S'est enrôlé
1967
Affectations
- île de Vancouver
- Ottawa
- Toronto
Introduction
Wayne Davis s’est joint à la police montée en 1967 à l’âge de 20 ans, alors qu’il n’avait aucun lien familial avec l’organisation—il aspirait simplement à une carrière respectable et à rendre service. Pendant presque deux décennies, c’est exactement ce qu’il a fait.
Ancien agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), sa vie a été profondément façonnée par la Purge LGBT—un chapitre sombre dans l’histoire du Canada pendant lequel des milliers de personnes appartenant à la communauté 2ELGBTQI+ dans les Formes armées canadiennes (FAC) et la GRC ont fait systématiquement l’objet de discrimination, de rejet ou de harcèlement en raison de leur orientation sexuelle.
Petite ville
L’histoire de Wayne a commencé à Drumheller, en Alberta. Il est le premier à admettre qu’il a mis du temps à savoir ce qu’il voulait faire. Ayant décroché au secondaire, Wayne dit qu’il était un peu paresseux. Il travaillait dans un supermarché tout en réfléchissant à la possibilité de faire quelque chose de plus significatif. Il avait juste besoin d’une étincelle.
Dans les petites villes comme Drumheller, les habitants développent souvent des liens sociaux et communautaires intenses avec les agents de la GRC; soit ceux-ci deviennent des amis, soit des ennemis. L’une de ces amitiés avec un jeune agent de la GRC—nouveau dans la ville et cherchant à fréquenter des gens de son âge—a ouvert les yeux de Wayne au sujet des possibilités qui s’offraient à lui.
Wayne Davis alors qu'il était un jeune homme travaillant dans une épicerie locale à Drumheller, en Alberta.
Mais le « moment décisif », dit Wayne, a été lorsque quelques-uns de ses copains d’enfance ont dit qu’ils suivaient les traces de leurs pères et allaient dans la GRC. Et c’est là que la petite ampoule au-dessus de la tête de Wayne s’est allumée.
« Je crois que je vais y aller avec eux… alors nous y sommes allés, et j’ai signé, rempli la paperasse, et environ trois mois plus tard, je suis allé à la Division Dépôt afin de suivre la formation pour la GRC. »
Une étoile montante
Les années de Wayne dans la GRC l’ont emmené à divers endroits dans le Canada, de l’île de Vancouver à Ottawa, en passant par Toronto, et il a obtenu plusieurs promotions en cours de route.
« J’avais un intérêt pour l’administration. Alors j’ai travaillé sur le terrain pendant environ sept ou huit ans, puis ils ont décidé que j’étais prêt pour l’administration. »
Il a occupé un poste en finances et a si bien fait que la GRC l’a envoyé à l’université pendant trois ans.
« J’étais un peu comme l’une de leurs petites étoiles, dit-il. Le plus jeune sergent à Ottawa, le plus jeune caporal en C.-B., le plus jeune sergent d’état‑major à Toronto. »
Avec un succès de carrière bien mérité—et les espoirs initiaux d’une carrière importante presque assurée—Wayne cachait un secret. Un secret qui, s’il était dévoilé, pouvait tout faire s’écrouler autour de lui.
La sortie
Pour la plupart des jeunes hommes qui grandissaient dans une petite ville au cours des années 1960 et 1970, sortir du placard était pratiquement impensable. Wayne ne faisait pas exception à cette règle.
« Je ne m’identifiais pas comme un gai jusqu’à ce que j’aie environ 20-25 ans », dit-il, en repensant à ces luttes intérieures.
L’ensemble de son avancement professionnel a frappé un mur en 1986 lorsque Wayne a été appelé dans le bureau de son patron pour une conversation—une conversation imprévue décisive.
Il a dit : « Wayne, vous avez été vu dans un bar gai pendant la fin de semaine. Pourquoi étiez-vous dans le bar gai? », se souvient-il.
Sa vie sociale était profondément teintée par la communauté gaie, mais il était forcé de garder cette partie de lui profondément enfouie. Dans les années 1986, admettre qu’on était gai dans la GRC signifiait mettre à mort sa carrière.
« Alors j’ai pensé : “eh bien, c’est une question intéressante… je vais juste vous donner la réponse.“ Et je pense que je n’ai pas vraiment réfléchi, mais j’imagine que c’était juste à cause de la fatigue liée au fait de se cacher dans le placard. »
L’admission de son orientation sexuelle—cette réponse honnête—a entraîné son congédiement immédiat.
On m’a dit : « Vous devrez être dehors à quatre heures cet après-midi. Vous pouvez quitter votre emploi volontairement, ou bien nous devrons y mettre fin. »
La purge LGBT
Le congédiement de Wayne n’était pas un incident isolé. Il faisait partie d’une purge élargie; quelque chose qui ne se passait pas à voix basse, derrière des portes closes. Cela a été fait devant tout le monde pour que tous voient ce qui se passait. Officiellement, la GRC reconnaît avoir mis fin à ces politiques en 1988, mais à ce moment, les dommages à d’innombrables vies avaient déjà été faits.
« Ce qu’ils faisaient à ce moment était une forme d’extermination systématique, explique Wayne. Il est difficile de décrire le traumatisme entraîné par le fait de perdre son emploi, son moyen de subsistance, et tout cela en raison de qui vous êtes. »
En regardant en arrière tant d’années plus tard, Wayne croit maintenant que son cas en particulier pourrait avoir été un point tournant. Le congédiement de Wayne pourrait avoir suscité des conversations aux niveaux les plus élevés sur le traitement des membres de la communauté 2ELGBTQI+—un signe précoce de discrimination institutionnelle.
Malgré tout cela, Wayne a montré qu’il était remarquablement résilient. Quelques mois après son congédiement, même s’il est passé par des périodes très difficiles, il est éventuellement revenu dans la lumière.
« J’ai rebondi », dit-il simplement.
De la chance
Il a commencé à travailler pour la Commission de la fonction publique comme homme ouvertement gai. Même si sa vie a été changée à jamais par la Purge, Wayne se compte parmi les chanceux. D’autres, dit-il, n’ont pas eu autant de chance.
« Certaines de ces pauvres personnes, vous savez, les enfants de militaires, ne pouvaient pas retourner à la maison, vous comprenez? Ils ne pouvaient même pas expliquer à leur famille pourquoi ils avaient quitté l’armée. »
« Je connais de nombreux survivants de la Purge qui n’ont pas encore connu de rebond. Ils sont passés par des interrogatoires éprouvants et ont été placés dans des unités psychiatriques, et ont été harcelés et suivis, puis aussi interpellés. Puis, mon histoire… j’imagine que c’est une fin heureuse. »
Aujourd’hui, Wayne vit ce qu’il appelle une « retraite bénie ».
Il s’engage activement auprès d’Anciens Combattants Canada et du Fonds Purge LGBT, et travaille pour informer les autres et s’assurer que son histoire ne soit pas oubliée. Il est membre du comité, un défenseur des droits, et la preuve vivante de l’importance du souvenir et de l’apprentissage.
Wayne Davis a été le seul membre à recevoir la citation de la fierté de la GRC directement des mains de la commissaire Brenda Lucki.
Wayne sait que le combat n’est pas terminé. La discrimination persiste dans de nombreuses formes—à l’encontre des personnes trans, des personnes de couleur et des groupes marginalisés. « La peur d’être différent relève de la nature humaine, affirme Wayne. Mais l’éducation est la clé. Une fois que vous avez enseigné l’acceptation, les gens peuvent changer. »
Il espère qu’en parlant de ses expériences, il peut inspirer d’autres personnes pour qu’elles confrontent la discrimination et travaillent en vue du changement. « J’aime ma communauté, mon travail et le fait que je peux aider à raconter cette histoire », affirme-t-il, ses yeux brillant de conviction.
Vidéo : Wayne Davis
D’aujourd’hui jusqu’au début de 2026, le Musée canadien des droits de la personne aura une exposition « Amours cachés : La Purge LGBT au Canada », présentée pour mettre en lumière plus d’histoires de survivants de la Purge LGBT. Il y a aussi une expo-kiosque itinérante.
Avec courage, intégrité et loyauté, Wayne Davis laisse sa marque. C’est un vétéran des Forces armées canadiennes. Découvrez d’autres histoires.
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