Ce vitrail est dédié aux 17 membres de la paroisse St. John, de l’Église Unie, qui sont morts pendant la Première Guerre mondiale. Il a été fabriqué en 1919 par la Luxfer Prism Co. Ltd. de Toronto et érigé par les paroissiens. La cérémonie d’inauguration a eu lieu le 25 juillet 1920. La page couverture du bulletin paroissial, en ce dimanche ensoleillé, évoquait l’inauguration de ce vitrail érigé à la mémoire affectueuse des héros tombés pendant la Grande Guerre et citait l’Évangile selon Saint-Jean : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15:13) Le rév. capt J. W. Magwood a fait un sermon sur la vie et le sacrifice, et le rév. capt W. B. Caswell a présenté la prière de dédicace. L’hymne chanté par le chœur, « There is a Green Hill Far Away », a été suivi d’un solo de Mme W.T. Merry intitulé « God Shall Wipe Away Tears from Their Eyes », après quoi l’octuor féminin a chanté « Abide With Me ». Ce vitrail commémoratif est le plus inusité des dix vitraux qui ornent l’église. Plutôt qu’une scène conventionnelle de la Bible, il dépeint un homme moderne dans un environnement religieux. Le soldat canadien dont le col et la casquette s’ornent de feuilles d’érable ne porte aucun insigne ou grade militaire visible, ce qui met en relief son état d’homme ordinaire. Il ne porte qu’un clairon ou une petite trompette et un drapeau, qui semble être le Red Ensign canadien, précurseur du drapeau actuel à feuille d’érable. Les barres du drapeau britannique, à l’angle supérieur droit du drapeau canadien, forment une croix rouge que le soldat paraît porter sur son épaule droite, tout comme le fardeau que le Sauveur porte derrière lui. Le soldat semble hésiter à avancer vers son destin ultime. La citation des Écritures (2 Corinthiens 12:9) inscrite au bas du vitrail, « My grace is sufficient for thee » (Ma grâce te suffit), contient une promesse de salut. Le choix des couleurs du vitrail est également symbolique. L’or, le rouge, le bleu et le blanc prédominent. Lorsque le soleil brille, l’uniforme kaki du soldat prend une couleur d’or patiné et vieilli, repris en écho par le clairon, la frange du drapeau et l’auréole du Christ. L’or représente quelque chose de précieux et de pur. Le rouge symbolise évidemment le sang, le sacrifice, la loyauté et la communion avec Dieu. Il apparaît sur le drapeau drapé autour du soldat et, dans ce drapeau, sur la croix rouge de saint Georges, saint patron de l’Angleterre. Le bleu est visible dans le ciel au-dessus du soldat, mais non au-dessus du Christ – ce qui suggère que celui-ci appartient à un autre monde –, ainsi que dans le coin supérieur droit du drapeau, qui fait partie de la croix de saint André, une croix blanche en X sur fond bleu. Le bleu, couleur traditionnelle de la pureté, symbolise également le courage et l’endurance. Le blanc, couleur traditionnelle du deuil, enveloppe le Christ et représente aussi la pureté et l’innocence. Deux plaques à la mémoire des membres de la paroisse qui ont été tués pendant les Première et Seconde Guerres mondiales sont posées sous le vitrail. Le coût du vitrail s’élevait à 210 $ en 1919. Aujourd’hui, il en coûterait plus de 10 000 $ pour le remplacer.