La traversée en Europe
Des héros se racontent
Transcription
On est partis par train.
Quand c'était à la base, au Nouveau-Brunswick,
en quelque part, on avait arrêté là, on avait couché là.
Je ne me rappelle pas du nom de la base,
mais on est arrivés là et c'était pas mal en hiver,
c'était rendu aux alentours de la fin de novembre,
ou quelque chose de même.
Et puis tu gelais là-dedans,
il n'y avait pas de couvertes,
il y avait juste les matelas.
Il y avait un poêle, mais en fin de compte,
il y en a qui ont commencé à cassé des choses et on a fait du feu.
On a cassé, je ne me rappelle pas ce que c'était, il y avait du bois.
On a fait un feu pour réchauffer la place.
Là, le commandant était pas bien bien content de ça,
mais en fin du compte ça s’est passé comme ça.
On s'est rendu après à Halifax, en train encore.
À Halifax, on a pris le bateau, c'était le Pasteur.
Le Pasteur, c'était un gros bateau,
mais il était chargé au coton.
Nous autres, les private, on était dans le fond,
on était paquetés comme des sardines.
Des fois, il fallait que tu ailles te coucher dans les marches d'escalier.
Quand ça arrivait pour les repas, ça c'était une autre affaire.
Il n'y avait personne en charge, en réalité.
Il y en a qui ont du bon sens, ils t'emmenaient un stew,
dans des anciennes cuves
qu'ils faisaient le lavage, ça c'était ton stew.
Si le monde prenait ça comme il faut, on avait des mess tin,
tu pouvais en prendre, mais non,
ça sortait tous là-dedans comme une gang de.
J'ai dit moi, j'ai dit à mon chum, on pouvait pas aller bien
bien aux cantines, les cantines c'était paqueté raide, c'était réservé.
Nous autres, en tous les cas, j'aime autant pas être là-dedans.
On va attendre que c'est fini puis on va descendre en bas,
on va aller voir les cooks.
On s'est rendus jusqu'en bas,
on leur a demandé, nous autres on commence à avoir faim,
on est prêts à travailler pour nos repas.
Ah bon, il dit, vois-tu là-bas, il y a un paquet de chaudrons,
si vous voulez me nettoyer ça, je vais vous faire un bon souper.
On a fait ça et on a eu un bon souper.
Après ça il a dit si vous voulez venir demain,
pour déjeuner, il va en avoir encore.
Ça fait qu'on a fait la traverse comme ça!
Ça nous a pris pas mal de temps traverser
pour éviter les sous-marins,
il fallait qu'ils descendent, qu'ils remontent.
Ça nous a pris presque 6 jours pour traverser.
On est arrivés à Liverpool
aux alentours du jour de Noël ou juste avant.
On a fait notre entraînement et tout de suite l'autre bord,
ils avaient besoin d'aide l'autre bord.
Intervieweur : Comment vous avez fêté Noël cette année-là,
quand vous êtes arrivés en Angleterre?
On l'a pas fêté, on avait pas le temps de fêter bien bien,
mais on voyait les places où il y avait des affaires de Noël.
Je pense qu’on a fêté Noël on débarquait
juste du bateau ou quelque chose de même.
En fin de compte, ça c'était Noël mais on l'a pas vu trop trop.
En fin du compte, on a fini notre entraînement
et ils nous ont envoyés sur le front.
Description
M. Gauthier décrit ses déplacements du Canada vers l’Europe à bord du Pasteur. Il nous explique qu’il a trouvé un moyen pour bien manger pendant la longue traversée.
Maurice Gauthier
Maurice Gauthier est né en 1924 à Hull, au Québec. Il a grandi sur une ferme à Cantley, un village irlandais où il a appris l’anglais. M. Gauthier s’est enrôlé en août 1944 à Ottawa. Il a servi avec les Fusiliers Mont-Royal en Belgique, en Allemagne et en Hollande.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 29 mai 2015
- Durée :
- 4:52
- Personne interviewée :
- Maurice Gauthier
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Océan Atlantique
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Fusiliers Mont-Royal
- Grade militaire :
- Soldat
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- Date de modification :