« Princess Louise », une jument qui a participé à l’effort de guerre au cours de la Seconde Guerre mondiale, est née au printemps de 1944 à Coriano, en Italie. En septembre de cette année-là, « Princess Louise » a été blessée et sa mère tuée. Elle a été rescapée du champ de bataille le 15 septembre par des soldats du 8th Princess Louise’s (New Brunswick) Hussars et emmenée chez leur médecin militaire pour être soignée. Les soldats se sont relayés pour changer ses bandages afin d’éviter les infections. Ils l’ont immédiatement aimée et l’ont nommée en l’honneur de la fille de la reine Victoria, dont leur régiment porte le nom, et en ont fait leur mascotte.
Elle leur rappelait la campagne vallonnée du Nouveau-Brunswick et les choses qu’ils aimaient chez eux. Elle a continué de faire partie du régiment pendant le reste de la guerre, gagnant une grande popularité auprès de ses camarades soldats. Ils l’ont cachée dans une stalle construite dans un camion et l’ont emmenée partout où ils allaient. Les soldats ont créé la bannière qu’elle portait dans le dos et sur laquelle figuraient les mots « Princess Louise ».
Après la guerre, elle a été déplacée de la France à la Belgique, puis à la Hollande, avant d’être envoyée à New York où elle a été mise dans un train à destination de Saint John, au Nouveau-Brunswick, pour être réunie avec son régiment. Le 27 mars 1946, « Princess Louise » est arrivée à Saint John, où elle a été accueillie par une foule nombreuse. Elle a alors défilé devant cette foule en exhibant ses décorations, dont les suivantes : l’Étoile de 1939-1945, l’Étoile d’Italie, l’Étoile France-Allemagne, la Médaille canadienne de service volontaire et trois galons de blessure. Elle est devenue citoyenne canadienne et est devenue libre et résidente du village de Hampton. Elle a obtenu le « droit de piétiner et de manger à volonté dans tous les potagers, ou même dans les réserves du magasin d’alimentation de Henry Sharp, et de trouver refuge où elle le désire, que ce soit dans une maison privée ou dans un hangar public ». Si « Princess Louise » avait besoin d’une aide quelconque, il était du devoir de tous les citoyens de la communauté de l’aider dans un délai raisonnable. Elle a également été nommée membre de la Légion, filiale de Hampton, son empreinte de sabot étant inscrite sur le formulaire d’adhésion.
Pendant la guerre, « Princess Louise » a été un symbole d’espoir, de beauté et d’amour pour ses soldats, en plus de leur remonter le moral pendant les jours les plus sombres. Elle a passé le reste de sa vie à participer à des cérémonies, à des célébrations religieuses et à des défilés. En 1973, à l’âge de 29 ans, « Princess Louise » est décédée. Sa dernière paire de fers à cheval est exposée à la Légion.
Elle a laissé derrière elle trois poulains, ses fils Prince et Hussard et sa fille « Princess Louise II », laquelle a pris la relève en devenant la nouvelle mascotte. « Princess Louise II » est décédée à l’âge de 27 ans en 1981 et est enterrée avec sa mère dans le Veterans’ Park, à l’extérieur du centre communautaire de Hampton.
Le premier monument commémoratif de « Princess Louise I », construit en octobre 1973, a été démoli. Comme il ne pouvait pas être restauré, un nouveau monument commémoratif a été organisé par le lieutenant-général Lou Cuppens.