De l’aide humanitaire à ma façon
Des héros se racontent
Transcription
Vous avez déjà abordé le sujet, mais j’aimerais vous
entendre encore sur les interactions que vous avez eu
avec la population civile, et peut-être aussi même
si vous avez eu des rencontres avec les enfants là-bas.
De un, je suis partie de là-bas,
quand moi je suis partie après mon 6 mois,
j’ai tout laissé mon linge, mes affaires.
Les gens avec qui on travaillait, j’ai mille histoires,
les gens avec qui on travaillait,
il y en avait une qui était tombée enceinte.
Il y en avait deux.
Il y en avait une qui était tombée enceinte,
elle avait été se faire avorter chez un monsieur quelconque,
elle s’est retrouvée avec plein de problèmes médicaux.
Un moment donné, on l’a perdue comme employée
parce ce qu’on savait pas trop ce qui se passait.
Il y en avait une autre qui était tombée enceinte.
Moi, dans ma famille, ma tante ramasse du linge
que les personnes veulent plus, c’est comme un peu l’Armée du Salut,
si tu veux, puis le redonne.
J’avais téléphoné chez nous, j’avais dit à ma mère,
si tu peux m’envoyer des boites de linge d’enfant parce que
cette pauvre petite avait 19 ans, elle est tombée enceinte,
elle allait accoucher dans le milieu de la guerre.
Pendant 3 semaines de temps, deux fois par semaine,
je recevais des boites et des boites, ça arrêtait pas.
Mais arrivé là-bas, bon, c’est pas juste elle qui en voulait,
c’était un peu tout le monde.
J’ai donné assez de linge pour à peu près un an d’enfant.
Après ça les autres, tu fais venir les choses,
c’est plein de choses qu’ils n’ont plus là-bas.
Peut-être que je leur ai donné une barre de savon,
ils l’ont peut-être bien vendue assez pour se payer
à souper le lendemain, mais si c’est ça, tant mieux.
Vous avez fait de l’aide humanitaire?
Un peu à ma façon.
J’ai reçu des boites pendant mon 6 mois de temps.
De temps à autre mes parents ou ma tante
ou quelqu’un dans la famille m’envoyaient des choses.
On avait plein de monde autour des barbelés, autour du camp.
Ils vendaient leurs choses,
ils tricotaient ou faisaient des choses et ils vendaient.
Moi j’allais acheter rien, je faisais juste leur donner mes affaires.
Je recevais des boites.
Eux autres voulaient me donner la lune,
mais moi je ne voulais rien,
tu ne veux pas prendre à quelqu’un qui n’a rien.
J’ai donné, beaucoup.
Description
Madame Grandmaison nous parle de sa manière d’aider la population locale lorsqu’elle était en Croatie, entre autres en coordonnant des dons de vêtements.
Julie Grandmaison
Madame Grandmaison est née à La Pocatière, au Québec et elle a grandi à Saint-Pacôme. Au moment de l’entrevue, elle était toujours en service avec les Forces armées canadiennes depuis 28 ans et avait le grade d’adjudant. Elle s’est enrôlée à 17 ans dans la réserve avec les Fusiliers de Rivière-du-Loup. Elle a servi entre autres en Croatie et en Bosnie et à différents endroits au Canada.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 25 juillet 2018
- Durée :
- 2:41
- Personne interviewée :
- Julie Grandmaison
- Guerre ou mission :
- Forces armées canadiennes
- Emplacement géographique :
- Balkans
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- Date de modification :