La salle commémorative est une salle de réunion officielle de l’hôtel de ville de Kingston. Elle a été inaugurée en 1921 par le gouverneur général Lord Byng, en souvenir perpétuel de ceux qui, dans cette ville, ont combattu pour la justice et la liberté et en l’honneur des marins, soldats, aviateurs et infirmières militaires de Kingston qui ont servi outre-mer.
Douze vitraux éclairent la salle et chaque vitrail représente une bataille dans laquelle les Canadiens ont joué un rôle important et un groupe qui a contribué à l’effort de guerre. Les vitraux ont été fabriqués par Robert McCausland Ltd, originaire de Toronto.
L’écusson de Kingston se trouve dans la courbe supérieure de chaque vitrail – sa devise est « pro rege, lege et grege » (pour le Roi, la loi et le peuple). L’écusson de l’Ontario et les écussons composites des provinces canadiennes alternent sur les vitraux, sous les figures principales.
Les vitraux est sont à droite en entrant dans la salle.
Ypres, avril 1915 – un soldat se tient devant des barbelés et un canon. Il lève son casque à l’aide de son fusil, tenant un drapeau dans l’autre main.
La caricature à partir de laquelle ce vitrail a été réalisé est de Bernard Partridge et est apparue dans « Punch » peu après la deuxième bataille d’Ypres. C’est à la bataille d’Ypres que les Allemands ont utilisé pour la première fois leurs gaz mortels et que les Canadiens, par leur courage sans pareil, ont barré la route de Calais et fait grand honneur non seulement au Canada mais aussi à l’Empire britannique.
Saint-Éloi, avril 1916 – un mineur avec des explosifs, des obus, une pioche et une pelle.
Le sujet de ce vitrail est l’œuvre du colonel Nissen, diplômé de l’Université Queen's, à qui la Mining and Metallurgical Society of London, en Angleterre, a demandé de lui soumettre un modèle en argile dont on devait couler un bronze à la mémoire des membres de cette société qui ont fait le sacrifice ultime. Le colonel Nissen est à l’origine du bâtiment Nissen.
Amiens, août 1918 – un soldat de cavalerie à cheval.
Ce vitrail a été conçu à partir de photographies prises au Centre équestre du Collège militaire royal du Canada et son sujet est exact à tous points de vue. C’est à la bataille d’Amiens, en août 1918, que les Canadiens, le premier jour des combats, avancèrent de 14 000 verges en une journée, soit l’avancée la plus importante effectuée en une journée pendant la période de la guerre.
Somme, 1916 – des travailleurs des munitions... un homme et une femme avec des obus. La légende « Une fois de plus, il a été démontré que ce ne sont pas les armes ou les murs qui défendent les villes et les empires, mais seulement l’esprit du peuple » [Traduction libre] est inédite.
Le sujet est l’œuvre des McCausland Studios de Toronto, qui ont fourni tous les vitraux de la salle. C’est à la bataille de la Somme, le 15 septembre 1916, que les chars furent utilisés pour la première fois dans la guerre moderne. Il fut un temps où 30 000 femmes travaillaient dans les usines de munitions. Pendant la guerre, le Canada a fourni des munitions à jusqu’à concurrence de 1 002 672 413 $.
Jutland, 31 mai 1916 – un marin avec du matériel de communication sur le pont d’un navire.
Ce vitrail évoque l’héroïsme de l’aspirant de marine britannique. Lors de la bataille du Jutland, tous les membres de l’équipe de tir de l’un des croiseurs furent tués et, après l’engagement, Jack Cornwell fut retrouvé grièvement blessé à son poste. Lorsqu’on lui demanda pourquoi il n’était pas parti, sa réponse fut typique d’un marin britannique : « J’ai pensé qu’on pourrait avoir besoin de moi. » [Traduction libre] Il est mort des suites de ses blessures peu après l’engagement. Sa mère a reçu la Croix de Victoria.
Bois du Sanctuaire, juin 1916 – femmes et enfants civils sur le front intérieur. La femme assise tricote. La strophe est de l’auteure, réformatrice sociale et résidente de Kingston, Agnes Maule Machar : « Que notre "Grande Bretagne" tienne le coup / Le rempart de la liberté / Mais le Canada, notre propre chère terre / Notre premier amour est pour toi » [Traduction]
Ce vitrail, comme celui de la Somme, est l’œuvre des studios McCausland et rappelle la mémoire des épouses qui ont laissé partir leurs maris et des mères qui ontlaissé partir leurs fils. Pendant la guerre, plus de 110 000 familles ont reçu une allocation de séparation et 60 000 familles ont bénéficié du Fonds patriotique.
La plaque commémorative de la Première Guerre mondiale et les vitraux ouest de la salle commémorative Kingston se trouvent également à cet endroit.