Enrôlement et test de tir

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Description

Travaillant sur la ferme de sa tante, M. Fortier se promène en tracteur et envoie la main à des passants militaires. Le lendemain ils reviennent le voir à la maison de sa tante pour lui proposer de s’enrôler dans l’armée.

Claude Fortier

Born in Sainte-Sabine in the Beauce region, Claude Fortier is the youngest of a family of 3 children. His father died when Claude was very young and he was placed in a boarding school in Québec where he completed elementary school. Following his mother’s remarriage, there were 6 children in the family. They settled on a dairy farm in Vermont where he went to high school. Having lost the farm during the Depression, the family scattered. Claude Fortier found himself at the Ste-Anne-de-Beaupré seminary. Two years later, he left the seminary to work on his aunt’s farm. He had a chance meeting with some soldiers who took him to enlist with the Régiment de la Chaudière. He was chosen to be batman for the chaplain and the commanding officer. In July 1941, he left with his battalion for England. In England he continued to be employed as a batman for Capt. Turmel, the chaplain. Due to illness, he could not go with his unit for the Normandy Landing. Evacuated to Canada on a hospital ship, he was hospitalized in Québec. After his convalescence, he was demobilized.

Transcript

Enrôlement et test de tirAvant la guerre, j’travaillais pour une de mes tantes, à Sainte-Hénédine. J’faisais l’ouvrage d’un fermier, pis là, c’était en été, j’avais à préparer c’qu’on appelle des [inaudible], des paquets de foin là, prêts à r’monter en un voyage. Ça j’ai fait ça. Et pis là, c’est là que j’ai vu les soldats qui s’en allaient à l’hôtel, pis quand qu’y sont r’venus, j’ai fait un signe d’la main, de dire bonjour, et le lendemain, sont v’nus me chercher. J’tais aux champs, pis y m’ont appelé : « Monsieur Fortier, v’nez ici.» Alors j’suis arrivé chez ma tante. Ces deux messieurs-là, j’les ai reconnu parc’que j’avais fait un signe la veille, un bye-bye la veille.J’ai dit : « C’est vous aut’ qui a passez hier ? » Y dit : « Oui. » Y dit : « Là, là, on vient t’chercher.– Comment vous v’nez m’chercher ? Y’a pas de… c’est pas la conscription.– Non, non… Mais t’aimes pas ça être soldat là ? – J’connais pas ça !– Ben, on va te l’montrer. Suis-nous là, habille-toi, prends ton linge, on va t’emmener. »On va voir sur l’champ d’tir, avec mon nouveau fusil de 14-18, pis là y m’mettent une cible au fond, pis y ont dit: « Fortier, tire dans l’milieu d’la cible. » Mais moi, comme j’avais jamais pris d’fusil dans mes mains, j’ai tiré complètement au côté, environ un pied, un pied et d’mi au côté.Y ont dit : « Fortier, c’est pas d’même que tu vas arriver.– Je l’sais,mais là…– Essaye de viser là ! Tire au milieu de d’ça. »Alors j’prends mon fusil encore une fois, pis j’m’installe, pis là j’tire une balle et plutôt qu’d’aller là… complètement l’autre côté, en dehors. Alors l’sergent m’enlève le fusil : « Fortier, on va t’donner d’autres choses à faire, t’es pas bon soldat. » Y ont dit : « Fortier, tu vas être batman. » Alors j’ai dit : « Qu’est ce que c’est ça, batman ? » Y ont dit : « C’t’un homme, c’t’un manœuvre. Tu t’occupes d’un officier quelconque qu’on désigne. » Pis j’ai dit : « Quel officier j’va avoir ? » Ben, y ont dit : « T’es pas mal religieux, on va t’donner l’padre. » Alors, j’ai eu l’padre comme bat… comme officier pour avoir soin. Moi, j’étais l’batman du padre. Faire son lit, laver son linge, tout ça. Pis le commandant, un peu jaloux de ça, y vient m’chercher, y dit : « Pourquoi que tu travailles pas pour moi aussi ? » Ah ! ben, j’ai dit: « J’travaille pour l’padre ! » « Ah ! », y dit : « Ça t’prendra pas d’temps », y dit : « Un ‘tit peu d’temps pour moi, pis un ‘tit peu d’temps pour l’padre, pis ta journée va être faite. »En arrivant en Angleterre, le régiment y a été dirigé sur Aldershot, un camp militaire, là… J’étais le batman, là, pour l’aumônier – le padre – pis batman pour le commandant. Quand qu’est v’nu l’temps d’aller au front, y nous ont [inaudible] sur un champ d’tir. Comme j’avais fait les mêmes fautes qu’j’avais fait au Canada, tirer au côté pis d’ça, y m’ont enl’vé mon fusil : « Tu vas rester batman. » Fait que, c’est comme ça qu’j’ai fait la guerre. J’ai fait batman pour l’commandant et l’padre.

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