Premiers mois avec le Royal 22e Régiment

Des héros se racontent

Premiers mois avec le Royal 22e Régiment

Transcription

Intervieweur : Le 24 novembre 1947, vous partez de chez vous, vous allez vers Montréal. À quel endroit vous allez vous enrôler? Je crois que c'était au 4e P.D. à Montréal dans ce temps-là, parce qu'à Québec, il n'y en avait pas. Je suis allé direct à Montréal, je me suis enrôlé là. Ils m’ont demandé si je voulais avoir une semaine de congé et j'ai dit non. Ils m'ont shippé directement au camp Borden. Intervieweur : Est-ce que vous saviez quelque chose à propos de cette unité-là? Du Royal 22e Régiment, non. Je savais le nom mais je ne savais pas, je ne savais rien du régiment. Intervieweur : Est-ce que vous pouvez me parler de ce qui s'est passé quand vous êtes arrivé à camp Borden? Quand on est arrivés à camp Borden, je n'étais pas tout seul, on était 5 ou 6 Canadiens-français. Ils nous ont mis dans des huttes. Là on a fait des hommes de "fatigue" qu'on appelait. Intervieweur : Est-ce que vous pouvez m'expliquer ce que ça veut dire? Les hommes de fatigue, on faisait tout l'entretien des huttes, l'entretien aussi des cuisines puis l'entretien aussi des, le mot anglais c'est drill hall. On a fait ça jusqu'au mois de janvier 1948. Au mois de janvier 1948, ils nous ont formé un peloton. C'est là qu'ils nous ont donné notre cours de débutant. Intervieweur : Est-ce que vous avez souvenir à quoi ça ressemblait le cours de débutant? C'était, dans ce temps-là c'était très rigide, pas de parlage. Quand tu commençais le matin, ça allait jusqu'à midi, pas midi moins cinq, midi. Tu avais une demi-heure pour manger puis ça recommençait à une heure. À une heure, il faut que tu te prépares, te nettoyer et ainsi de suite pour embarquer sur la parade à une heure tapant. Ça durait jusqu'à quatre heures. Intervieweur : Est-ce que vous étiez avec un groupe de francophones? Oui, on était tous des francophones, c'est pour ça que ça a pris tellement de temps pour former un groupe, dans ce temps-là d'à peu près 40 hommes. Intervieweur : Est-ce que vous vous rappelez avec quel équipement vous vous êtes entraîné? Avec le vieux fusil, le .33. Intervieweur : Et qu'est-ce que vous pensiez de cet équipement-là, de ce vieux fusil-là? C'était très pauvre. C’était un bon fusil, mais seulement que ça prenait du temps pour le manœuvrer. Tandis qu'aujourd'hui, avec des armes automatiques et semi-automatiques c'est plus facile pour te défendre. Intervieweur : Donc le camp d’entraînement, combien de temps ça a duré? Ça a été jusqu'à la mi-avril. Intervieweur : Ça consistait en quoi cet entraînement-là? Un entraînement de recrue, la marche, aussi comment faire des patrouilles, de jour, de nuit, puis aussi sur la loi militaire et ainsi de suite, un cours de recrue. Intervieweur : Donc, quand vous avez terminé votre cours de recrue on est en avril 1948? Oui et là je suis muté à St-Jean d'Iberville. Il y a eu l'inondation qu'il y a eu tout près de Sherbrooke, un petit village. On a été là pour 15 jours, 3 semaines puis de là on est revenus à St-Jean, après les inondations. Puis j'ai été muté pour les exercices d'été, tout le régiment se rassemblait au camp Valcartier pour les manœuvres d'été ou l'entraînement d'été.

Description

M. Cloutier explique ce qu’il a fait lorsqu’il a joint le Royal 22e Régiment : premiers mois à Borden dans l’attente d’un nombre suffisant de francophones pour commencer le cours de débutant, avant de se retrouver à Valcartier pour les manœuvres d’été.

Paul-Émile Cloutier

Paul-Émile Cloutier est né en 1928, à Saint-Narcisse, comté de Champlain, au Québec et a grandi à Louiseville. M. Cloutier a fait partie des cadets à un jeune âge. Il s’est enrôlé à 19 ans à Montréal, a servi lors de la guerre de Corée avec le 3e Bataillon du Royal 22e Régiment et a fait partie des Forces canadiennes pendant 23 ans.

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