L’avenue des Ormes commémore les étudiants et le personnel du Collège d’agriculture du Manitoba qui ont été tués pendant leur service militaire au cours de la Première Guerre mondiale. Les premiers ormes ont été plantés pendant la Première Guerre mondiale par des étudiants en économie domestique. Le 14 mai 1922, des équipes composées de diplômés, de membres du personnel et d’étudiants du collège, ainsi que de membres du personnel du ministère provincial de l’Agriculture, ont planté deux cents jeunes arbres d’Amérique entre le bâtiment administratif du Collège d’agriculture du Manitoba (maintenant l’Université du Manitoba) et l’autoroute Pembina.
Un monument pour l’avenue des Ormes a été inauguré lors d’une cérémonie tenue le 11 novembre 1923, à laquelle ont assisté 500 personnes, dont Hugh Marshall Dyer (ancien président du conseil d’administration du Collège d’agriculture du Manitoba), Louis Wilfred Moffit du Wesley College et le premier ministre John Bracken.
Une douzaine d’arbres ont été déplacés sur le quadrilatère du campus en 1969. Nombre d’entre eux ont depuis été enlevés pour ralentir la propagation de la maladie hollandaise de l’orme. Aujourd’hui, 55 % des arbres ne sont pas des arbres d’origine (80 % sur le côté nord de l’avenue).
Le 6 juin 1998, la reconnaissance d’origine de 1922 a été élargie pour inclure d’autres anciens élèves et professeurs qui ont été tués pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. Pour ce faire, une deuxième plaque a été installée au monument sur le Chancellor Matheson Road, près de l’autoroute Pembina.
En novembre 1918, les Canadiens se sont attelés au devoir de commémoration des morts. Certains ont promu des monuments commémoratifs pratiques comme les routes du souvenir. Dans ces avenues linéaires bordées d’arbres, les arbres, généralement d’une même espèce, sont espacés régulièrement de chaque côté de l’avenue et deviennent grands et majestueux. Les ormes d’Amérique ont été choisis pour bon nombre de ces avenues. Une petite plaque permettait d’attribuer un arbre particulier à un soldat tombé au combat. Dans certains cas, le plus proche parent a participé à l’achat de l’arbre et/ou de la plaque pour le soldat décédé.
Les routes du souvenir étaient fondées sur deux images chargées de symboles. La première était les avenues de campagne bordées d’arbres de la France : « de longues routes droites, avec de grands ormes de chaque côté, belles et utiles, et appréciées par les Canadiens d’outre-mer ». Le deuxième symbole était un monument commémoratif vivant : les arbres représentaient la victoire de la vie sur la mort. Les arbres commémoratifs sont devenus des symboles vivants des sacrifices consentis à outre-mer.