Lieutenant de vaisseau Gerry White
Officier de marine à la retraite et ancien membre de la GRC, Gerry White a servi avec l’ONU au Cambodge après que le Khmer rouge a tué 1,5 million de citoyens. Ce dont il a été témoin le hante encore, mais il se console en pensant qu’il a pu apporter un peu de réconfort et de joie à des enfants laissés dans le désarroi par des années de guerre.
Cambodge
Enrôlé
le 29 mai 1974, jour de son 19e anniversaire, à Corner Brook, Terre-Neuve
Affectations
- N.-É., Réserve à Aldershot
- N.-É., Halifax
- N.-B., Gagetown
- Ont., Ottawa
- Ont., Kingston
- Î.-P.-É., Charlottetown
Déploiements
- NCSM Saskatchewan
- NCSM Kootenay
- Commandant de la compagnie des FC Cornwallis
- NCSM Ottawa
- Entraînement au combat des FC Halifax
- Officier de combat, NCSM Protecteur
- Officier de combat, NCSM Margaree
- École de combat du Royal 22e Régiment, Québec
- QG de la Réserve navale
- Élément spécial de l’ONU
- Officier des opérations, SFC Shelburne
- École des opérations navales Halifax
- NCSM Halifax
- R & D pour la défense Canada – Atlantique
- Déploiement dans la mer Baltique pendant la guerre froide dans le cadre de la Force navale permanente de l’Atlantique de l’OTAN
- Méditerranée
- Amérique du Sud
- Samploy 78
- îles Galapagos
- Machu Picchu
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Gerry White a perdu son père dans un tragique accident de scierie le jour de la fête des Pères, à l’âge de huit ans, et sa vie a été marquée par l’adversité.
Trois décennies plus tard, M. White, ancien membre de la GRC et maintenant officier des opérations navales, a été envoyé en déploiement pour aider à rétablir l’ordre au Cambodge. Le pays d’Asie du Sud-Est était plongé dans le chaos après que 1,5 million de citoyens ont été tués par le régime de Khmer rouge.
La plupart des enfants du pays sont devenus orphelins après des années de guerre civile et d’intervention étrangère.
Malgré sa mission difficile et dangereuse de rétablissement de la paix et de l’ordre, M. White a trouvé un certain réconfort en soulageant les souffrances des enfants.
En 1992, M. White, alors âgé de 37 ans, est parti en déploiement en tant que commandant d’élément à la base navale de Ream à Kampong-Som, dans le sud du Cambodge, dans le cadre du plus grand déploiement de l’ONU depuis la guerre de Corée. Plus de 20 000 militaires et policiers de plus de 40 pays ont participé à cette mission. M. White faisait partie des trente marins canadiens qui servaient les détachements navals de l’ONU chargés de patrouiller sur le Mékong, le Tonlé Sap et dans le golfe de Thaïlande. Ils étaient là pour saisir des armes et des munitions, ainsi que pour surveiller les mouvements de réfugiés, les violations du cessez-le-feu et les contrebandiers.
C’était leur mission officielle.
Mais M. White et son équipe avaient pour mission personnelle d’apporter un peu de réconfort et de joie aux enfants qui grandissaient en subissant les conséquences des « champs de la mort », et ils se sont attelés à la tâche.
« Nous étions 30 Canadiens là-bas au grand cœur – tous expressément choisis – et nous avions tous nos propres enfants et il n’y a absolument aucune différence entre mon enfant de huit ans et le leur – ce sont de beaux enfants, sauf que mes enfants ont tout et qu’eux ont besoin de tout. »
« Alors vous trouvez tout ce que vous pouvez, vous donneriez votre propre ration à la fin de la journée. »
Les enfants vivant dans les villages le long des rives avec peu d’adultes se sont d’abord méfiés des membres de l’APRONUC (Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge) à bord de leur patrouilleur fluvial russe portant l’inscription « Peace in Cambodia » (Paix au Cambodge) à la proue. Le bilinguisme de M. White l’a aidé à communiquer avec de nombreux Cambodgiens qui parlaient français après des décennies de régime colonial.
Ne portant pas de treillis de combat (« les combats font peur aux enfants, nous ne les avons pas portés ») et ne portant pas d’armes (« c’est probablement ce qui nous a permis de rester en vie »), M. White et son équipe de gardiens de la paix ont mis le cap vers les berges de la rivière, au bord de sentiers pédestres bien fréquentés par les villageois.
Les 200 boîtes de jouets expédiées du Canada ont permis de faire sortir les enfants craintifs.
Et lorsque M. White a joué « You Are My Sunshine » sur son harmonica, ils sont lentement sortis des bois autour des villages.
Gerry White joue de son harmonica « Big Bertha », le même que celui qu’il jouait pour les enfants cambodgiens lorsqu’il servait au sein de l’APRONUC en 1992.
Puis les gardiens de la paix « se sont installés » – distribuant des jouets (Etch-a-Sketch et Monsieur Patate étaient les préférés), shampouinant les petites têtes avec du shampoing contre les poux, distribuant tous les médicaments qu’ils pouvaient se procurer, et ouvrant les boîtes de hachis de bœuf salé – « ils y ajoutaient de la citronnelle et en faisaient un repas ».
Des semaines plus tard, lorsqu’ils sont passés devant les mêmes villages, les rives étaient bordées d’enfants agitant les boîtes de hachis de bœuf salé vides en criant « Canada, Canada ».
Le fait de pouvoir aider les enfants qui avaient subi de grandes pertes et une grande tristesse comme il avait subi lorsqu’il était enfant a aidé M. White à faire face aux horreurs de la guerre.
« Nous avons été déployés dans un endroit appelé les champs de la mort. Je vous laisse imaginer. »
De nombreuses mines posées pendant la guerre du Vietnam ont été délogées pendant la saison des pluies et ont flotté dans les rizières basses où de jeunes enfants travaillaient à la cueillette du riz pour leur famille.
Les petites mines terrestres étanches en plastique se sont installées dans les sédiments pendant des années. Les enfants qui travaillaient pour nourrir leur famille ont perdu des jambes et des mains lorsqu’ils les ont délogées.
« Nous nous sommes occupés des enfants qui avaient marché sur des mines ou les avaient ramassées », a mentionné M. White, se souvenant d’une petite fille qui souriait pour les photos, sa main amputée tenue derrière le dos.
Il affirme que ces enfants lui rendent encore visite la nuit.
« Ces choses se gravent dans votre cerveau – elles y entrent et n’en sortent plus. »
Le contraste entre la richesse nord-américaine et la pauvreté des enfants cambodgiens était saisissant.
« Nos enfants s’inquiètent d’avoir le dernier iPhone ou la paire d’espadrilles dernier cri – ils veulent juste être en vie à la fin de la journée, quand le soleil se couche », a-t-il dit.
« Alors vous y allez et vous leur donnez un coup de main. »
Pour sa carrière militaire et ses nombreux efforts de bénévolat depuis sa retraite, M. White a été décoré de l’Ordre de Saint-Georges, un ordre chevaleresque dont la mission est « d’améliorer la santé et le bien-être des membres des Forces armées canadiennes, des vétérans et de leur famille. » Il est décerné aux personnes qui ont accompli des choses importantes pour le Commonwealth ou des nations étrangères. Il a également été félicité pour sa bravoure par le vice-amiral Greg Maddison, chef adjoint de la défense.
Il attribue le succès de la mission de l’APRONUC au « meilleur groupe de soldats de la paix jamais réuni ».
M. White est humble à l’égard de ses récompenses et reconnaissances militaires. Il préfère parler de sa famille, de l’amour qu’il porte à sa femme, du fait qu’il chante comme ténor dans la Nova Scotia Mass Choir, de la pause-café hebdomadaire des vétérans qu’il apprécie tant – ou des enfants cambodgiens.
« Les enfants vous redonnent confiance en l’avenir. Ils sont la promesse de l’avenir. »
Avec courage, intégrité et loyauté, Gerry White a laissé sa marque. Il est l’un de nos membres des Forces armées canadiennes. Découvrez d’autres histoires.
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