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Les anciens prisonniers

Des héros se racontent

Les anciens prisonniers

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Transcription
Au début de la guerre, on avait reçu un paquet de gars qui sortaient des prisons, des toughs. Et quand Paulo a pris le régiment, là il dit : « Je vais te donner tous nos toughs. » J’ai dit : « O.K. On va tous les mettre dans le même peloton, tous les vingt. Ils vont être tous ensemble ces gars-là. » Puis on venait de recevoir un sergent qui était venu avec les renforts qui, pendant qu’il était à Whitley, avait été pris dans une bagarre avec des gars. Il avait donné un coup de poing sur la gueule à un gars, puis il l’a tué. Un coup de poing ! Il l’a tué ! Alors le mot s’était passé, puis il avait été acquitté en... il a été attaqué, puis il s’est défendu, puis le gars est mort. Imaginez-vous donc : « Battez-vous pas avec ce gars-là, parce que c’est dangereux ! » Alors j’avais mis le sergent du peloton avec les toughs. On était stationné à Ferring dans ce temps-là. [Inaudible] dans une bâtisse qui était en rond, comme ça. Puis je sortais de mon bureau un soir vers 6 h je suppose, il faisait noir, plutôt noir. J’entends quelque chose en arrière, alors je fais le tour, puis je m’en vais par en arrière. Il y avait un de ces toughs, il était à genou : « Sergent, sergent, frappez-moi pas, frappez-moi pas. » Le sergent, il dit : « Tu feras plus ça, eh? » « Non, non, non, je promets. » Il dit : « O.K. » Je te dis qu’il l’a mené ce peloton-là, ce gars-là. Mais, en général là, la majorité de ces gars-là, c’étaient des couillons. Il y en a un, en particulier, je faisais l’inspection d’une cuisine un soir comme officier du jour, puis il n’y avait personne là, il y avait rien qu’un gars. Quand il m’a vu, il m’dit, quand on va être au front, je te manquerai pas. Bien, j’ai dit, tu es mieux de pas me manquer, parce que si tu me manques, moi je ne te manquerai pas. Mais il y a un de ces gars-là qui s’appelait Charles [Inaudible]; il était dans cette gang-là. Brave ! Il s’est fait tuer finalement. Mais brave, tu peux pas trouver un gars plus brave que ça. Charger un poste de mitrailleuses là, à la grande course, tu sais, une mitraillette. Très, très brave. Pauvre Charles, il s’est fait tuer.
Description

M. Turcot parle d’un groupe de gars, des anciens prisonniers qui ont été envoyés comme renforts au début de la guerre, lorsqu’il était à Ferring, en Angleterre. Ceux-ci ont tous été placés dans le même peloton, et il en avait la responsabilité.

Gilles Turcot

Gilles-Antoine Turcot est né à Québec le 8 décembre 1913. Il a fait ses études au Séminaire de Québec et à l'Université Laval. En 1935, il s'est enrôlé dans la milice avec les Voltigeurs de Québec. En 1938, il était attaché au Royal 22e Régiment. En 1939, quand la guerre a éclaté, il a décidé de s'enrôler dans l’Armée parce qu’il avait aimé son expérience avec le Royal 22e Régiment. Il a servi en Angleterre, en Sicile et en Italie, où il était commandant de compagnie. M. Turcot a été blessé en Sicile. Lors du transfert de son régiment dans le Nord-Ouest de l'Europe, il a été promu lieutenant-colonel et nommé commandant, poste qu'il a occupé jusqu'à la fin de la guerre. À son retour au Canada, il a formé un nouveau régiment. Après la guerre, M. Turcot a joint les rangs du Collège d’état-major de l'Armée canadienne, à Kingston en Ontario. Par la suite, il a occupé divers postes de haut rang au Quartier général de l'Armée de terre à Ottawa et a passé 3 ans à Londres, en Angleterre, à titre d'agent de liaison pour l'Armée canadienne dans le cadre de l'Organisation de défense de l'Union européenne occidentale. Durant son séjour en Angleterre, il s’est joint au Collège d'état-major interarmes, à Latimer. M. Turcot a été le premier officier canadien à occuper le poste de commandant du Grand quartier général des Puissances alliées en Europe (OTAN), à Seckenheim, en Allemagne. Enfin, M. Turcot est retourné à la Citadelle de Québec pour prendre une seconde fois le commandement du Royal 22e Régiment. En 1952, le lieutenant-général Turcot a été promu au rang de colonel et nommé directeur des Opérations et Plans militaires au Quartier général de l'Armée. Entre 1956 et 1957, il a servi au Collège de la Défense nationale à Kingston. En août 1957, il a été promu au grade de brigadier et nommé à la Commission internationale de surveillance de la trêve au Laos. À son retour au Canada en octobre 1958, il a été nommé colonel chargé de l'administration du Commandement du quartier général du Québec, situé à Montréal. En septembre 1959, il a été promu de nouveau au grade de brigadier et nommé commandant du Groupe-brigade d'infanterie canadienne, à Calgary. En août 1962, il a été nommé directeur général de la formation militaire de l'Armée canadienne. En octobre 1964, il a été promu au rang de major général et nommé officier général commandant du Quartier général de l'Est, qui regroupe les quatre provinces atlantiques. Le 8 août 1969, il a été nommé commandant de la Force mobile (forces terrestres et armée aérienne tactique). Il était en charge des opérations d'aide au pouvoir civil durant la Crise d'octobre 1970. M. Turcot a pris sa retraite des Forces armées le 9 janvier 1973. En mai 1974, il a été nommé colonel du Royal 22e Régiment, poste qu'il a occupé jusqu'en 1978. Après sa retraite des Forces, M. Turcot a été invité à se joindre à l'équipe du Comité organisateur des Jeux olympiques de Montréal à titre de directeur des services généraux. Entre 1973 et 1976, il y a dirigé un personnel de 13 000 employés. M. Turcot est aussi ancien président national du Fonds du Souvenir et ancien président national du Corps canadien des commissionnaires. M. Turcot garde de nombreux bons souvenirs de la guerre. Bien qu'il ait voyagé en Italie, il n'est jamais retourné en Sicile. M. Turcot et son épouse, feu Hélène Mitchell, ont eu 2 filles ainsi que 4 petits-enfants et un arrière-petit-fils. M. Turcot demeure à Magog au Québec, où il pratique la marche, joue au golf et garde des chevaux.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
03:00
Personne interviewée :
Gilles Turcot
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Europe
Branche :
Armée
Grade militaire :
Major

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