Sortir des sentiers battus

Lorsque le capitaine de corvette (à la retraite) Mike Nelson a quitté les Forces armées canadiennes, il est parti avec la volonté d’avoir une incidence sur l’armée à partir du secteur privé plutôt que de l’intérieur.

« Je travaillais sur un très beau projet et je prenais des initiatives qui sortaient de mes responsabilités quotidiennes. Mon superviseur m’a dit de retourner à ma place et d’y rester. Ça m’a vraiment irrité. »

Il voyait qu’il avait la possibilité de fournir une vue d’ensemble plus large aux décideurs lors des opérations, pour leur permettre de faire des choix plus éclairés. Il constatait que les systèmes utilisés pour recueillir des renseignements ne communiquaient pas entre eux, et il a donc voulu combler cette lacune.

Mais pour y parvenir, il savait qu’il devrait aborder le problème de l’extérieur de l’armée.

« J’avais le sentiment que je pouvais avoir une plus grande incidence en dehors de l’armée en essayant de faire changer les choses de l’extérieur plutôt qu’en travaillant de l’intérieur. »

Une nouvelle aventure

Mike Nelson a franchi le pas et a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat. En avril 2023, il a fondé son entreprise, TACTIQL. Son objectif est d’aider différents systèmes de renseignement à travailler ensemble, afin que les décideurs obtiennent les bonnes informations pour faire des choix rapides et efficaces sur le champ de bataille. Veiller à ce que les meilleures décisions soient prises contribue à assurer la sécurité des membres des Forces armées canadiennes et de nos alliés.

Il affirme que le secteur privé est un milieu ambigu où les choses évoluent rapidement.  « Vous avez besoin de personnes dans votre équipe qui savent gérer l’ambiguïté, dit-il, et j’ai découvert que les vétérans et vétéranes sont fantastiques pour apporter cette compétence à la table et aider à mettre à niveau les autres membres de l’équipe. »

Passer de la familiarité d’avoir un patron à celle d’être son propre patron a été difficile. L’entrepreneuriat est un domaine solitaire comparé à l’armée, où l’on est entouré de toute une communauté.

C’était également un défi de gérer l’incertitude qui accompagne la gestion de sa propre entreprise.

Des compétences transférables

Heureusement, Mike Nelson pouvait compter sur les compétences qu’il avait acquises pendant son service. Alors qu’il travaillait comme analyste du renseignement, il a été envoyé en Libye et au Niger, où ses affectations ont été constamment modifiées pour s’adapter aux besoins des missions.

En plus de l’adaptabilité, il dit que les Forces armées canadiennes lui ont appris la persévérance et la résilience. « Vous faites ce que vous devez faire pour venir à bout du travail », explique-t-il.

Ses déploiements au sein des Forces armées canadiennes lui ont également appris à travailler en équipe et à perfectionner les compétences en leadership qu’il applique à son entreprise. Au cours de ces missions, il était un officier sans aucune expérience opérationnelle à la tête d’une équipe de sous-officiers ayant déjà effectué de multiples missions. « J’étais très intimidé par les gens avec qui j’étais en déploiement, en particulier par les membres du Régiment d’opérations spéciales du Canada. Heureusement, ce sont tout simplement les meilleurs des meilleurs, des êtres humains géniaux, et ils m’ont pris sous leur aile et m’ont appris tout ce que j’avais besoin de savoir.

En fin de compte, ça a été une occasion d’apprentissage fantastique. »

Grâce à ces compétences, il a constitué son équipe chez TACTIQL, passant de quelques stagiaires en ingénierie à dix membres : six ingénieurs techniques et quatre membres du personnel des opérations (des camarades vétérans).

Pourquoi embaucher des vétérans?

Lorsqu’on lui demande pourquoi il embauche des vétérans, il répond : « Les vétérans et vétéranes portent une grande attention à leur travail. Ils veulent créer de la valeur. »

Sans oublier de s’inclure, il poursuit : « Nous nous sommes enrôlés dans l’armée pour avoir une incidence et cela se répercute dans le secteur privé où nous voulons continuer à avoir une incidence, quelle que soit la mission. »

En plus du dévouement et de la motivation, les vétérans et vétéranes sont également fiables et ont l’habitude d’adapter leurs plans en cas de besoin.

Croisements

Mike Nelson constate encore des similitudes entre son travail au sein des Forces armées canadiennes et chez TACTIQL. « D’une manière saine, le travail est ma passion. Chaque jour où je portais l’uniforme, je me donnais pleinement. J’investis la même passion dans TACTIQL, chaque jour, quel que soit mon état d’esprit. C’est grâce à cette énergie qu’on peut réussir en entrepreneuriat. »

En comparant les deux, il conclut : « La plus grande similitude entre servir dans les Forces armées canadiennes et être entrepreneur, c’est qu’au bout du compte, on sait qu’on a un travail à accomplir. On fait donc ce qu’il faut pour y parvenir. »

Et dans ces deux rôles, il s’efforce de veiller à ce que ceux qui servent et ceux qui sont alliés au Canada soient aussi en sécurité que possible.

Avec courage, intégrité et loyauté, Michael Nelson laisse sa marque. Il est un vétéran des Forces armées canadiennes. Découvrez d’autres histoires.