Le comité du cénotaphe de Morewood a rendu hommage à ceux qui sont tombés au champ d’honneur le jour du centenaire, le 6 juillet 2021, en installant 21 mini-monuments – dix le long de chaque côté – soit un pour chacun de ceux qui ont donné leur vie, et un seul à l’arrière représentant tous ceux qui sont revenus. Un portrait de Hugh Carlyle Moffatt est gravé sur son monument commémoratif. Il mesurait 5 pieds et 6 pouces, avait les cheveux brun foncé et les yeux bleus. Son teint était décrit comme étant rougeâtre, et il avait une cicatrice laissée par une brûlure à l’extrémité extérieure de son œil droit.
Hugh était boulanger avant la guerre. Il a quitté Halifax à bord du RMS Mauretania le 25 octobre 1916 et est arrivé en Angleterre le 31 octobre. Le 11 novembre 1916, on lui a diagnostiqué un ulcère de la cornée et il est demeuré à l’hôpital jusqu’au 1er mars 1917. Il a été transféré aux 10e bataillon des troupes ferroviaires canadiennes le 5 novembre 1917. Le 29 novembre, il a été déclaré blessé par balle et gravement malade; il a succombé à ses blessures au poste d’évacuation sanitaire no 2 le 30 novembre 1917. Son testament a été signé par le capitaine E.J. Glasgow le 11 octobre 1916.
Une lettre du commandant de peloton de Hugh décrivant les événements qui ont conduit à sa mort a été publiée le 10 janvier 1918 dans le Chesterville Record :
« C’était le 28 novembre, vers midi. Nous venions de terminer notre déjeuner composé de thé, de bœuf en conserve, de pain et de confiture lorsqu’on nous a rapporté que notre petit chemin de fer avait été touché par un obus allemand. Nous avons pris l’une de nos petites locomotives et une voiture, et y avons chargé des rails, des matériaux et des outils pour réparer la voie. Nous étions douze et, alors que nous courions le long de la voie ferrée à environ quatre cents pieds de la célèbre cote 60, au sud-est d’Ypres, un obus à balles a éclaté au?dessus de la voiture, touchant tous les membres du groupe sauf trois. Je m’en suis sorti avec un trou dans mon casque d’acier et une bosse sur la tête. Heureusement, je n’ai pas perdu connaissance et j’ai pu demander de l’aide. Il n’a pas fallu longtemps pour que quelques hommes qui se trouvaient dans un abri à proximité apportent une civière et nous aident à prodiguer les premiers soins.
Il n’a pas émis une seule plainte pendant le trajet, se contentant de demander calmement aux hommes dans quelle position il devait s’allonger sur le brancard pour être le mieux possible. Il a fait preuve d’un courage et d’une endurance qui étaient plus qu’honorables pour une personne de son âge.
Il a passé une nuit calme, ne se plaignant jamais et semblant souffrir très peu. Le matin venu, il était très faible. Son état s’est détérioré tout au long de la journée, il s’est évanoui en soirée et s’est doucement éteint à 11 h 40 le 30 novembre. »
Les 20 piliers représentant des soldats individuels sont classés par ordre alphabétique. Le 21e pilier se trouve à l’ombre du cénotaphe et entre les deux rangées.