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Perdre un homme lors d’une patrouille en Corée

Des héros se racontent - La guerre de Corée

Perdre un homme lors d’une patrouille en Corée

Transcription
Intervieweur : Il y avait combien d'hommes, de votre côté, à ce moment-là, dans votre secteur? Moi j'avais le plus gros peloton. Mon peloton comme anti-tank était de 45 hommes. Il y avait le lieutenant, moi-même, puis 43 autres personnes. Intervieweur : D’où vous êtes, est-ce que vous pouvez apercevoir l'ennemi, est-ce qu'il y a comme une ligne, comme on dit un no man's land? Il y a un no man's land, mais on ne voit pas l'ennemi. C'est tout caché, c'est montagneux, c'est des petites montagnes. Le Coréen se camoufle bien, autrement dit. Intervieweur : Donc à quelle distance pouvait être l’ennemi, par rapport à vous? 500 verges. Intervieweur : Est-ce que vous entendiez les? Non, non. Nous autres, on faisait le moins de bruit possible, eux autres aussi, pour pas détecter nos positions. Intervieweur : Donc une patrouille d'information, combien de temps ça prend pour partir de votre côté et d'aller vers? Disons une patrouille d’information, ça dépend de l'heure que tu viens et de ton heure pour revenir. Je suis parti, moi avec ma patrouille d'information directement à minuit trente puis de revenir le plus tôt possible. Je suis revenu il était 5 heures du matin. J'en avais long à faire, des endroits où il fallait que je contacte parce qu'il y avait d'autres patrouilles qui étaient là aussi de notre côté et il fallait que je les contacte pour passer au travers. Intervieweur : Comment vous êtes habillé, quel est votre équipement? L'équipement, le moins possible. T'avais des chemises de camouflage, pas de casque rien, un bandeau sur la tête. Intervieweur : Les patrouilles se passent toujours de nuit? Oui, toujours de nuit. Intervieweur : Et vous partez combien d'hommes dans ce temps-là? J'avais 11 personnes avec moi et j'en ai perdu une. Un de mes camarades, lui a trouvé ça trop longtemps, trop long attendre et il est parti, bonjour, je ne l'ai jamais revu. Pas eu de nouvelles de lui. Intervieweur : Vous ne savez pas s'il a été fait prisonnier? On a entendu un boom. Moi j'ai pensé que c'était lui qui avait sauté sur une mine, on n'en a jamais entendu parler. Intervieweur : Jamais retrouvé son corps? Non plus. Ça, ça reste dans la tête. Intervieweur : Comment ça été vécu par votre section? Par moi, j'ai beaucoup pensé et par les autres, quand je suis arrivé, j'ai donné mon résultat de patrouille. Il me manque un homme, où est-ce qu'il est, je ne peux pas te le dire, j'ai dit il est parti, bonjour, on a entendu un bang à peu près 15 minutes après et quand on s'est aperçu qu'il n'y était pas, où est-ce qu'il est allé on ne sait pas. Ça reste que c'est un de tes hommes, c'est toi qui es responsable. Ça reste dans l'esprit.
Description

M. Cloutier décrit le déroulement d’une patrouille d’information de nuit au cours de laquelle il a perdu un homme.

Paul-Émile Cloutier

Paul-Émile Cloutier est né en 1928, à Saint-Narcisse, comté de Champlain, au Québec et a grandi à Louiseville. M. Cloutier a fait partie des cadets à un jeune âge. Il s’est enrôlé à 19 ans à Montréal, a servi lors de la guerre de Corée avec le 3e Bataillon du Royal 22e Régiment et a fait partie des Forces canadiennes pendant 23 ans.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
5 décembre 2013
Durée :
3:27
Personne interviewée :
Paul-Émile Cloutier
Guerre ou mission :
Guerre de Corée
Emplacement géographique :
Corée
Campagne :
Corée
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Grade militaire :
Sergent
Occupation :
Infanterie

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