Tracer son propre chemin
Julianno Scaglione est né à Alliston, en Ontario, et a grandi à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. Aussi loin qu’il se le rappelle, il a toujours voulu s’enrôler dans l’armée. Son père, Salvator, a servi dans l’infanterie et la police militaire avant de devenir officier de police civile. Sa mère, Donna MacDonald, était conductrice de matériel mobile de soutien avant de devenir répartitrice de la police civile.
À 17 ans, alors qu’il en était à sa dernière année d’études secondaires, Julianno a intégré à la Réserve des Forces armées canadiennes avec le 33e Bataillon des services en tant que conducteur de matériel mobile de soutien.
En 2002, après ses études secondaires, il a commencé à travailler à temps plein dans la Réserve. À la suite de sa formation professionnelle au Camp Aldershot, il s’est spécialisé dans l’opération de matériel de transport militaire. Au cours des 13 années suivantes, Julianno a été conducteur d’équipement lourd, commis à la saisie de données, sous-officier administratif, instructeur et conducteur du commandant. Il a été affecté aux BFC Halifax et Gagetown, ainsi qu’au Camp Aldershot.
C’est au cours de ces années que Julianno a rencontré sa femme, Julia. Ils se sont mariés en 2010 et ont deux fils : Armanno, 13 ans, et Emilio, 11 ans.
Après 13 ans dans la Réserve, Julianno a décidé de passer à la Force régulière en 2013. « J’essayais de trouver ce que je voulais faire du reste de ma carrière, explique-t-il. J’étais membre à temps plein depuis le début, donc ça me semblait logique. »
En tant que membre de la Force régulière, Julianno a étudié la géomatique : la cartographie et l’analyse du terrain qui appuient la préparation des opérations. Il a servi au sein du Service de cartographie, du 4e Régiment d’appui du génie, de l’École du génie militaire des Forces canadiennes et du 36e régiment du génie de combat.
Une nouvelle voie
En 2016, Julianno a reçu la mauvaise nouvelle que sa carrière devrait se terminer en raison de limitations médicales. Il devait se trouver une nouvelle voie.
« J’ai toujours eu un côté entrepreneur, dit-il. J’ai toujours eu des projets en parallèle. » Lorsqu’il était adolescent, il pelletait les allées en hiver et tondait les pelouses en été. Plus tard, le côté entrepreneurial de Julianno s’est manifesté dans les domaines de l’entretien automobile, de l’esthétique automobile, de la vente de systèmes de son de voiture et de l’entraînement personnel.
Alors qu’il était dans la Force régulière, Julianno a participé à l’opération Entrepreneur, une opération de mentorat offerte par la Fondation du prince au Canada. « On y enseigne des choses comme comment se présenter et présenter ses idées, les outils de gestion financière, etc. C’est un outil dans une grande boîte à outils », souligne Julianno. Cela l’a également aidé à construire un réseau, essentiel pour tout entrepreneur.
Une nouvelle carrière
Après sa libération, Julianno a démarré une entreprise appelée My Own Path, Health and Wellness Inc. « J’ai senti qu’il y avait une possibilité. De nombreuses nouvelles recrues se blessent au début de leur entraînement, car elles ne sont pas préparées, physiquement ou mentalement. Au départ, mon marché cible était les jeunes qui pensaient s’enrôler dans les Forces. En travaillant avec des vétérans, je me suis rendu compte qu’il y avait un plus grand besoin pour les gens de surmonter les blessures, les déséquilibres et les dysfonctionnements musculaires résultant d’années d’entraînement inadéquat. »
Julianno a mis sur pied un programme d’entraînement physique pour les jeunes officiers et sous-officiers. Il enseigne aux jeunes leaders la conception des programmes, les principes de la condition physique, la biomécanique, l’anatomie de base et bien plus. Son entreprise s’occupe également de la nutrition, car c’est un élément clé de la forme physique.
Aujourd’hui, My Own Path propose des programmes d’entraînement individuels et de groupe pour les clients de tous âges et de tous niveaux de condition physique. Julianno croit fermement à l’importance de bâtir une communauté et aux promenades dans la nature le samedi matin. « Ces activités de groupe amènent les gens dans la nature et leur permettent d’entrer en contact les uns avec les autres. »
Ses conseils pour les membres des FAC approchant de leur libération
« Quitter l’uniforme est beaucoup plus difficile qu’on ne le pense. Il y a un sentiment de déconnexion et de regret. Il est important que les vétérans s’entraident et s’assurent que personne ne passe entre les mailles du filet », signale Julianno.
« N’attendez pas pour vous préparer à votre libération. Vous devriez évaluer vos options et profiter de chaque occasion pour accroître vos compétences. Vous ne savez jamais ce qui pourrait arriver, comme je l’ai découvert à la dure. Bâtissez-vous un réseau solide à l’intérieur comme à l’extérieur de l’armée. »
« N’oubliez pas que l’uniforme est seulement un vêtement, et qu’après l’avoir enlevé, vous êtes toujours une personne de valeur et vous pouvez choisir de continuer à vivre une vie de devoir et d’honneur…ou pas…le choix vous appartient. »