Compte rendu des discussions – 4 octobre 2016

Mardi 4 octobre 2016
Salon Krieghoff - Casino Hilton Lac-Leamy
3 Boulevard du Casino, Gatineau, Québec
De 8 h 30 à 16 h 30 (HAE)

Présents

  • Sylvain Bouliane, VétéransCanada (.ca)
  • Mary Boutette, Centre de soins de santé anciens combattants Perley-Rideau
  • Candace Chartier, Alliance canadienne de soins continus et de longue durée
  • Debbie Eisan, Association Aboriginal Veterans Autochtones
  • Carolyn Gasser, Légion royale canadienne (coprésidente)
  • Major (retraité) Bruce Henwood
  • Dre Norah Keating, Université de l’Alberta
  • Capitaine de vaisseau Marie-France Langlois, directrice, Gestion du soutien aux blessés, Forces armées canadiennes
  • Patrick Murphy-Lavallée, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal
  • Marie Andrée Malette, la brigade des aidants naturels
  • Percy Price, Organisation canadienne des vétérans de l’OTAN

Absents

  • Dre Alice Aiken, Université Dalhousie

Anciens Combattants Canada

  • Libby Douglas, directrice générale, Gestion de la prestation des services, (ACC coprésidente)
  • Marie-Eve Chagnon, analyste principale, L'engagement des intervenants et la sensibilisation

Observateur

  • Andrea Siew, Bureau de l’ombudsman des vétérans

Mot de bienvenue et survol de l’ordre du jour

Les coprésidentes souhaitent la bienvenue aux membres du Groupe et aux participants à la réunion en personne, puis procèdent à un survol de l’ordre du jour. La réunion vise à renseigner les membres sur les programmes de soins et de soutien d’Anciens Combattants Canada (ACC) afin de les aider à fournir une opinion bien étayée sur le Règlement sur les soins de santé pour anciens combattants (RSSAC) et, en particulier, sur l’Examen des soins de longue durée. On commence la réunion par une prière autochtone et on remercie les membres de leur volonté à incorporer les Sept leçons des grands-pères dans les principes du Groupe.

La membre du Groupe coprésidant la réunion présente un compte rendu de sa participation à la réunion des coprésidents des groupes consultatifs à la mi-septembre, ainsi qu’à la réunion des coprésidents avec le ministre des Anciens Combattants qui a suivi. Aux deux réunions, elle a traité des progrès réalisés jusqu’à ce jour par le Groupe consultatif sur les soins et le soutien.

La réunion des coprésidents a permis aux coprésidents de connaître les domaines d’intérêt des autres groupes, y compris les domaines où il y a un chevauchement entre les groupes. Pour le Groupe consultatif sur les soins et le soutien, ces domaines sont les soins à domicile, l’excellence du service et la santé mentale. La coprésidente affirme qu’il y aura des occasions de partage et de collaboration entre les groupes consultatifs sous peu.

De plus, la membre du Groupe coprésidant la réunion s’entretient sur le 2020 Health Accord Summit (Sommet sur l’Accord sur la santé 2020) auquel elle a assisté et où l’Association médicale canadienne (AMC) a communiqué sa position sur les personnes âgées, et a offert de distribuer ses notes aux membres. L’AMC propose quelque chose de semblable au Programme pour l’autonomie des anciens combattants (PAAC), mais s’adressant à tous les Canadiens, afin que ceux-ci puissent recevoir l’aide dont ils ont besoin lorsqu’ils en ont besoin, et ce, dans le confort de leur foyer s’ils le souhaitent. L’AMC soutient aussi l’aide pour les dispensateurs de soins.

Tous les membres approuvent le compte rendu des décisions de la réunion précédente du Groupe consultatif sur les soins et le soutien tel quel.

Un membre du Groupe consultatif sur les soins et le soutien qui siège également au Groupe consultatif sur l’excellence du service donne un compte rendu sur la dernière réunion de ce groupe. Il souligne aussi que, en ce qui concerne les soins de longue durée, il semble y avoir deux catégories de vétérans, puisque certains sont admissibles à du soutien peu importe si le besoin de soins est lié à une invalidité due à leur service militaire.

Le premier de plusieurs exposés présentés au cours de la journée donne un aperçu du RSSAC et est suivi d’explications approfondies sur les trois volets de ce dernier : les avantages médicaux, le PAAC et les soins de longue durée. On invite les membres à poser des questions et à fournir des commentaires pendant chaque exposé et on les informe que leur apport et leur rétroaction sont essentiels pour aider le Ministère à comprendre l’expérience des vétérans et de leur famille, en plus de contribuer à cerner les nouveaux enjeux, plus particulièrement pour l’Examen des soins de longue durée.

Le Règlement actuel

Les membres apprennent que le RSSAC est désuet, sexiste et rigide. Il a été rédigé à une époque où l’on supposait que le conjoint allait prendre soin du vétéran sans rémunération. Par exemple, le conjoint d’un vétéran ne toucherait aucune compensation financière pour conduire ce dernier à un rendez-vous, alors qu’un voisin y aurait droit. Un membre du Groupe consultatif sur les soins et le soutien détecte aussi de l’âgisme dans le Règlement : on évalue une blessure subie pendant le service en tenant compte de l’âge du vétéran et des conséquences possibles de l’usure relative à l’âge dans la région de la blessure.

Pertinence culturelle

Une participante à la réunion fait remarquer qu’il n’y a aucune sensibilité culturelle dans le Règlement qui permettrait, par exemple, d’offrir aux vétérans autochtones d’autres solutions thérapeutiques, comme les huttes de sudation et les méthodes de guérison traditionnelles des Aînés. Dans la discussion sur les soins de longue durée, elle fait valoir qu’il peut être traumatisant pour les vétérans autochtones de quitter leur communauté pour occuper un lit réservé ailleurs et qu’un tel geste peut aggraver leurs problèmes. De plus, le Ministère doit comprendre que les décisions relatives à la prestation de soins de longue durée à un vétéran autochtone relèvent de la communauté, et non seulement du vétéran ou de sa famille.

Familles

Le RSSAC actuel ne tient pas compte du rôle central que jouent les familles et cette question fait actuellement l’objet d’un examen minutieux par le Ministère. Par exemple, les troubles de santé mentale affectent la famille entière, et non seulement la personne qui en est atteinte. Une participante fait remarquer que le Règlement considère les familles comme des « attributs » du vétéran. Par exemple, à l’heure actuelle, quand les dispensateurs de soins sont toujours présents, l’appui financier est entièrement au nom du vétéran. Elle propose de poser différentes questions, notamment demander si l’aidant familial doit avoir droit à du soutien. Un participant qui prend soin d’un vétéran souffrant d’un état de stress post-traumatique (ESPT) et de troubles connexes ajoute que le Règlement est strict et axé sur l’invalidité physique, et ne reconnaît pas à quel point l’ESPT peut être débilitant ni ce que le fardeau que peut représenter un vétéran souffrant de cette affection pour les aidants. On propose que le Règlement soit adapté à cette réalité.

En discutant de l’allocation pour relève d’un aidant familial (ARAF), les membres apprennent aussi qu’elle est associée à la capacité du vétéran d’exercer les activités de la vie quotidienne ou les activités instrumentales de la vie quotidienne.

Un représentant d’ACC indique que le Ministère a une stratégie en place pour les familles, mais qu’il doit aller stratégiquement de l’avant avec une vision plus axée sur les familles. La membre du Groupe coprésidant la réunion affirme que c’est la raison pour laquelle le Groupe consultatif sur les soins et le soutien devrait collaborer avec le Groupe consultatif sur les familles. Pour commencer, le Groupe consultatif sur les soins et le soutien se verra présenter un exposé sur la stratégie pour les familles.

La pertinence des groupes consultatifs

Ce dernier commentaire suscite une conversation sur les groupes consultatifs et une participante déclare être d’avis qu’il existe trop de groupes consultatifs et qu’il faudrait en examiner la structure. Par contre, la fusion des groupes consultatifs pourrait entraîner la création de sous-groupes. Un participant suggère qu’il pourrait être utile que certains membres qui sont mieux placés pour siéger à d’autres groupes le fassent faire. La coprésidente d’ACC affirme qu’il s’agit certainement d’une préoccupation et qu’il faudrait y remédier, et la représentante du Cabinet du ministre indique qu’elle présentera également ce point à ce dernier.

Cartes Croix Bleue Medavie

Un membre du Groupe souligne que les cartes que les vétérans détiennent n’indiquent plus s’ils appartiennent au groupe « A » ou au groupe « B », soit les catégories qui se rapportent aux avantages pour soins de santé dont peuvent profiter les vétérans selon leur admissibilité et les programmes de choix particuliers.

Les membres apprennent que la classification n’est plus employée, car la carte est utilisée non seulement pour les vétérans, mais aussi pour les vétérans de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et des Forces armées canadiennes (FAC). Sur la carte figure désormais le numéro du Réseau national des centres d’appels afin que les vétérans puissent appeler pour obtenir plus de détails. Cela mène à une discussion animée. Plusieurs des membres qui sont des vétérans possèdent deux cartes. Leur ancienne carte comprenait tous les avantages et programmes auxquels ils étaient admissibles. Il semble y avoir consensus quand un membre déclare que la nouvelle carte est peut-être avantageuse pour ACC, mais que l’ancienne est plus avantageuse pour le vétéran.

On suggère d’envoyer les renseignements détaillés aux vétérans ou de les publier en ligne. Toutefois, l’envoi de renseignements aux vétérans peut poser des problèmes, dont le facteur de l’« enveloppe de papier manille », une aversion qu’ont de nombreux vétérans pour les enveloppes gouvernementales. La coprésidente d’ACC affirme qu’on examinera la façon dont le Ministère en est venu à cette décision et établira si les vétérans ont été consultés quand la carte a été remplacée. Elle s’engage à revenir sur la question avec le Groupe.

Toute la journée, les commentaires, les questions et les suggestions formulés par les membres et les présentateurs concernent l’importance d’une communication précoce, exacte et complète à propos des programmes et services, ainsi que la sensibilisation à ceux-ci. La nature des communications du Ministère à l’intention de la communauté de vétérans, la méthode utilisée et le moment choisi sont tout aussi importants que ce qu’offre ACC. Il faut aviser dès le départ les vétérans et les membres de leur famille de ce à quoi ils sont admissibles et les informer de façon proactive des autres options à leur disposition à mesure qu’ils vieillissent ou que des changements surviennent. On revient aussi souvent sur la nécessité de faire participer les vétérans et les organismes d’intervenants des vétérans à l’élaboration des politiques ou aux changements, de même qu’à la prise des décisions. Les programmes doivent être créés selon le point de vue des vétérans, et non celui du Ministère.

Quant aux soins de longue durée, un membre du Groupe propose qu’ACC étudie de nouveau la possibilité d’offrir des mesures de soutien et des services aux vétérans qui en ont besoin au cours de leur vie. Un vétéran peut être très jeune au moment de la blessure et pourrait donc avoir besoin de ce type de « soins de longue durée ». Pour cette raison, on devrait utiliser le terme « soins résidentiels », plutôt que ce qu’ACC appelle actuellement des soins de longue durée. Un autre membre du Groupe affirme, toutefois, que le terme « soins résidentiels » pourrait ne pas être bien vu par les communautés autochtones. L’importance de la méthode de prestation des soins est un autre point qui revient souvent. Il faut des mesures de soutien à la transition, et aussi reconnaître que chaque vétéran a des besoins particuliers. L’aspect culturel des soins et l’établissement d’un lien avec le vétéran et sa famille au début de sa relation avec ACC (par l’intermédiaire des employés de première ligne ou des gestionnaires de cas) sont d’une grande importance, car cela rend alors la relation plus harmonieuse.

Prochaines étapes

À la fin de la journée, on remercie les membres pour leur participation et on les informe qu’ils recevront des options quant à la date de leur prochaine téléconférence.