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Refus de promotion

Des héros se racontent

Transcription
Bien une chose... moi, j'ai refusé, j'ai refusé d'être major. On m'avait nommé major, on était rendu en Sicile, on était vers le milieu, après Potenza, près de la ligne gothique. On m'avait nommé major, puis moi, j'avais refusé. Parce que je voulais, je voulais, je voulais pas être président d'la cour martiale. Moi, j'trouvais moi que c'tait trop une grosse responsabilité d'être président d'une cour martiale, pis aujourd'hui, j'pense que le roving, un roving corporate marshall, j'pense que c'est des, c'est des spécialistes qui font ça. Pis... moi j'disais des gars qui ont combattu, des fois, ils ont, ils ont une espèce de fai, de faiblesse, puis pour ça on va l'passer en cour martiale, pis c'est, c'est mal jugé. J'ai même un, un exemple, un nommé Cloutier, moi que, après la, après Caza Berardi, on était près de Villa Grande, pis il était dans un sleep trench, pis tout d'un coup, y'arrive un 88, pis y fait sauter le, le mur, puis tout de suite, les débris tombent. Là, il a sorti de son sleep trench comme un, un bouchon d'une bouteille, là, pis il courait partout. On a essayé d'le rattraper, y'était parti. Pis, seulement que quand le régiment était en repos, ils l'ont trouvé dans un sous-sol, la barbe longue, ces affaires-là. Naturellement, on l'a passé, puis c'est Allard qui était commandant. Puis j'y avait conté comment c'était un bon homme, ces affaires là, puis comment c'tait arrivé. Pis Allard, quand il est arrivé, il a dit : « Apparemment, t'as, t'as eu peur? » Puis, lui, Cloutier a dit oui. « Bien, pour ta permission, on va t'donner un, on va te donner un bon congé en vacances. » Parce qu'il savait que... Là, ça, c'était un exemple que, quand tu connais l'gars, tu peux parler, parler pour lui. Surtout comme là, c'était un gars qui était depuis l'commencement d'la Sicile. Pis là, il a eu un moment de faiblesse. Pis après ça, il a continué avec nous autres, puis c'est jamais arrivé. C'est pour ça que, pis peut-être là on aurait détruit c'gars-là s'il avait été condamné à une cour martiale pis toute. Non, je pense que même aujourd'hui, les, les gars s'en rappellent, pis même les étrangers, ils me disent que, qu'apparemment, j'étais un bon officier. Pis... Il y en a un, un nommé Pipo, il avait écrit un livre. Pis... Y dit : « Moi, j'aimais pas les officiers, mais Major Potvin, c'était le meilleur. » (rire) Mais c'est vrai que lui était dans les mortiers. J'allais l'voir souvent. J'communiquais pas mal avec les autres compagnies, même quand les compagnies étaient... en cas des fois de déplacement, là, j'allais voir, pis, j'tais pas mal tout l'temps en avant.
Description

M. Potvin raconte pourquoi il a refusé d'être major en charge de la cours martiale.

Pierre Potvin

Pierre Potvin est né le 1er octobre 1915 à Québec. Il fait ses études secondaires en français et termine son cours à l'académie commerciale. Il s'est enrôlé dans l'armée le 16 septembre 1936 et il y est resté jusqu'au 10 mars 1947. Il a ensuite travaillé au Centre de recherches de Valcartier de 1948 jusqu'au moment de sa retraite, en 1980. En septembre 1936, il étudie au COTC de Laval et se qualifie comme officier. Le 2 septembre 1939, il se joint aux Voltigeurs de Québec et reste avec eux jusqu'au 17 novembre 1940. Ensuite, il joint le Royal 22e régiment comme major le 18 novembre 1940 et y reste jusqu'à la fin de la guerre. Il revient au Canada le 1er octobre 1945 et travaille à St-Jean-d'Iberville comme commandant jusqu'en 1947. Il a donc travaillé pour la défense nationale pendant 43 ans.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
02:48
Personne interviewée :
Pierre Potvin
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Armée

Droit d’auteur ou de reproduction

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