En 1924, la ville de St. Catharines a formé un comité et a commencé à recueillir des dons auprès du public pour créer un mémorial de guerre. Comme on entrait à St. Catharines en passant par le pont Burgoyne, le terrain adjacent au pont a été choisi pour accueillir le parc commémoratif et le cénotaphe. L’endroit était approprié puisque la maison Merritt, également connue sous le nom de Oak Hill, était située à proximité. Elle avait auparavant été utilisée comme maison de convalescence pour des soldats blessés de la Première Guerre mondiale.
La création du cénotaphe a été confiée à la McIntosh Marble and Granite Company de Toronto. Elle se compose d’une grande colonne construite en brique et en granit, montée sur une plinthe en béton, posée sur une terrasse. En haut, à l’avant de la colonne, se trouvent les armoiries de St. Catharines, et à l’arrière, une feuille d’érable. Une épée de croisé debout sur l’avant de la colonne symbolise la lutte et représente la croix du Christ. L’épée est placée au-dessus d’équipement militaire abandonné, dont une gourde, un sac et un casque, pour signifier que le soldat n’a plus besoin de ces objets et que la lutte est terminée.
À la base de la colonne, on peut voir une ornementation en spirale. Un drapeau enroulé et une feuille d’érable ornent chaque côté du cénotaphe, et les symboles des différentes unités qui ont combattu pendant la Grande Guerre sont reproduits tout autour de la structure. Sur la plinthe inférieure se trouvent deux croix sculptées. À l’origine, il y avait un grand bassin réfléchissant au niveau de la terrasse devant le cénotaphe, mais il a été retiré à la fin de 1930.
Le mémorial a été inauguré avec une grande cérémonie tenue le 7 août 1927 par le brigadier général W.B.M King, qui commandait la 10e brigade de la 3e Batterie de l’Artillerie canadienne de campagne pendant le combat pour Saint-Julien lors de la deuxième bataille d’Ypres en 1915. Les services religieux du matin ont eu lieu à 10 h au lieu d’à 11 h comme à l’habitude, et ils ont été suivis d’une parade du Lincoln Regiment. La marche a commencé au manège militaire et s’est terminée au parc commémoratif, où le régiment (sous le commandement du capitaine Fred Collins) a servi de garde d’honneur à Edward, prince de Galles (devenu plus tard le roi Edward VIII), qui était présent pour effectuer la cérémonie de dépôt de couronnes. Le prince était accompagné d’un groupe royal comprenant le prince George, le premier ministre britannique Stanley Baldwin et le très honorable Mackenzie King, premier ministre du Canada.
Une foule de gens s’étaient rassemblés le long des rues et sur les trottoirs. Des vétérans et des membres des familles des soldats morts au combat avaient été réunis dans une section spéciale pour observer la cérémonie. W.B.M. King, commandant de l’unité de St. Catharines qui a été la première à combattre en 1915, a eu l’honneur de dévoiler le cénotaphe en tirant une corde pour libérer un grand drapeau Union Jack.
Des inscriptions commémoratives de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre de Corée, des opérations de maintien de la paix (2006) et de la marine marchande ont été ajoutées ultérieurement. En juillet 2009, un conservateur du patrimoine engagé par la ville de St. Catharines a conclu que le cénotaphe de St. Catharines avait besoin d’une restauration importante. À l’automne 2012, une équipe a été chargée d’enlever le dessus du monument afin d’évaluer l’état de son intérieur. Elle a trouvé un noyau de béton plein à peu près intact, ce qui voulait dire que le cénotaphe était en bon état malgré des blocs de granit qui semblaient avoir légèrement bougé. Ces blocs de granit étaient en fait un peu hors d’aplomb depuis la construction du cénotaphe dans les années 1920.
Les travaux de maçonnerie nécessaires ont été achevés à temps pour les cérémonies du jour du Souvenir en 2012. En 2013, le rejointoiement final a été réalisé sur les escaliers du cénotaphe dans le cadre de travaux d’accessibilité, et l’aménagement paysager a été achevé. Les coûts de réparation du cénotaphe de St. Catharines étaient importants, mais le soutien de la communauté a permis de ne pas le faire porter entièrement par les contribuables.