Jillian Boutilier

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Enrôlement :

2009

Jillian Boutilier

À peine âgée de 38 ans, l’inspectrice Jillian Boutilier est à l’avant-garde du changement dans les services de police canadiens. Forte de 15 ans de service, elle est non seulement une agente respectée, mais aussi une leader visible au sein de la communauté 2ELGBTQI+, un rôle qu’elle n’a pas recherché, mais qu’elle a fini par assumer avec fierté et compassion.

Regina (Saskatchewan)

Elle voulait servir sa communauté

Originaire d’Halifax, Mme Boutilier a commencé son parcours au sein de la GRC par des activités communautaires. À 17 ans, elle s’est jointe aux services locaux de pompiers volontaires. Quelques années plus tard, sa mère lui a donné un livre sur les examens d’entrée dans la police. Cette incitation, combinée à son intérêt pour les interventions d’urgence, l’a conduite à la Division Dépôt (l’École de la GRC) à Regina et à une carrière au service d’autrui.

Elle ne voulait pas que sa vie personnelle ou le fait qu’elle soit gaie aient une incidence sur sa carrière. Toutefois, sa première affectation dans une petite ville rurale tricotée serré de la Saskatchewan lui a fait comprendre qu’elle devait assumer ouvertement son orientation sexuelle au travail.

« Je ne voulais pas être la “gendarme gaie”, confie-t-elle avec franchise. Je ne voulais pas de raccourcis ni d’attention particulière. Je voulais simplement bien faire mon travail. Cependant, avec le temps, j’ai constaté que ma visibilité permettait à d’autres personnes de se sentir acceptées et en sécurité. C’est alors que j’ai compris qu’il ne s’agissait pas seulement de moi. »

Inconfortable en jupe

Mme Boutilier et sa femme se tiennent devant un mur de briques. Elles sont côte à côte, mais se font face. Elles se tiennent la main et se regardent dans les yeux. Mme Boutilier porte l’uniforme rouge de la GRC et sa femme (Bethany Boutilier) porte une robe de mariée blanche sans bretelles.

Mme Boutilier en tunique rouge et sa femme, Bethany Boutilier, le jour de leur mariage.
Crédit photo : Cheryl Perry

Lorsque Mme Boutilier a obtenu son diplôme, l’uniforme de cérémonie de la Gendarmerie royale exigeait que les femmes portent la jupe, ce qu’elle n’a jamais trouvé confortable.

Ce n’est qu’au cours de la dernière décennie que la politique a changé, permettant aux membres de tous les genres de porter des pantalons et des bottes.

Ce changement lui a ouvert les portes de la participation aux cérémonies officielles et a même eu une incidence sur son mariage.

« Lorsque je me suis mariée il y a huit ans, j’ai porté mon uniforme complet – tunique rouge, pantalon, bottes – comme je l’avais toujours voulu. Je me sentais forte d’être moi-même, sans compromis. »

Le visage d’un anniversaire important

Cette année, Mme Boutilier a participé à une campagne nationale célébrant les 50 ans de la présence de femmes au sein de la GRC.

Lorsqu’on l’a approchée pour participer à la campagne, elle y a vu l’occasion de se mobiliser et de faire un réel changement pour les autres. Elle reconnaît les difficultés que toutes les personnes 2ELGBTQI+ qui l’ont précédée ont dû affronter. Elles ont dû faire des sacrifices pour qu’elle et d’autres puissent être fiers de leur organisation et ne pas avoir peur d’être qui ils sont vraiment.

« Il s’agit de faire tomber les barrières et de partager des histoires. Faites-leur savoir que vous êtes un allié ou une personne de confiance, que vous faites partie de la communauté. Nous représentons la population auprès de la police, et cela inclut, vous savez, la communauté queer. »

Une femme souriante pointe du doigt une bannière représentant une agente de la GRC vêtue d’une tunique rouge.

L’épouse de Jillian Boutilier, Bethany, pointe du doigt la bannière de la GRC célébrant les 50 ans de la présence de femmes au sein de la GRC.

Dans le cadre de cette campagne, le visage de Mme Boutilier figurait sur des panneaux d’affichage à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard. La photo, qui est également parue dans une publication de la Fédération de la police nationale, a fait d’elle une sorte d’icône locale, une réalité qu’elle trouve à la fois surréaliste et importante.

« C’est étrange de se voir là-haut, dit-elle en riant, mais si cela peut aider une personne à se sentir vue ou à réaliser qu’elle a sa place, alors je suis fière d’être ce visage. »

Mme Boutilier a récemment participé à un cercle de guérison dans le cadre du forum 2ELGBTQI+ qui réunissait des vétérans et d’autres fonctionnaires, une expérience qu’elle considère comme un privilège.

« Être membre en service et être assise parmi des vétérans et vétéranes, écouter leurs histoires, leur sagesse, c’est un cadeau. Je veux mettre à profit ce que j’apprends dans des contextes comme celui-ci et l’appliquer dans le cadre de mon travail. Créer des espaces sûrs. Être une meilleure leader. »

Son leadership a déjà un effet d’entraînement.

Les répercussions de son leadership

Ses collègues, et même des inconnus, lui ont confié qu’ils ne se sentaient pas en sécurité pour révéler leur orientation sexuelle avant de la connaître et de la voir vivre pleinement qui elle est.

« Un membre m’a dit un jour : “Mon enfant est transgenre, et je ne savais pas comment en parler au travail avant de vous voir être vous-même.“ Cela m’a vraiment marquée. »

Mme Boutilier se tient debout au milieu de deux autres personnes. Le surintendant principal de la GRC, Kevin Lewis, se trouve à sa droite. Il porte une chemise blanche et un pantalon bleu foncé. Elysia Atkinson se trouve à sa gauche. Elle porte un legging noir et un chandail noir sur lequel figure un cheval blanc sur le côté gauche, représentant le Carrousel. Ils lui remettent un prix. Jillian porte son uniforme de service général et sourit à la caméra.

L’inspectrice Jillian Boutilier (au centre) reçoit un prix de la GRC pour la condition physique et le mode de vie des mains du surintendant principal Kevin Lewis et de l’employée de la fonction publique Elysia Atkinson.

Elle attribue en grande partie son expérience positive à l’ouverture croissante de la GRC, mais reconnaît que le chemin n’a pas toujours été facile, surtout au début de sa carrière, où les préjugés et les questions malvenues étaient monnaie courante.

« Les gens me posaient des questions sur mon “mari“ ou essayaient de me caser avec leurs fils. Il y avait beaucoup de préjugés. »

Aujourd’hui, elle considère ces moments comme des occasions d’apprentissage, pour renforcer la compréhension, favoriser la solidarité et remettre en question des normes dépassées.

Maintenant, quand on lui pose des questions sur son mari, elle répond simplement “pas mon mari, ma femme“, et la plupart des gens ne froncent aucun sourcil, dit-elle.

Le reflet des communautés qu’elles servent

« Nous devons représenter les communautés que nous servons, que ce soit sur le plan du genre, de la culture ou de l’orientation sexuelle. Lorsque les gens voient quelqu’un qui leur ressemble en uniforme, ils se sentent plus en sécurité. Ils ont davantage confiance. C’est important. »

Elle a récemment été promue du grade de sergent à celui d’inspectrice et est désormais responsable des ressources humaines pour la Division Dépôt.

Soucieuse de poursuivre ses efforts de sensibilisation, l’inspectrice Boutilier n’a pas fini de faire bouger les choses.

« Je veux simplement m’assurer que lorsque quelqu’un comme moi rejoint cette organisation ou vient nous demander de l’aide, cette personne se sente à sa place. Qu’elle se sente en sécurité. Qu’elle ait sa place ici. »

Si vous êtes un vétéran ou une vétérane touchée par la Purge LGBT ou si vous souhaitez en savoir plus sur la défense des droits, la reconnaissance et le soutien communautaire, rendez-vous sur rainbowveterans.ca.

Avec courage, intégrité et loyauté, Jillian Boutilier laisse sa marque. Elle est membre de la Gendarmerie royale du Canada. Découvrez d’autres histoires.

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