Le 1er novembre 1918, John H. Spence, président de l’association patriotique, a annoncé que l’Association agirait conjointement avec la Great War Veterans Association pour que les corps de tous les soldats décédés récemment et qui se trouvaient alors dans des concessions individuelles du cimetière de Mount Hope soient regroupés dans une seule concession et que, lorsque la guerre serait terminée, un mât allait être érigé au-dessus de ces tombes et porterait le nom de tous les défunts.
Il a fallu attendre une décennie pour que ces plans se concrétisent. Les instigateurs du projet se sont montrés à la hauteur de la tâche, recourant à des tournois de cartes pour recueillir des fonds.
Le 23 septembre 1928, le Soldiers' Plot était prêt. Des milliers de personnes ont assisté à l’inauguration du mémorial destiné à servir de dernière demeure aux soldats revenus au pays. Dans la communauté de Brantford et le comté de Brant, 5 571 personnes — dont 37 infirmières — ont porté l’uniforme. Parmi eux, 608 officiers et hommes ont donné leur vie pendant la Première Guerre mondiale; 58 ont été portés disparus, des centaines ont été blessés et 143 ont reçu des décorations ou ont été cités à l’ordre du jour.
L’initiative de ce mémorial revient aux membres de l’association Eagle Place Kith and Kin. Sa combinaison durable de matériaux, soit le granit écossais et canadien, est le symbole de l’unité de l’Empire. L’épée rengainée sur chacun des quatre côtés est l’emblème de la paix éternelle pour ceux dont elle marque le lieu de repos. Les côtés sont identiques, faisant face aux quatre points cardinaux, chaque côté portant les inscriptions : « Their Name Liveth Forevermore » (Leur nom vit pour toujours), et la devise des Kith and Kin « Lest We Forget » (N’oublions pas).
Aucun nom n’a été gravé sur la pierre, ce qui signifie que ceux pour qui elle a été érigée ne sont pas allés à la guerre pour trouver la gloire, mais dans un esprit de service et de sacrifice. Le Soldiers’ Plot est devenu un élément apprécié du cimetière et a été agrandi à plus d’une occasion. La parcelle comprenait quelque 46 vétérans des campagnes d’Égypte, d’Inde, du Soudan, d’Afrique du Sud et de divers théâtres d’hostilités de la dernière guerre. Il y a aussi environ six femmes et enfants qui sont morts de la grippe pendant l’épidémie de 1917-1918, alors que leurs maris et pères étaient à l’étranger.
