Jeunesse
En 1913, à l'âge de 14 ans, il rejoint l’unité de milice locale, la 34e Fort Garry Horse. Lorsque la Première Guerre mondiale éclata en août 1914, McLeod était trop jeune pour rester dans la milice. En 1916, il après avoir tenté de se joindre à l'escadre des cadets du Royal Flying Corps Canada, mais il essuie un refus, au motif qu'il n’a pas encore 18 ans. Il effectue une deuxième tentative, en avril 1917, et est alors accepté dans le cadre d’une formation de pilote.
Rejoindre dans l’aviation

McLeod obtient sa qualification de pilote en juillet 1917 et suivit ensuite son entraînement à l'École d’artillerie aérienne. Le 14 septembre, McLeod fut affecté à l'escadron n° 82 à Waddington. Cet escadron volait sur Armstrong Whitworth FK8, surnommés « Big Ack », d’imposants appareils biplaces, pouvant accueillir un pilote et un observateur, utilisés sur le continent et pour la défense intérieur.
Après deux mois, l'escadron devait être envoyé en France, mais McLeod n'avait pas encore l'âge requis. (Les pilotes devaient avoir au moins 19 ans pour participer aux combats).
Il est donc transféré au 51e escadron à Marham, dans le Norfolk. Cet escadron volent sur FE2b, des chasseurs biplaces, et essentiellement affectés à des missions de patrouilles nocturnes au-dessus de Londres, à la recherche de zeppelins et de bombardiers Gotha allemands. McLeod servit dans cet escadron pendant deux mois avant d'être affecté en France et ce, bien qu’il n’ait pas encore atteint l’âge requis—une décision probablement prise en raison d’un manque de pilotes.
Arrivée en France
Le 29 novembre 1917, Alan McLeod arrive au sein du 2e escadron, stationné à Hesdigneul-lès-Béthune, dans le nord-est de la France. Cet escadron était équipé du Big Ack, se voit chargée de missions de collaboration avec l'armée, notamment de localisation de l'artillerie et de photographie des lignes ennemies. Il participait également à des sorties de bombardement, de jour et de nuit.
Chaque fois qu’il en a la possibilité, McLeod décida d'utiliser son bombardier comme un chasseur. Lors de plusieurs missions derrière les lignes ennemies, en compagnie de son observateur, il engage le combat et abat des appareils allemands, ce qui lui vaut d’être citation à l'ordre du jour pour ses actions.
Héroïsme dans les airs
Le 27 mars 1918, Alan McLeod et son observateur, le lieutenant Arthur Hammond, accomplissent une mission de bombardement derrière les lignes ennemies. Soudainement, un chasseur Fokker émerge des nuages, légèrement en dessous d'eux et à seulement 200 mètres. McLeod manœuvra son bombardier afin que son observateur puisse tirer sur l’appareil ennemi. Après trois courtes rafales de la mitrailleuse Lewis, le chasseur ennemi plonge au sol.
Alors que McLeod et Hammond se félicitaient de ce succès, ils subissent les attaques de huit autres Fokkers, venus de différentes directions. Un extrait de la London Gazette du 1er mai 1918 relate les événements suivants qui lui ont valu la Croix de Victoria :
Durant un vol en compagnie de son observateur (le lieutenant A. W. Hammond, MC), alors qu'il bombardait et mitraillait des formations ennemies, le lieutenant McLeod fut attaqué à une altitude de 5 000 pieds par huit triplans ennemis, qui plongèrent sur lui en faisant feu avec leur mitrailleuse frontale. En manoeuvrant habilement, il permit à son observateur de tirer à tour de rôle sur chaque appareil et d'en abattre trois. Même atteint de cinq balles, le lieutenant McLeod poursuivit la bataille jusqu'à ce que son réservoir de carburant soit percé et prenne feu.
Il grimpa alors sur le plan de sustentation inférieur, tout en continuant à commander l'appareil depuis le côté du fuselage et, en effectuant une glissade à gauche, il confina les flammes d'un seul côté de l'appareil, ce qui permit à son observateur, de continuer de tirer jusqu'à ce que l'avion touche le sol. L'observateur avait été atteint de six balles lorsque l'avion s'écrasa en terrain neutre. Malgré ses propres blessures, le lieutenant McLeod le sortit de la carcasse en feu, tout en essuyant les tirs nourris de mitrailleuses ennemies. Ce brave pilote fut de nouveau blessé par une grenade durant son opération de sauvetage, mais il persévéra jusqu'à ce qu'il ait placé le lieutenant Hammond en relative sécurité. Il tomba alors d'épuisement, au bout de son sang.

Le 4 septembre, McLeod reçoit la Croix de Victoria des mains du roi George V au palais de Buckingham. Son père fait le voyage depuis le Canada pour assister à la cérémonie. Hammond reçoit une barrette à sa Croix militaire.
Le retour au Canada
Après avoir reçu sa Croix de Victoria, Alan McLeod revient au Canada avec son père. Il fut officiellement accueilli chez lui, lors d'une cérémonie à la gare de Winnipeg le 30 septembre 1918, suivie d'une réception publique à Stonewall. Lors des deux occasions, Il précise à la foule qu'il est impatient de retourner au front. Encore affaibli par les épreuves subies, McLeod contracta la grippe espagnole, une souche de grippe qui frappe alors durement un peu partout dans le monde. Environ 50 000 Canadiennes et Canadiens sont morts au cours de la pandémie, qui a coûté la vie à des millions de personnes à travers le monde.
Il décède à l'hôpital général de Winnipeg le 6 novembre et est inhumé au cimetière presbytérien Old Kildonan, de sa ville natale.
Renseignements connexes
Un exemple de courage : Alan Arnett McLeod, VC – La Feuille d’érable