Trouver sa vocation

Trouver sa vocation

Un jour, le lieutenant-colonel à la retraite Michel Gagné a littéralement trouvé sa vocation au volant de sa voiture. Seul dans son véhicule, il s’est demandé : « Que me réserve l’avenir? ». La réponse l’a incité à s’arrêter.

La foi a toujours été importante dans la vie de Michel. Un jour, alors qu’il se rendait à son travail après sa libération, il a réfléchi à sa carrière. Il a dit : « Merci, Dieu. Quelle est la suite? » La réponse : « Aumônier militaire ».

Comment est-il arrivé à cette croisée des chemins?

Michel Gagné est né dans une famille de militaires. Son grand-père paternel avait servi dans le Royal 22e Régiment pendant la Seconde Guerre mondiale, et son père avait été navigateur dans l’Aviation royale canadienne pendant la Guerre froide. Il était presque naturel que Michel veuille servir lui aussi.

L’aumônier Gagné volant avec son unité du 450e Escadron tactique d’hélicoptères à la BFC Petawawa « Dans les airs pour combattre ».

« Mon père nous racontait des histoires sur les vols au-dessus de l’Atlantique, où il traquait les sous-marins étrangers et photographiait les cargos qui polluaient l’océan », se souvient-il.

Michel a étudié le génie des combustibles et des matériaux au Collège militaire royal du Canada (CMRC), faisant partie de la première cohorte qui comprenait des femmes. Après avoir obtenu son diplôme en 1985, il a été affecté à la BFC Petawawa, où il a commandé une troupe blindée Cougar et dirigé l’équipe de biathlon.

À Petawawa, le 17 janvier 1986 a été une journée spéciale pour Michel. C’est en effet ce jour-là qu’il a rencontré celle qui allait devenir sa femme. « J’ai su que c’était la bonne dès qu’elle est entrée dans la pièce. » Ils se sont mariés cette année-là et, l’été suivant, ils ont été affectés à la BFC Lahr, en Allemagne de l’Ouest, avant de déménager peu après à Shrivenham, en Angleterre. Michel a obtenu un diplôme de troisième cycle en technologie des véhicules militaires au Royal Military College of Science.

Promu capitaine, Michel a ensuite été affecté à la BFC Gagetown en tant qu’officier chargé des essais et des évaluations des véhicules blindés. Il y a effectué des essais et des évaluations de systèmes, comme le simulateur d’effets de mines et le pistolet SIG Sauer P225.

Michel et son épouse sont ensuite retournés à la BFC Lahr, cette fois avec un nouveau-né. Michel s’est joint aux 8th Canadian Hussars, où il est devenu capitaine de bataille de l’escadron de reconnaissance. Lorsque la base a fermé ses portes en 1993, la famille Gagné a déménagé à Ottawa, où Michel a travaillé au Quartier général de la Défense nationale et rédigé des exigences pour le programme du simulateur d’effets d’armes.

La passion de Michel pour l’apprentissage est évidente.

« J’ai toujours voulu étudier l’artillerie et devenir instructeur en artillerie », dit-il. Il est retourné au Collège militaire royal du Canada avec sa famille qui s’était agrandie et qui comprenait maintenant une fille qui venait de naître. Michel a obtenu un diplôme d’études supérieures en conception de systèmes d’armes.

L’aumônier Gagné et le capitaine Jackie Jeffrey, pilote de Chinook, lors d’un entraînement interarmes au CCEM Wainwright.

Le projet de la classe consistait à concevoir un obusier tracté léger et à longue portée de 155 mm. C’est le genre d’arme que les Forces armées canadiennes (FAC) achèteraient : le M777 pour les déploiements opérationnels; d’ailleurs, le Canada en a récemment fait don de quatre exemplaires à l’Ukraine.

En janvier 1996, Michel s’est joint au 12e Régiment blindé du Canada (anciennement le 12th Canadian Armoured Regiment).

En 1998, il est retourné au Quartier général de la Défense nationale à Ottawa où il a été nommé directeur - Besoins en ressources terrestres (BRT). Trois ans plus tard, le moment était venu de faire le point sur sa carrière. « Quand on ne s’amuse plus, c’est qu’il est temps de partir », explique-t-il. Michel Gagné a officiellement pris sa retraite (pour la première fois) le 11 septembre 2001. « J’ai failli ne pas le faire ce matin-là, se souvient-il, pour des raisons évidentes. »

Après sa libération, Michel a travaillé pendant cinq ans dans une entreprise de logiciels de défense. Sentant toujours l’appel du service, il s’est joint au Régiment de Hull, dont il a été le commandant au bout de trois ans. Devenu lieutenant-colonel, il a quitté l’entreprise de logiciels pour retourner au BRT. Il a alors défini les exigences du projet de véhicule blindé tactique de patrouille (VBTP). Selon lui, « C’est le véhicule de ce type le mieux protégé du monde entier ». Les FAC comptent aujourd’hui cinq cents VBTP en service.

Foi et service

La foi a toujours été importante dans la vie de Michel. Malgré cela, la réponse à sa question « Quelle est la suite? » a marqué un tournant dans sa vie.

Lorsque la réponse « Aumônier militaire » lui est apparue, « Je me suis arrêté », se souvient-il. J’ai dit : « Mon Dieu, je ne ris pas, je ne remets pas ça en question. Demain, je vais reposer la question pour voir si je ne suis pas en train de l’imaginer. » Le lendemain, il reçoit la même réponse : « Aumônier militaire, anglican. C’est ce qu’il faut faire. »

L’aumônier Gagné avec l’adjudant-chef (à la retraite) George Hodgkinson lors de son placement à l’église Holy Trinity à Pembroke. George a eu une grande influence sur la carrière militaire de Michel et est devenu un ami pour la vie. Il est décédé en juillet 2023.

Il s’est adressé à son prêtre, à son évêque et au Centre de recrutement de la Force régulière des FAC pour savoir ce que cela impliquait de suivre sa vocation. Il devait renoncer à son grade, passant du grade de lieutenant‑colonel à celui de capitaine. Après trois ans de formation continue, il a effectué un stage de deux ans dans une église à Pembroke.

Après avoir été ordonné pasteur anglican, Michel a été affecté à la BFC Petawawa et a servi pendant deux ans à l’église Holy Trinity de Pembroke, revenant à Kanata pour quelques nuits par semaine la plupart du temps. Après cette formation en cours d’emploi, il a été affecté à l’équipe de l’aumônerie de la BFC Petawawa et a servi pendant trois autres années en tant qu’aumônier.

Faire la navette sur de longues distances chaque semaine pendant cinq ans a été difficile, mais cette expérience a été pour lui un avantage. « Je passais beaucoup de temps avec les troupes, je m’entraînais avec elles au gymnase, je leur rendais visite dans les hangars à hélicoptères et, au moins une fois par semaine, je volais. »

« Un soir, vers minuit, j’ai aperçu un élan traversant à la nage un lac éclairé par la lune. »

En 2019, Michel a été aumônier de la force opérationnelle lors du déploiement de l’Aviation royale canadienne (ARC) dans le cadre de la mission de l’ONU au Mali, en Afrique de l’Ouest.

En tant qu’aumônier, il favorise la prise en charge spirituelle, religieuse et pastorale des membres des FAC et de leur famille à Petawawa, ainsi que d’une communauté plus large dans la région d’Ottawa. Au total, il est présent pour une communauté de quelque 16 000 personnes.

Michel décrit son travail comme un « ministère de la présence » pour lequel il est appelé à servir quand et où les membres et leurs dirigeants ont besoin de soutien.

Conseils pour les membres des FAC qui seront bientôt libérés

Michel Gagné a pris sa deuxième retraite de la Force régulière en juin 2021. Il donne quelques conseils aux membres actuels dont la libération est imminente.

  • Prenez le temps de réfléchir à ce que vous voulez faire à l’avenir et planifiez votre retraite avec votre partenaire.
  • Utilisez les ressources de transition offertes, y compris les services de votre unité de transition locale et l’application de transition des FAC.
  • Tenez-vous au courant des listes de contrôle et des renseignements les plus récents.
  • Restez en bonne santé. Dormez suffisamment, mangez bien et faites régulièrement de l’exercice.
  • Ne vous isolez pas. Parlez avec vos commandants, vos collègues, vos amis et votre communauté.

Le slogan des FAC était, à une époque, « Si la vie vous intéresse », explique Michel. « J’ajouterais qu’il faut vivre sa vie où que l’on soit. »


 

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