2021
Date publiée : 2021
L’inconduite sexuelle (IS) a été associée à des résultats néfastes sur la santé des populations militaires, notamment des taux accrus de dépression, de toxicomanie, de problèmes de santé sexuelle et de TSPT.
L’IS dans les Forces armées canadiennes (FAC)
En 2018, 70 % des membres actifs de la Force régulière des FAC ont déclaré avoir vu ou entendu une forme quelconque d’IS ou en avoir été victime au cours des 12 derniers mois de leur service militaire.
Les membres qui s’identifient comme des femmes sont environ cinq fois plus susceptibles de déclarer avoir été la cible d’IS. En 2018, 4,3 % des femmes membres de la Force régulière et 7,0 % des femmes réservistes ont déclaré avoir été agressées sexuellement pendant le service actif.
Les facteurs de risque d’IS sont les suivants : être de sexe féminin, être d’un jeune âge, être célibataire, être Autochtone, être atteinte d’une déficience, être membre de la communauté LGBTQ2+ ou être membre du rang subalterne.
Communauté de pratique
Afin d’appuyer la recherche et le traitement accrus dans ces domaines, les intervenants canadiens (c.-à-d. des militaires, des vétérans et des cliniciens, de même que des chercheurs et des responsables des politiques d’Anciens Combattants Canada et du ministère de la Défense nationale) collaborent à la création d’un plan opérationnel et à la détermination des principaux domaines d’action qui orienteront les prochaines étapes.
Principaux domaines d’action
Recrutement et formation : Les efforts déployés par les FAC pour favoriser un environnement de respect et de résilience doivent commencer au niveau du recrutement. Il faudrait ajouter aux programmes de formation des thèmes comme les dilemmes moraux, l’intelligence émotionnelle, la sensibilisation à l’IS et la formation sur l’intervention des témoins.
Changement de culture : Outre les efforts pour outiller les groupes minoritaires au sein des FAC, il faut amorcer un virage en profondeur d’une culture éthique axée sur les règles (c.-à-d. viser l’équité en enseignant la tolérance) à une culture éthique axée sur les valeurs (c.-à-d. viser l’équité en insistant sur le rôle unique que chacun a à jouer).
Recherche : Les participants à la recherche collaborative devraient comprendre des enquêteurs de divers horizons qui s’emploient à définir et à quantifier l’enjeu; à examiner les incidences de l’IS sur le bien-être et à examiner les liens entre l’IS et le préjudice moral.
Traitement : Il est important de déterminer le niveau de soins approprié pour chaque personne et divers traitements traditionnels et novateurs devraient être envisagés. La mise au point de thérapies en milieu communautaire propres à l’IS contribuera à développer les compétences où les besoins se font sentir et à aider les militaires touchés à vivre les émotions liées aux expériences traumatisantes.
Source
Brown, A., Millman, H., Easterbrook, B., Heber, A., Park, R., Lanius, R., Nazarov, A., Jetly, R., Stanley-Aikens, R., Sanderson, C., Hutchins, C., Darte, K., Hall, A.L., Brémault-Phillips, S., Smith-MacDonald, L., Doak, D., Oakley, T., Nicholson, A.A., Pichtikova, M., Smith, P., Mulligan, A., Byerlay, C., & McKinnon, M.C. . Working Together to Address Sexual Misconduct in the Canadian Armed Forces. Journal of Military, Veteran and Family Health; octobre 2021.
Disponible en anglais seulement : https://jmvfh.utpjournals.press/doi/full/10.3138/jmvfh-2021-0033