Journal du sous-lieutenant Bernard James Glynn
Royal Flying Corps
Christ Church, Oxford
Le dimanche 17 décembre 1916, 10 h 30
Chers parents,
La seule raison pour laquelle vous lisez cette lettre est que j'ai été déclaré officiellement mort.
Chère maman et cher papa, même si cela peut vous sembler une désobéissance de ma part, vous deviez savoir dès le début de la guerre, que je voulais y aller et ne pas rester derrière pendant que les autres jeunes hommes allaient faire leur devoir. J'espère que vous m'avez pardonné.
Soyez assurés que je m'étais pleinement préparé à mourir, sachant très bien les dangers que je courrais, à cinq chances contre une. Ne vous faites donc pas de soucis pour moi lorsque je ne serai plus là. Souvenez vous que c'est votre devoir devant Dieu de penser à Bébé et aux autres enfants et de les élever. Je vais à la messe et à la communion chaque matin si je le peux et mes prières sont toujours pour vous tous à la maison. Lorsque vous recevrez cette lettre, je serai passé dans un autre monde où, dans quelques années, nous devons tous aller de toute façon. Après tout, chers parents, nous sommes sur Terre pendant quelques années pour faire le travail de Dieu avant de vivre une éternité de bonheur avec Lui dans les Cieux. Si je ne vous revois plus dans ce monde, rappelez vous que nous serons à nouveau réunis au Ciel dans quelques années. Nous connaissons un " Ignace " qui est un saint et qui nous attend au Ciel et n'êtes vous donc pas plus heureux de le savoir au Ciel que sur cette terre?
Maintenant que vous lisez ces lignes, chers parents, je veux que vous disiez que la volonté de Dieu soit faite et que vous continuiez à prendre soin de la famille. Soyez généreux avec les soldats qui reviendront du Front car ils méritent ce qu'il y a de mieux.
Pour moi, les vrais dangers ne commenceront que dans quelques semaines lorsque je commencerai à voler.
Transmettez mon amour à Bébé, Aloysius, Florence, Carmelita, Clarence, Raymond, Joe ainsi que mes salutations à tous les voisins. Ne vous inquiétez plus pour moi car si vous lisez ces lignes, c'est que je suis au Ciel où je prie pour vous tous.
Pardonnez moi mes offenses et mes imperfections car je les sais grandes et nombreuses et je n'ai pas toujours été à la hauteur pour vous qui avez tout fait ce qu'une mère et un père pouvaient faire pour leur fils.
Recevez tout l'amour et les prières de votre fils, le soldat qui pense toujours à vous. Ne soyez pas inquiets, priez et prenez soins des autres. Que Jésus, Marie et Joseph soient avec vous et vous guident à jamais.
Au revoir,
Bernard
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