Souvenirs d’un matelot
La force francophone
Transcription
SOUVENIRS D'UN MATELOT
J'aimais bien l'eau puis mes amis rentraient dans la Marine ils sontaient (sic)
plus vieux que moi. Puis ils m'ont demandé pour rentrer avec eux autres. C'est comme
ça que j'ai rentré dans la Marine. Moi j'étais gunner, un gunner sur les canons.
J'étais en charge on était sept sur le canon puis il y en avait un qui était, qui était en
charge pour le tirage, moi j'étais pour l'élévation puis le portage sur chaque bord.
Quand le gunnery officer en haut il nous disait de tirer
bien on tirait sur les bateaux puis tout ça.
MOMENTS COCASSES
Moi, quand j'ai rentré j'étais le plus jeune sur le bateau. Ils m'ont donné
une couple de coups, là, puis ils m'ont joué bien des tours. Je dormais
puis ils m'ont mis d'la jam tout partout, dans le visage, tout partout, mon
linge, tout ça, puis je me suis réveillé, j'étais tout plein de confiture tout
partout. (inaudible) ils me regardaient tous puis ils (inaudible), ils ont eu du fun.
DU RHUM, DES FEMMES
À tous les jours, là, sur le bateau tu as droit à deux onces de rhum ou
bien non 6 cents par jours. Puis moi, quand j'ai renté j'étais trop jeune
je n'avais pas droit au rhum, puis je l'ai pris
puis quand ils l'ont su ils m'ont donné 6 cents pour un an
puis après j'ai pris mon rhum à tous les jours. Tu avais deux onces
de rhum à tous les jours vers 11h00 quand ça permettait
s'il n'y avait pas de action station vers 11h00, ils nous donnaient deux onces
onces à tous les jours... puis du rhum, il est fort. C'est du
(inaudible) rhum puis il était bon. Je me rappelle toujours que...
bien là on est pas supposé, on buvait notre rhum devant l'officier
puis on était quatre puis nous autres puis on sauvait notre rhum
puis avec notre rhum on faisait... avec un gallon, on en faisait à quatre.
Puis quand on rencontrait des Américains, bien on changeait du rhum pour des souvenirs.
Il y en a qui nous donnait des duffle coats, des beaux coats en cuir, toutes sortes d'affaires
puis on donnait le rhum puis on échangeait ça.
Le monde que j'ai rencontré, les copains que j'ai rencontrés, on s'arrangeait tous très
très bien. Quand on arrivait de l'autre bord, à Londonderry, on partait ensemble
on sortait ensemble, on allait dans les pubs puis on prenait un verre
après ça on allait à la danse, après ça on s'en retournait sur le bateau.
Pour la protection, ils nous disaient de bien faire attention
à nous autres quand on sortait en dehors, pour faire de foleries
puis tout ça. On était bien conseillé pour ça, de prendre...
d'agir comme, je dirais, un bon matelot.
Si tu sortais avec les filles, tout ça, de prendre des précautions
puis tout ça parce qu'il y en avait qui prenaient des maladies après ça,
puis ils nous montraient des films de ça puis ce n'était pas trop beau à
voir. C'est pour ça qu'on prenait des précautions, bien prudent.
LE PAIN ET L'EAU
Après qu'on était sur la mer, tout notre pain, là, il devenait moisi puis on ne pouvait
pas manger ça pantoute. On coupait ça puis le cook, lui, il faisait du pain puis il
nous donnait une ration, deux tranches par repas jusqu'à temps qu'on arrive à terre.
Puis l'eau, l'eau, là, après un certain temps on ne pouvait pas la boire
il fallait qu'ils prennent l'eau de la mer
pour boire puis ce n'était pas un bon goût.
Dans ce temps-là on achetait des grosses cannes de jus de
pamplemousse, jus d'orange, je buvais ça en attendant. Puis pour faire la
barbe sur les bateaux, avec l'eau salée, là, c'est impossible. Il fallait
grossir une barbe. L'eau salée, là, on ne pouvait pas rien faire avec ça.
Ça fait que l'eau n'était pas bonne, bien après ça qu'on arrivait
à terre, on prenait un bon coup puis c'était bon.
Description
Léo Giroux évoque plusieurs souvenirs de ses séjours à bord des navires de guerre.
Léo Giroux
Natif de la région d’Ottawa-Hull, Léo Giroux sera élevé dans plusieurs orphelinats. C’est à l’âge de 17 ans qu’il s’enrôle dans la Marine. Il suivra son cours de mitrailleur à Halifax. Puis, il s’embarquera sur différents navires démineurs. Il a fait plusieurs voyages sur l’Atlantique. Il participa au débarquement de Normandie. Son navire transportait des soldats de Plymouth jusqu’en Normandie.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:51
- Personne interviewée :
- Léo Giroux
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Océan Atlantique
- Branche :
- Marine
- Unité ou navire :
- NCSM St. Croix
- Grade militaire :
- Matelot
- Occupation :
- Artilleur
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