Un mortier a sauté tout près
La force francophone
Un mortier a sauté tout près
En débarquant en Italie, j’ai monté au
régiment tout suite, compagnie « B », major Potvin.
Là, on était su’ les hauteurs de Rimini.
Là, on t’en a frappé une maudite. Ça shellait,
pis ça avançait pas beaucoup, c’tait du down.
J’ai été blessé un peu dans l’dos parc’que j’étais assis sur...
on appelle ça le… dans l’langage d’l’armée, on app’lait ça l’trou –
su’ l’bord du trou. Pis y tombe un mortier, un gros mortier,
pis là, rien qu’le blast, j’ai tombé dans l’trou.
Alors ça va… Parle pas un mot, j’tombe dans l’trou.
Tout d’un coup, là j’me sens une p’tite fraîche descendre dans l’dos.
Y avait un shrapnel qui avait traversé ma tunique, ma mess tin,
pis y m’avait rentré dans l’épaule. C’tait pas gros,
c’tait à peu près comme un pois là. Alors j’ai... j’en parle au lieut’nant.
Le lieut’nant, y dit : « C’est, c’est... Ah... », y dit :
« Attends... », y dit : « On r’ssort… On r’ssort... ».
On avait eu l’ordre de... qu’on était
retiré d’la ligne. Alors, en étant retiré d’la ligne là,
j’ai été au sick bay là, pis, bon, y m’ont mis un pansement
sur ça, pis y ont sorti ce qui y’avait...
l’morceau d’acier qui avait rentré. Pis j’l’avais envoyé chez
moi, pis ça s’est perdu ça parc’que j’l’avais mis dans une
enveloppe, vous savez ? L’docteur m’l’avait donné,
docteur Daigneault j’pense, c’est Daigneault dans c’temps-là qu’y avait.
Y était capitaine, Daigneault, pis y m’avait sorti l’shrapnel.
Pis j’y allais à tous les jours, pis y sortait encore des grains d’sable là,
des p’tits grains d’acier là. Pis après ça, j’ai été correct avec ça,
pis j’suis r’tourné à la compagnie.
Continuer à regarder
- Date de modification :