Chronologie des événements
1956
L’Égypte nationalise le canal de Suez. Puis Israël envahit l’Égypte, et des troupes françaises et britanniques débarquent dans la zone du canal.
1956
La Force d’urgence des Nations Unies est établie en Égypte.
1956
Les troupes britanniques et françaises se retirent de la zone du canal de Suez.
1957
Les troupes israéliennes se retirent de la péninsule du Sinaï, en Égypte.
1957
Lester B. Pearson reçoit le prix Nobel de la paix 1957 pour son travail visant à créer la mission de maintien de la paix des Nations Unies.
1967
L’Égypte exige le retrait des Casques bleus présents dans le pays à l’approche de la guerre des Six Jours.
1973
L’Égypte et la Syrie attaquent les forces israéliennes, ce qui déclenche la guerre du Kippour.
1973-1979
La Force d’urgence des Nations Unies 2 maintient la paix dans la région jusqu’à ce que les accords de Camp David mettent fin à la mission de l’ONU.
Depuis 1986
Des membres des Forces armées canadiennes retournent en Égypte dans le cadre de la mission de paix de la Force multinationale et observateurs.
Ressources d'apprentissage
Au cours des 70 dernières années, des milliers de Canadiens ont participé aux efforts de paix en Égypte. Leur service a touché la vie de nombreuses personnes dans un pays souvent secoué par des conflits.
L’Égypte a fait les manchettes dans le monde entier lors de la crise de Suez en 1956. En réponse à cette menace pour la paix mondiale, le premier ministre Lester B. Pearson a suggéré l’idée d’une force de maintien de la paix. C’est ainsi que les Nations Unies (ONU) ont lancé leur première mission de maintien de la paix à grande échelle.
Les membres d’un important contingent des Forces armées canadiennes ont agi à titre de gardiens de la paix (ou Casques bleus) au pays du Nil. De 1956 à 1967, puis de 1973 à 1979, les Canadiens étaient une présence familière parmi les troupes de l’ONU sur place. Depuis 1986, les Casques bleus canadiens ont servi au sein de la mission de paix de la Force multinationale et observateurs en Égypte.
La principale contribution du Canada dans ses missions de paix en Égypte était axée sur le soutien logistique. Elle consistait à fournir aux forces de l’ONU des services liés au transport, aux communications, à l’approvisionnement et au soutien en matière de santé.
À certains moments, la taille totale des forces de paix de l’ONU en Égypte a dépassé les 7 000 soldats provenant de 20 pays.
Égypte
L’Égypte est un pays formé en grande partie de régions désertiques au Moyen-Orient. Elle constitue le seul lien terrestre entre deux continents, soit l’Afrique et l’Asie. C’est en Égypte que se trouve le canal de Suez, une voie maritime permettant aux navires de circuler entre la mer Méditerranée et la mer Rouge.
La tension monte
L’Égypte a accédé à l’indépendance complète après la Seconde Guerre mondiale. Mais le canal de Suez est demeuré sous le contrôle des intérêts français et britanniques. Cette situation a donné lieu à des tensions sans cesse croissantes dans la région.
En 1956, l’Égypte a repris le contrôle de la voie navigable. La France, le Royaume-Uni et Israël unissent alors leurs forces pour reprendre la situation en main. Plus tard cette année-là, Israël envahit l’Égypte et les troupes israéliennes marchent en direction du canal de Suez. Des troupes françaises et britanniques sont alors dépêchées dans la zone du canal de Suez afin d’en assurer la sécurité.
Intervention de la communauté internationale
Les Nations Unies
Cette invasion par la France, le Royaume-Uni et Israël suscite de grandes inquiétudes au sein de la communauté internationale. Les Nations Unies sont conscientes qu’elles doivent intervenir et convoquent une session d’urgence. L’ONU demande instamment un cessez-le-feu immédiat et le retrait des forces étrangères d’Égypte.
Une suggestion du Canada
Lester B. Pearson, secrétaire d’État aux Affaires extérieures du Canada, suggère de créer une force d’intervention multinationale. Ces troupes auraient les ressources nécessaires pour aider à rétablir la paix en Égypte. Elles contribueraient également à désamorcer les grandes tensions politiques et à prévenir un important affrontement international.
Les membres des Nations Unies acceptent. Un autre Canadien, le major-général E.L.M. « Tommy » Burns, commande la Force d’urgence des Nations Unies chargée de surveiller et d’exécuter ce plan. Les pays impliqués dans le conflit acceptent les modalités de l’accord.
Le Canada et l’ère du maintien de la paix
Cette nouvelle force de maintien de la paix est déployée en Égypte – c’est le début de l’ère moderne du maintien de la paix internationale! Lester B. Pearson a reçu le prix Nobel de la paix en 1957 pour sa suggestion historique et son travail visant à mettre en place cette première grande mission de maintien de la paix.
Les bérets bleus
Le Canada a participé à cette première mission de maintien de la paix de l’ONU. Les soldats canadiens et britanniques, qui faisaient partie des combattants, avaient des uniformes et des armes similaires. Or, il fallait trouver un moyen de distinguer les soldats du maintien de la paix canadiens des Britanniques. Il a été convenu que les troupes des Nations Unies porteraient un couvre-chef bleu afin de les identifier facilement en tant que soldats du maintien de la paix. Les bérets et les casques bleus demeurent des symboles universellement reconnus de la paix.
La crise post-Suez
Dans un premier temps, l’initiative de l’ONU est un succès. La Grande-Bretagne et la France retirent leurs troupes à la fin de 1956. Israël fait de même en mars 1957. Des observateurs de l’ONU demeurent déployés le long de la frontière qui sépare Israël de l’Égypte pendant plus d’une décennie.
Malheureusement, les tensions s’exacerbent à nouveau en 1967, à l’approche de la guerre des Six Jours. L’Égypte exige le départ des soldats du maintien de la paix stationnés sur son territoire.
À la suite de la guerre du Kippour en 1973, on fait de nouveau appel aux Nations Unies pour assurer le maintien de la paix dans la région. L’ONU répond à l’appel et soutient les efforts de paix jusqu’à la signature des accords de Camp David en 1978. Ces accords ont créé le cadre d’un accord de paix durable entre l’Égypte et Israël. La mission de l’ONU a pris fin en 1979.
Opération CALUMET
En 1982, l’opération indépendante de maintien de la paix de la Force multinationale et observateurs est mise en place dans la péninsule du Sinaï. Quatre ans plus tard, les Forces armées canadiennes participent à l’opération et retournent en Égypte dans le cadre de l’opération CALUMET. Celle-ci se poursuit encore aujourd’hui pour surveiller le respect des modalités de ce traité de paix.
Diplomatie
Contrairement à ce que l’on pourrait croire à première vue, les efforts des membres des Forces armées canadiennes ne se limitent pas au maintien de la paix. Par exemple, une fois que les combats ont pris fin en Égypte, les Israéliens et les Égyptiens ont dû apprendre à coexister et à respecter les modalités du cessez-le-feu. Après la guerre du Kippour en 1973, les commandants des missions locales des Nations Unies, qui comprenaient des officiers canadiens, ont servi d’intermédiaires dans de nombreuses négociations délicates. L’essentiel de leur travail était de nature diplomatique. À l’époque, ils ont dû négocier d’innombrables accords délicats portant sur des questions sensibles. Il s’agissait notamment d’échanges de prisonniers et de la récupération des corps de soldats tués en service.
Soutien de la paix
Le maintien de la paix a changé depuis la première participation du Canada en Égypte. Des dizaines de missions ont été menées depuis, et le concept de maintien de la paix a évolué. Il est devenu une force de soutien de la paix qui gère les conflits militaires et les troubles civils. Le soutien de la paix est un processus délicat, complexe et souvent dangereux.
Sacrifice
Plus de 150 soldats de l’ONU ont perdu la vie dans leurs efforts de paix pour l’Égypte, dont plus de 50 Canadiens. Il s’agit de la plus grande perte de vie dans un seul effort de paix canadien.
À Gaza, il y a un cimetière des troupes du Commonwealth qui sont tombées au combat pendant la Première Guerre mondiale. Dans un coin de ce cimetière se trouvent également les tombes de 22 Canadiens qui sont morts dans le cadre des efforts de paix en Égypte dans les années 1950 et 1960. Ils reposent aux côtés de ceux qui ont également servi leur pays – et le monde – pendant la Première Guerre mondiale.
Ils ont perdu la vie en affrontant des dangers prenant la forme d’embuscades, d’explosions de mines antipersonnel ou d’accidents de véhicules à moteur. Cela fait partie des nombreux dangers auxquels sont exposés les militaires qui participent à une mission de paix. Aujourd’hui encore, la guerre en Égypte continue de faire des victimes, en raison des mines antipersonnel qui représentent un danger constant pour les citoyens égyptiens, comme pour les troupes canadiennes chargées du maintien de la paix.
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