La forêt du Reichwald et du Hochwald

Des héros se racontent

La forêt du Reichwald et du Hochwald

Quand on a attaqué le soir, parce qu'on a embarqué sur des tanks, on avançait avec des tanks, bien imagine toi, tout ce que tu voyais c'était des tracers, tout illuminé. Tu les voyais filer d'un bord et de l'autre. Ils essayaient de nous pogner. En fin du compte ils en ont pogné une couple, mais nous autres on est venus à but de s'en clairer. Là, mes deux copains que je connaissais, ils se sont fait blesser tous les deux, eux autres ils ont disparu et je ne les ai jamais revus eux autres, ils étaient à l'hôpital, peut-être. Après ça on a continué dans la forêt du Reichwald. Là tu comprends on s'est fait, l'artillerie allemande ils avaient un storage de munitions avant de traverser le Rhin, ça fait que les 88, je te dis, ça marche, ils sont vites, ça explosait partout, les arbres et tout. On a passé au travers. Après ça, ça a été la Hochwald forest. La Hochwald, c'était, bien premièrement, ils ne prenaient pas de chance, ils ont dit on va checker, pour voir s'il n'y a pas de booby traps. La Hochwald forest c'était la dernière avant le Rhin. Puis ce qu'ils avaient, le storage de munitions était en dessous de la terre et puis du haut des airs tu pouvais pas la voir parce qu'il y avait des arbres par-dessus. Ils avaient tout connecté que quand on arriverait là-dessus, c'était pour sauter. Mais nos ingénieurs ont découvert ça avant, ils sont venus à bout de tout déconnecter. Intervieweur : Éviter le piège? Éviter le piège. En fin du compte, on a pris la place et on est arrivés à Xanten, on a traversé le Rhin. Après le Rhin, je pense que c'était Aurich. Ensuite, je pense on était sur la frontière pas mal, un bord et de l'autre. Là en dernier on était en Allemagne, en Hollande, tu sais, puis on a continué tout le long.

M. Gauthier parle des violents combats du côté allemand, dans la forêt du Reichswald et du Hochwald et d’un piège évité par le travail des ingénieurs.

Maurice Gauthier

Maurice Gauthier est né en 1924 à Hull, au Québec. Il a grandi sur une ferme à Cantley, un village irlandais où il a appris l’anglais. M. Gauthier s’est enrôlé en août 1944 à Ottawa. Il a servi avec les Fusiliers Mont-Royal en Belgique, en Allemagne et en Hollande.