Campagne de Gallipoli
Le Newfoundland Regiment participe à la campagne de Gallipoli de septembre 1915 à janvier 1916. Environ trente de ses soldats seront tués et dix autres mourront de maladie.
Du 19 février 1915 au 9 janvier 1916
Première Guerre mondiale
Table des matières
Section 1
- Introduction
- Les « blue puttees »
- Histoires de la Première Guerre mondiale
- Déploiement et entraînement
- Monuments commémoratifs de la Première Guerre mondiale
- L’Empire Ottoman
- Médailles de la Première Guerre mondiale
- Une ligne d’approvisionnement vers la Russie
- Les Terre-Neuviens à Gallipoli
- La vie dans les tranchées
Ressources d'apprentissage
Introduction
Lorsque la Grande Bretagne se joignit à la Première Guerre mondiale le 4 août 1914, Terre-Neuve, qui était alors un dominion britannique, se retrouva soudainement en guerre aussi.
À cette époque, faire partie de l’Empire britannique inspirait une grande fierté aux gens de Terre-Neuve qui réagirent avec enthousiasme à la nouvelle de la guerre. À la fin septembre, près de 1 000 jeunes hommes s’étaient enrôlés dans le tout nouveau Newfoundland Regiment. Les recrues s’engageaient officiellement « pour la durée de la guerre, mais pour un maximum d’une année » – une prédiction qui s’avéra tristement optimiste, puisque le conflit traîna pendant plus de quatre ans.
Les Blue Putees
Les premières recrues commencèrent leur entraînement dans un camp en périphérie de St. John’s. C’était un début modeste; on avait eu de la difficulté à rassembler suffisamment de tentes, même que certaines avaient dû être fabriquées à partir des voiles de navires dans le port. Fournir des uniformes aux soldats fut aussi un problème. Comme il manquait de tissu kaki dans la région, on utilisa du tissu bleu pour les bandes molletières ou puttees des uniformes, ce qui valut aux soldats du régiment terre-neuvien le sobriquet Blue Puttees.
Déploiement et entraînement
Le premier contingent du régiment partit en bateau pour la Grande-Bretagne le 3 octobre 1914 et d’autres soldats suivirent peu après. Les Terre-Neuviens s’entraînèrent en Angleterre et en Écosse pendant des mois avant de finalement participer à la guerre sur un front inattendu, la côte Est de la Méditerranée.
L’Empire Ottoman
Les pays alliés, soit la Grande-Bretagne, la France et la Russie, avaient déclaré la guerre à l’Allemagne, mais ils devaient aussi combattre les autres puissances centrales partenaires de l’Allemagne – l’Autriche-Hongrie et l’Empire Ottoman. Ce dernier occupait ce qui constitue aujourd’hui la Turquie, la côte Est de la Méditerranée et des parties du Moyen-Orient. Il contrôlait le détroit des Dardanelles qui reliait la mer Méditerranée à la mer Noire, ce qui signifiait qu’il pouvait bloquer l’accès aux ports de mer russes au sud. Cela constituait un problème important vu que les Alliés voulaient utiliser cette route pour fournir à la Russie le matériel de guerre nécessaire pour poursuivre le combat sur le front Est en Europe; les routes de transport terrestre étaient bloquées et les autres routes maritimes étaient problématiques.
Une ligne d’approvisionnement vers la Russie
Les Alliés décidèrent donc de créer un nouveau front en Turquie dans le but d’ouvrir cette ligne d’approvisionnement vers la Russie. Ceci entraîna les pays de la région à combattre avec les Alliés, dans le but de mettre fin à l’impasse de la guerre des tranchées en Europe, attirant ainsi des ressources ennemies vers ce nouveau front. Après quelques engagements navals préliminaires, les premières troupes alliées, soit des soldats du Australian and New Zealand Army Corps (ANZAC) et des forces britanniques, débarquèrent sur le rivage de la péninsule de Gallipoli, en Turquie, le 25 avril 1915. C’était le début d’une guerre de tranchées de plusieurs mois; de toute évidence, une victoire des Alliés serait bien plus difficile à remporter que prévu.
Les Terre-Neuviens à Gallipoli
Après s’être entraîné pendant près d’un an, le Newfoundland Regiment qu’il ferait partie de la 29e Division de l’Armée britannique qui combattait à Gallipoli. Suivant un court séjour en Égypte, 1 076 Terre-Neuviens débarquèrent sur le rivage du détroit des Dardanelles le 20 septembre 1915. Les éclairs et les sons de l’artillerie et des tirs de fusil au loin leur rappelèrent rapidement qu’ils se trouvaient enfin dans une zone de guerre. Le lendemain, alors qu’ils se serraient les uns contre les autres dans leurs abris creusés, ils furent bombardés par l’artillerie turque – ce fut leur accueil à Gallipoli.
En arrivant, les jeunes Terre-Neuviens espéraient vivre des moments remplis d’action et d’excitation, mais ils furent vite déçus. Pendant les premiers mois, ils creusèrent des tranchées et passèrent de longues nuits à monter la garde, passant du temps au front à apprendre les techniques de la guerre des tranchées auprès des soldats de l’ANZAC et de l’armée britannique qui combattaient là depuis des mois.
La vie dans les tranchées
Les conditions étaient affreuses. Le feu ennemi et la vie dans les tranchées rendaient la situation bien misérable pour les Terre-Neuviens. Il était même difficile d’avoir de quoi boire – les soldats devaient parfois se contenter de moins d’une tasse d’eau par jour. La météo était exécrable et imprévisible. Avec la chaleur venaient des nuées de mouches qui répandaient des maladies comme la dysenterie, dont les Terre-Neuviens souffrirent beaucoup. Étonnamment, il pouvait aussi faire très froid; la région connaissait son pire hiver en 40 ans. Pendant plusieurs semaines, des pluies abondantes et des vents furieux s’abattirent sur les soldats, transformant les tranchées en fossés inondés. Lorsque la pluie cessa enfin, le temps devint glacial et causa plus d’un cas d’engelures. Malgré les conditions difficiles, les Terre-Neuviens persévérèrent et gagnèrent leur première inscription au drapeau lorsqu’en novembre ils capturèrent Caribou Hill, un endroit surélevé utilisé par les tireurs d’élite turcs. Trois soldats reçurent une médaille pour leur bravoure pendant le combat.
Évacuation des Alliés
Étant donné que les forces militaires n’arrivaient pas à se frayer un passage, les Alliés crurent bon qu’il était temps de se retirer de Gallipoli et décidèrent que le Newfoundland Regiment aiderait à accomplir la difficile tâche de les protéger pendant leur évacuation jusqu’aux navires qui se tenaient prêts. L’opération d’arrière-garde se déroula bien et les Terre-Neuviens furent parmi les derniers soldats alliés à quitter la Turquie en janvier 1916.
Sacrifices
Les membres du Newfoundland Regiment combattirent pendant près de quatre mois à Gallipoli et, pendant cette période, environ 30 soldats moururent au combat et 10 autres de maladie. Ces épreuves et ces décès n’étaient pourtant qu’un avant-goût de ce qui les attendait lorsqu’ils ont été affectés au front occidental en Europe en avril 1916. À la fin de la guerre, plus de 6 200 hommes avaient servi dans le régiment. Le prix avait été élevé, cependant : plus de 1 300 soldats moururent et beaucoup d’autres retournèrent chez eux avec des blessures physiques ou psychologiques qui les suivirent toute leur vie. La perte de tant de ses meilleurs jeunes citoyens et les séquelles accablant les survivants constituèrent un lourd fardeau que Terre-Neuve dût porter pendant plusieurs décennies.
Legs
Gallipoli fut la première des nombreuses batailles qui valurent au Newfoundland Regiment une réputation impressionnante pendant la Première Guerre mondiale. Les membres du régiment continuèrent à combattre avec distinction en Belgique et en France jusqu’à la fin du conflit mondial, au point où le régiment se mérita le titre de Royal en 1917 en reconnaissance de ses services et de ses sacrifices exceptionnels. Il fut le seul régiment à recevoir cet honneur des Britanniques pendant la guerre.
Les sacrifices et les réalisations du Royal Newfoundland Regiment ne sont pas oubliés. Le 1er juillet est encore le Memorial Day à Terre-Neuve-et-Labrador, en hommage aux grands sacrifices du régiment pendant la Première Guerre mondiale.
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