors de temps en temps il partait en congé, puis là il prenait une brosse. Puis, à la fin de son congé, pas de Crow. Finalement il revenait des fois 3 jours, 4 jours en retard. Une fois, finalement, je lui avais dit... c’est un peu plus tard. Mais, tout de même, je lui avais dit : « Crow, la prochaine fois là que vous êtes en retard comme ça là, c’est du pack-drill que vous allez avoir, CB avec pack-drill. » Puis j’ai été obligé de garder ma promesse et de lui donner, un moment donné. Alors j’étais devenu commandant de compagnie, je vais vous conter ça après. J’étais devenu commandant de la compagnie H.Q. dans ce temps-là. Puis ça me faisait plus mal de le voir qu’il partait avec tout son bagage puis c’était l’été. Les sueurs monsieur, ils coulaient. Ça me faisait plus mal de le voir, parce que je me disais « Maudite affaire, j'y'ai donné ... je peux pas, je peux pas lâcher. » Mais ce qui est arrivé, c’est que un moment donné, il y a eu une couple de promotions. Alors après deux promotions à capitaine je suis allé voir le colonel Flynn puis j’ai dit : « Colonel, j’espère que vous êtes satisfait de mes services. Je vois que je me suis fait passer 2 fois par des promotions. » Il dit : « Non, je suis très satisfait de vos services, mais je ne veux pas vous perdre dans cette job-là. Je vais me reprendre puis je vous le promets. » Alors, quand Edmond Blais... le brigadier Blais, est-ce que ça vous dit quelque chose ça ? En tout cas - qui est un vétéran de la Première Guerre - il a été malade, il est parti, puis il n’est pas revenu. Je suis parti de commandant du transport, puis je suis devenu de la compagnie H.Q. Puis Percy m’a recommandé d’aller lieutenant-major, mais CMHQ à Londres ont refusé. Alors j’ai eu ma promotion de capitaine, puis aussitôt que j’ai été capitaine, il m’a recommandé pour être major. J’ai pas été capitaine longtemps. C’est comme ça que j’étais devenu commandant de la compagnie H.Q., puis que j’avais donné le CB à mon batman Crow.
Description

M. Turcot raconte un peu ce qui se passait au camp Guillemont Barracks. C’est lorsqu’il était dans ce camp qu’il a été promu au grade de commandant de la compagnie H.Q.

Gilles Turcot

Gilles-Antoine Turcot est né à Québec le 8 décembre 1913. Il a fait ses études au Séminaire de Québec et à l'Université Laval. En 1935, il s'est enrôlé dans la milice avec les Voltigeurs de Québec. En 1938, il était attaché au Royal 22e Régiment. En 1939, quand la guerre a éclaté, il a décidé de s'enrôler dans l’Armée parce qu’il avait aimé son expérience avec le Royal 22e Régiment. Il a servi en Angleterre, en Sicile et en Italie, où il était commandant de compagnie. M. Turcot a été blessé en Sicile. Lors du transfert de son régiment dans le Nord-Ouest de l'Europe, il a été promu lieutenant-colonel et nommé commandant, poste qu'il a occupé jusqu'à la fin de la guerre. À son retour au Canada, il a formé un nouveau régiment. Après la guerre, M. Turcot a joint les rangs du Collège d’état-major de l'Armée canadienne, à Kingston en Ontario. Par la suite, il a occupé divers postes de haut rang au Quartier général de l'Armée de terre à Ottawa et a passé 3 ans à Londres, en Angleterre, à titre d'agent de liaison pour l'Armée canadienne dans le cadre de l'Organisation de défense de l'Union européenne occidentale. Durant son séjour en Angleterre, il s’est joint au Collège d'état-major interarmes, à Latimer. M. Turcot a été le premier officier canadien à occuper le poste de commandant du Grand quartier général des Puissances alliées en Europe (OTAN), à Seckenheim, en Allemagne. Enfin, M. Turcot est retourné à la Citadelle de Québec pour prendre une seconde fois le commandement du Royal 22e Régiment. En 1952, le lieutenant-général Turcot a été promu au rang de colonel et nommé directeur des Opérations et Plans militaires au Quartier général de l'Armée. Entre 1956 et 1957, il a servi au Collège de la Défense nationale à Kingston. En août 1957, il a été promu au grade de brigadier et nommé à la Commission internationale de surveillance de la trêve au Laos. À son retour au Canada en octobre 1958, il a été nommé colonel chargé de l'administration du Commandement du quartier général du Québec, situé à Montréal. En septembre 1959, il a été promu de nouveau au grade de brigadier et nommé commandant du Groupe-brigade d'infanterie canadienne, à Calgary. En août 1962, il a été nommé directeur général de la formation militaire de l'Armée canadienne. En octobre 1964, il a été promu au rang de major général et nommé officier général commandant du Quartier général de l'Est, qui regroupe les quatre provinces atlantiques. Le 8 août 1969, il a été nommé commandant de la Force mobile (forces terrestres et armée aérienne tactique). Il était en charge des opérations d'aide au pouvoir civil durant la Crise d'octobre 1970. M. Turcot a pris sa retraite des Forces armées le 9 janvier 1973. En mai 1974, il a été nommé colonel du Royal 22e Régiment, poste qu'il a occupé jusqu'en 1978. Après sa retraite des Forces, M. Turcot a été invité à se joindre à l'équipe du Comité organisateur des Jeux olympiques de Montréal à titre de directeur des services généraux. Entre 1973 et 1976, il y a dirigé un personnel de 13 000 employés. M. Turcot est aussi ancien président national du Fonds du Souvenir et ancien président national du Corps canadien des commissionnaires. M. Turcot garde de nombreux bons souvenirs de la guerre. Bien qu'il ait voyagé en Italie, il n'est jamais retourné en Sicile. M. Turcot et son épouse, feu Hélène Mitchell, ont eu 2 filles ainsi que 4 petits-enfants et un arrière-petit-fils. M. Turcot demeure à Magog au Québec, où il pratique la marche, joue au golf et garde des chevaux.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
04:52
Personne interviewée :
Gilles Turcot
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Europe
Branche :
Armée
Grade militaire :
Major

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