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Manque de renforts après le jour J

Des héros se racontent

Manque de renforts après le jour J

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Transcription
Alors là je suis parti, puis j’ai rejoint le régiment à Cattolica Je les ai rejoints à Cattolica, qui est sur la côte adriatique, au sud de Rimini. Puis, pas longtemps après, je me souviens pas trop trop ce qui était arrivé à Jean, en tout cas; ça c’est au mois de septembre, puis on a continué. Il y a eu des attaques et tout ça, puis on avançait, puis je pense que vers le mois de novembre - je me souviens pas si Jean a été blessé ou s’il a été malade - en tout cas il était à l’hôpital, puis j’ai pris, c’est moi qui a commandé quand on était rendu sur la rivière Senio là. Mais là, on commençait à souffrir pas mal parce qu’on ne recevait plus de renforts. Puis tout allait pour le front de l’Ouest. Alors, ça fait qu’à mesure qu’on perdait des gars, il n’y en avait pas d’autres. Finalement ils m’ont donné un groupe d’Italiens, un maudit paquet d’Italiens, le « Kremona Groupa ». Alors j’ai sorti, tout mon temps était en ligne moi, j’avais pas de réserve, il n’y avait pas assez de monde. Alors j’ai sorti une de mes compagnies pour faire une réserve, puis j’ai mis les Italiens là-dedans. Puis tous les soirs pendant la nuit, j’allais faire le tour des positions, puis j’arrive à la position d’où étaient les Italiens; je trouve personne, pas un maudit chat ! Je regarde partout, partout, puis il y avait des slit trenches, il n’y avait personne dedans, il n’y avait personne, je ne sais pas où est-ce qu’ils sont ces maudits Italiens-là. J’aperçois, un moment donné, un ombrage, y'avait comme une grosse grange. Alors j’ai dit : « Les maudits sont là-dedans ! » Fait qu’on va à la grange; la porte était barrée; on défonce la porte; on rentre. Puis là je me suis mis à crier après ces maudits gars-là pour les sortir de là. J’ai dit à l’officier en charge : « Allez prendre vos positions. On aurait pu se faire manger par les Allemands. Ils auraient pu passer par ici comme du beurre. Il n’y avait rien. » Puis le lendemain je les ai mis en réserve, puis j’ai envoyé ma compagnie prendre leur place. J’avais pas confiance que ces gars-là fassent quoi que ce soit. De la minute que l’invasion a commencé on a jamais vu un renfort. Tout allait là à l’autre front, ça fait que nos affaires baissaient. Puis à part de ça il y a eu d’autres troupes qui ont été renvoyées pour l’invasion là-bas. Il y en avait moins, alors à mesure qu’on avançait, notre front élargissait avec moins de gars. Je te dis que c’était pas facile.
Description

M. Turcot a rejoint le régiment à Cattolica, et il parle des problèmes qu’il avait en raison du manque de renforts, lesquels étaient tous envoyés pour le débarquement en Normandie.

Gilles Turcot

Gilles-Antoine Turcot est né à Québec le 8 décembre 1913. Il a fait ses études au Séminaire de Québec et à l'Université Laval. En 1935, il s'est enrôlé dans la milice avec les Voltigeurs de Québec. En 1938, il était attaché au Royal 22e Régiment. En 1939, quand la guerre a éclaté, il a décidé de s'enrôler dans l’Armée parce qu’il avait aimé son expérience avec le Royal 22e Régiment. Il a servi en Angleterre, en Sicile et en Italie, où il était commandant de compagnie. M. Turcot a été blessé en Sicile. Lors du transfert de son régiment dans le Nord-Ouest de l'Europe, il a été promu lieutenant-colonel et nommé commandant, poste qu'il a occupé jusqu'à la fin de la guerre. À son retour au Canada, il a formé un nouveau régiment. Après la guerre, M. Turcot a joint les rangs du Collège d’état-major de l'Armée canadienne, à Kingston en Ontario. Par la suite, il a occupé divers postes de haut rang au Quartier général de l'Armée de terre à Ottawa et a passé 3 ans à Londres, en Angleterre, à titre d'agent de liaison pour l'Armée canadienne dans le cadre de l'Organisation de défense de l'Union européenne occidentale. Durant son séjour en Angleterre, il s’est joint au Collège d'état-major interarmes, à Latimer. M. Turcot a été le premier officier canadien à occuper le poste de commandant du Grand quartier général des Puissances alliées en Europe (OTAN), à Seckenheim, en Allemagne. Enfin, M. Turcot est retourné à la Citadelle de Québec pour prendre une seconde fois le commandement du Royal 22e Régiment. En 1952, le lieutenant-général Turcot a été promu au rang de colonel et nommé directeur des Opérations et Plans militaires au Quartier général de l'Armée. Entre 1956 et 1957, il a servi au Collège de la Défense nationale à Kingston. En août 1957, il a été promu au grade de brigadier et nommé à la Commission internationale de surveillance de la trêve au Laos. À son retour au Canada en octobre 1958, il a été nommé colonel chargé de l'administration du Commandement du quartier général du Québec, situé à Montréal. En septembre 1959, il a été promu de nouveau au grade de brigadier et nommé commandant du Groupe-brigade d'infanterie canadienne, à Calgary. En août 1962, il a été nommé directeur général de la formation militaire de l'Armée canadienne. En octobre 1964, il a été promu au rang de major général et nommé officier général commandant du Quartier général de l'Est, qui regroupe les quatre provinces atlantiques. Le 8 août 1969, il a été nommé commandant de la Force mobile (forces terrestres et armée aérienne tactique). Il était en charge des opérations d'aide au pouvoir civil durant la Crise d'octobre 1970. M. Turcot a pris sa retraite des Forces armées le 9 janvier 1973. En mai 1974, il a été nommé colonel du Royal 22e Régiment, poste qu'il a occupé jusqu'en 1978. Après sa retraite des Forces, M. Turcot a été invité à se joindre à l'équipe du Comité organisateur des Jeux olympiques de Montréal à titre de directeur des services généraux. Entre 1973 et 1976, il y a dirigé un personnel de 13 000 employés. M. Turcot est aussi ancien président national du Fonds du Souvenir et ancien président national du Corps canadien des commissionnaires. M. Turcot garde de nombreux bons souvenirs de la guerre. Bien qu'il ait voyagé en Italie, il n'est jamais retourné en Sicile. M. Turcot et son épouse, feu Hélène Mitchell, ont eu 2 filles ainsi que 4 petits-enfants et un arrière-petit-fils. M. Turcot demeure à Magog au Québec, où il pratique la marche, joue au golf et garde des chevaux.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
03:04
Personne interviewée :
Gilles Turcot
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Italie
Branche :
Armée
Grade militaire :
Major

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